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Le pape a reçu les intégristes
catholiques

Le pape Benoît XVI a accepté
lundi de reprendre officiellement le dialogue avec les catholiques
intégristes
Mgr Bernard Fellay, un Suisse de 48 ans, supérieur
général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X créée à Ecône (Suisse)
par Mgr Lefebvre, a été reçu par Benoît XVI à Castelgandolfo, la
résidence d'été du pape.
Jean Paul II avait été excommunié les membres de cette confrérie en
1988.
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Cette audience est une première accordée par le chef
de l'Eglise catholique à l'aile la plus intransigeante du catholiscisme.
Celle-ci refusent depuis plus de 40 ans les réformes introduites dans la
vie de l'Eglise par le concile Vatican II (1962-65).
Un pilier de l'aile conservatrice du Vatican, le cardinal colombien
Dario Castrillon Hoyos, préfet de la congrégation pour le clergé, a
assisté à l'entretien qui a duré 35 minutes. Il a été entopuré de la
plus grande discrétion.
Un communiqué du porte-parole du Vatican a cependant officialisé
l'événement, soulignant que la rencontre s'était déroulée "dans un
climat d'amour pour l'Eglise et de désir d'arriver à la pleine
communion", c'est-à-dire le retour des Lefebvristes dans le sein de
l'Eglise.
Jean Paul II, qui ne s'était jamais résigné au schisme, avait chargé dès
1988 le cardinal Castrillon Hoyos de travailler à un rapprochement à la
tête d'une commission baptisée "Ecclesia Dei", dont la mission s'était
poursuivie après la mort de Mgr Lefebvre en 1991.
En 2000, année symbolique pour les chrétiens, le cardinal colombien
avait célébré une messe en latin selon le rite d'avant Vatican II dans
une des principales églises de Rome, la basilique Sainte-Marie Majeure.
L'abandon de la messe en latin et du rite dit "de Saint Pie V" ou
"tridentin" au profit d'une liturgie plus accessible aux fidèles est
l'un des principaux griefs des intégristes envers l'Eglise née dans les
années 1960 du concile Vatican II, avec l'oecuménisme et le dialogue
interreligieux.
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Benoît XVI, l'ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la
foi Joseph Ratzinger, qui a succédé le 19 avril à Jean Paul II, n'a
jamais caché son attachement à la liturgie traditionnelle ni au latin.
Son élection a été saluée comme "une lueur d'espérance" par Mgr Fellay
qui avait demandé à être reçu par lui. "Si je suis reçu par le pape , je
lui demanderai pleine liberté pour la messe et, pour nous, la levée de
l'excommunication. Ce sont deux conditions préalables", avait-il alors
déclaré.
Le cardinal Ratzinger avait été l'artisan il y a 20 ans d'un timide
retour de la messe en latin sous le strict contrôle des évêques.
Aujourd'hui, le Vatican pourrait accorder "des possibilités plus larges"
de célébrer la messe selon le rite ancien, a indiqué dans le journal
français La Croix un des membres de la commission Ecclesia Dei,
l'archevêque français Jean Pierre Ricard.
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Mgr Fellay n'avait pas manqué non plus de rappeler les réticences du
cardinal Ratzinger devant certaines initiatives spectaculaires de Jean
Paul II, notamment les rencontres interreligieuses d'Assise. Mais depuis
son élection, le nouveau pape a affirmé son attachement au concile
Vatican II, bête noire des intégristes, et s'est donné comme priorité de
relancer l'oecuménisme.
Lors de son voyage à Cologne, dans son Allemagne natale, du 18 au 21
août pour les journées mondiales de la Jeunesse, Benoît XVI a rencontré
des juifs et des musulmans, deux initiatives qui ont fortement déplu aux
plus intransigeants des lefebvristes. |
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