Benoît XVI bénéficie d'une bonne
cote chez les traditionalistes, qui louent l'orthodoxie
doctrinale de l'ex-cardinal Ratzinger, son attachement à
l'ancienne liturgie, ses positions plus prudentes que celles de
Jean Paul II dans le dialogue interreligieux. C'est "celui
qui connaît le mieux notre dossier" , dit-on au siège de la
Fraternité Saint-Pie X.
Mais la réintégration des traditionalistes paraît illusoire,
alors que rien n'est réglé sur le fond : désaccord sur la
"nouvelle messe", hostilité à toute forme de dialogue avec les
autres religions... Ils affirment vouloir se réconcilier avec
Benoît XVI, tout en protestant contre s
Mgr Fellay, aussi, a fait preuve de courtoisie en rappelant
que "la Fraternité Saint-Pie X était toujours attachée et
le sera toujours au Saint-Siège, à la Rome éternelle" et
qu'elle priait "afin que le Saint Père puisse trouver la
force de mettre fin à la crise de l'Eglise en restaurant toutes
choses dans le Christ" , selon la formule de Pie X, le pape
le plus conservateur du XXe siècle.
Benoît XVI et Mgr Fellay sont tombés d'accord pour
"procéder par étapes et dans des délais raisonnables" . Mais
aucun calendrier n'a été fixé. Aucune partie n'a désigné ses
négociateurs, même si on peut supposer que, du côté du Vatican,
c'est la commission Ecclesia Dei, présidée par le cardinal
colombien Castrillon-Hoyos présent lors de l'entretien , qui
sera chargée d'entretenir le contact. Cette commission avait été
fondée au lendemain du schisme de 1988, dans le but de rallier
les "lefebvristes".