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Enseignement du Saint Père

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INCæLIS
La Porte du Ciel

Enseignement du Saint Père 

N° 18

19 septembre 2005

 

 
     
 
 
 

 

19 septembre 2005


Rome
L’évêque est un maître de la foi, affirme Benoît XVI
Mgr Cordes : Il ne faut pas abandonner les Etats-Unis face aux conséquences de l’ouragan

Entretien
La psychologie redécouvre le pouvoir du pardon (II)

International
La Caritas a recueilli 368 millions d’euros en faveur des victimes du tsunami

- Documents -
Document préparé par la curie générale des missionnaires d’Afrique concernant le p. Guy Theunis

 


 

 

 
   
 
 

Rome



L’évêque est un maître de la foi, affirme Benoît XVI
Le pape reçoit les évêques récemment ordonnés

ROME, lundi 19 septembre 2005 (ZENIT.org) – Parmi les nombreuses missions d’un évêque, Benoît XVI a rappelé ce lundi qu’un évêque est avant tout un « maître de la foi », qui doit mettre toute sa confiance dans le Seigneur.

Le pape a en effet reçu ce lundi dans la résidence pontificale de Castel Gandolfo, 110 évêques qui ont reçu l’ordination épiscopale au cours de l’année, venus accomplir un « pèlerinage sur la tombe de saint Pierre » du 13 au 21 septembre.

« Alors que vous effectué vos premiers pas dans la charge épiscopale vous vous êtes déjà rendus compte combien sont nécessaires l’humble confiance en Dieu et le courage apostolique qui naît de la foi et du sens de responsabilité de l’évêque », a déclaré le pape.

« L’apôtre Paul en était conscient, a-t-il expliqué, lui qui face au travail pastoral, remettait son espérance uniquement dans le Seigneur en reconnaissant que sa force venait exclusivement de Lui ».

« Chacun de vous, chers frères, doit être sûr que dans l’exercice de son ministère il n’est jamais seul, car le Seigneur est proche de lui par sa grâce et sa présence », a insisté Benoît XVI.

Rappelant que « l’annonce de l’Evangile est à l’origine de l’Eglise », le pape a souligner qu’un évêque est avant tout un « maître de la foi ».

« En tant que successeurs des apôtres, a expliqué Benoît XVI, chers confrères, vous êtes doctores fidei, des docteurs authentiques qui annoncent au peuple, avec la même autorité que le Christ, la foi à laquelle il faut croire et qu’il faut vivre ».

« Vous devez faire redécouvrir aux fidèles confiés à vos soins pastoraux la joie de la foi, la joie d’être aimé personnellement de Dieu qui a donné son Fils Jésus pour notre salut », a-t-il poursuivi.

« Croire, en effet, consiste, comme vous le savez bien, surtout à s’abandonner à Dieu qui nous connaît et nous aime personnellement et accueillir la vérité qu’Il a révélée dans le Christ avec cette attitude confiante qui nous porte à avoir confiance en Lui, Révélateur du Père. Malgré nos faiblesses et nos péchés, Il nous aime et son amour donne un sens à notre vie et à celle du monde », a ajouté Benoît XVI.

Pour aider les évêques à guider les fidèles, le pape les invite à s’appuyer sur « deux documents de la foi de l’Eglise, afin qu’ils soient des points de référence de votre enseignement et signe de la communion de foi que nous vivons » : le Catéchisme de l’Eglise catholique et le Compendium du Catéchisme, « synthèse fidèle et sûre du texte précédent ».

« Mettez tout en œuvre afin que l’année de l’Eucharistie qui touche désormais à sa fin laisse dans le cœur des fidèles le désir d’enraciner toujours davantage toute leur vie dans l’Eucharistie. Que l’Eucharistie soit, également pour vous, la force inspiratrice de votre ministère pastoral », a exhorté le pape.

Benoît XVI a conclu en rappelant que l’évêque doit être particulièrement attentif à la manière dont il célèbre la messe, car cette manière de célébrer « nourrit la foi et la dévotion de ses prêtres et de ses fidèles ». Il doit également « veiller avec soin à la participation des fidèles à la messe du dimanche dans laquelle retentit la Parole de vie et dans laquelle le Christ lui-même est présent sous les espèces du pain et du vin ».

« Ayez une grande confiance dans la grâce et sachez transmettre cette confiance à vos collaborateurs, afin que la perle précieuse de la foi soit toujours resplendissante, qu’elle soit préservée, défendue et transmise dans toute sa pureté », a conclu le pape avant d’accorder sa bénédiction apostolique aux évêques présents.
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Mgr Cordes : Il ne faut pas abandonner les Etats-Unis face aux conséquences de l’ouragan
Le président de « Cor Unum » encourage l’engagement de tous dans la reconstruction

ROME, Lundi 19 septembre 2005 (ZENIT.org) – Le président du Conseil pontifical Cor Unum, l’archevêque Paul Josef Cordes, demande de ne pas « abandonner » les Etats-Unis après l’ouragan « Katrina » qui a dévasté certains Etats du sud du pays donnant sur le Golfe du Mexique.

Mgr Cordes s’est rendu sur les lieux de la catastrophe, envoyé par le pape Benoît XVI pour transmettre la solidarité du pape et apporter l’aide concrète de l’Eglise aux victimes de l’ouragan.

Le président de « Cor Unum » a parcouru les régions dévastées, pendant quatre jours, rencontrant les communautés catholiques locales et les personnes déplacées, dans les quartiers où elles ont été relogées.

« La présence personnelle d’un envoyé du pape a entraîné à plusieurs reprises des paroles de reconnaissance en milieu ecclésial mais aussi civil », a affirmé Mgr Cordes au micro de « Radio Vatican ».

« Il semble par ailleurs que le Vatican soit le seul Etat au monde à avoir chargé un représentant de son gouvernement de visiter les zones dévastées », a-t-il ajouté.

Au cours de son voyage aux Etats-Unis, Mgr Cordes a rencontré plusieurs responsables politiques ainsi que des évêques du lieu.

« L’archevêque de Washington, le cardinal McCarrick, m’a accompagné tout le temps, a précisé Mgr Cordes. J’étais également en contact avec les responsables du réseau caritatif catholique local. Dès les premiers jours de la catastrophe, La Caritas américaine, la « Catholic Charities », a mis à disposition six millions de dollars, fruit également d’une collecte de différentes Caritas nationales ».

« La région touchée est très vaste et des volontaires de tout le territoire américain se rendent dans les zones sinistrées, a constaté Mgr Cordes. La reconstruction demandera certainement des mois et des années ».

Même s’il est vrai qu’après un ouragan il n’est pas rare de se trouver devant des « scènes terribles », l’archevêque allemand a déclaré avoir assisté également à « des gestes d’une très grande humanité ».

L’envoyé du pape a émis une « crainte personnelle » : que les Etats-Unis « puisse s’isoler et rester seuls pour affronter le désastre ».

« Dans cette situation dramatique, les Etats-Unis ne doivent pas être abandonnés et ceci nous engage, a-t-il déclaré. Il n’y a pas seulement notre ‘communio’ avec les membres de notre Eglise et notre solidarité humaine. Il y a davantage ».

« Un haut représentant a dit que la faiblesse vécue aux Etats-Unis face à cette catastrophe donne une sensibilité capable de détruire toutes nos convictions d’autosuffisance. Ainsi, pour moi, dans le mal de cet événement il y a aussi l’espérance, pour de nombreux citoyens, de voir que le monde est plus grand que les Etats-Unis », a-t-il poursuivi.

Mgr Cordes a ensuite rappelé les paroles qu’il a prononcées au cours de son homélie, le 11 septembre, dans la cathédrale de Baton Rouge, quatre ans après l’attentat terroriste des Tours jumelles, invitant les catholiques « à réfléchir à la dimension religieuse des événements, y compris des événements les plus mortels et les plus catastrophiques ».

« J’ai tenté d’expliquer aux nombreux fidèles rassemblés – certains venus de la Nouvelle Orléans –, que la sécularisation nous trompe, en séparant la foi, la profondeur de notre foi, de la vie quotidienne. Mais la foi veut éclairer chacun des moments que nous vivons. Dieu en effet nous accompagne toujours, y compris dans les moments les plus sombres, même si nous ne comprenons pas ».

« Le croyant ne doit jamais douter du fait que Dieu nous aime, a-t-il conclu, et il trouve le réconfort dans cette conviction ».
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Entretien



La psychologie redécouvre le pouvoir du pardon (II)
Entretien avec le Dr. Robert Enright

ROME, Lundi 19 septembre 2005 (ZENIT.org) – Le pardon est un message clé de l’Evangile. Convaincu de la force du pardon, le Dr. Robert Enright, psychologue, a fondé en 1994, un Institut international du pardon, pour mettre en oeuvre des années de recherches sur la pratique du pardon.

Dans cet entretien accordé à Zenit, dont nous publions ici la deuxième partie, il explique ses recherches et partage son expérience sur l’efficacité du pardon pour la guérison personnelle et la paix dans le monde (pour la première partie cf. Zenit, 18 septembre).

Zenit : Qu’avez-vous appris sur les enfants et le pardon ?

Dr. Enright : Les enfants semblent avoir un cœur ouvert et enthousiaste vis-à-vis du pardon. L’éducation au pardon est donc une réelle opportunité pour eux.

Je crois en même temps que les enfants peuvent être découragés s’ils sont entourés de personnes qui ridiculisent l’acte de pardonner ou qui sont indifférents. L’éducation au pardon est donc vitale.

J’ai travaillé avec deux collègues, Jeanette Knutson et Anthony Holter, dans des écoles catholiques et des écoles publiques de Belfast, en Irlande du nord, ces trois dernières années. Nous proposons une formation au pardon du CP au CM1. Nous formons les enseignants qui forment ensuite les enfants.

J’ai récemment publié un livre d’images pour enfants sur le pardon : « Rising above the Storm Clouds » (S’élever au-dessus des nuages orageux) pour des enfants de 4 à 10 ans, que nous utilisons pour la formation des CM1. Cette année nous entamons le CM2 et l’année prochaine, nous entrons dans l’école secondaire.

Nous avons constaté que des enfants, dès l’âge de 6 ans, peuvent apprendre ce qu’est le pardon et réduire ainsi une colère excessive. Nous sommes présents à Belfast pour offrir le don du pardon à cette ville déchirée par la guerre. Nous espérons qu’au fil des années, les enfants deviendront des « spécialistes » du pardon sur les plans théologique, philosophique et psychologique.

Nous espérons que, forts de cette profonde compréhension du pardon, il forgeront une paix plus satisfaisante que leurs parents, dans leur communauté.

Aussi bien le pape Jean-Paul II le Grand que Benoît XVI nous ont enseigné que le pardon est le principal chemin vers la paix en ce monde. Notre travail à Belfast est tout simplement une action découlant de cette sagesse.

Zenit : Comment peut-on mettre en pratique le pardon dans la vie de tous les jours ?

Dr. Enright : Rappelons tout d’abord que le pardon vient de Dieu et que nous ne pouvons pas par conséquent voir dans le pardon une technique psychologique supplémentaire. Pardonner signifie entrer dans le mystère de la croix du Christ. Il s’agit certes d’un enseignement difficile mais qui vaut la peine d’être compris. Même si les gens pardonnent sans l’intention consciente ou délibérée d’obéir à Dieu, il se peut qu’ils s’ouvrent malgré tout à lui.

Deuxièmement, les personnes qui pardonnent doivent savoir ce qu’est le pardon et ce qu’il n’est pas. Pardonner, c’est offrir un amour inconditionnel à la personne qui a offensé. Ce n’est pas un acte de faiblesse. Lorsqu’une personne pardonne, elle peut et doit rechercher la justice. Si on abîme votre voiture, vous pouvez pardonner en présentant la facture du garagiste au responsable.

Troisièmement, le pardon est intimement lié à la grâce de Dieu. Prier, recevoir les sacrements et attendre l’action de Dieu dans le cœur humain font donc partie du pardon.

A ceux qui se placent en dehors de ces voies de la grâce, je dis généralement qu’il nous est impossible de comprendre totalement comment Dieu agit. Tout cela est encore très surprenant pour moi, même après avoir étudié le pardon pendant 20 ans. J’ai vu des athées déclarés et des chrétiens fervents pardonner avec de bons résultats. L’essentiel est donc d’être ouvert au mystère du pardon indépendamment de ses origines.

Zenit : Quels conseils donneriez-vous à des personnes ayant des difficultés à pardonner ?

Dr. Enright : On ne pardonne pas d’un coup, comme on appuie sur un interrupteur pour balayer les ténèbres. Pour la plupart d’entre nous, pardonner c’est porter notre croix pour celui qui nous a blessés.

Cela demande de la douceur et de la patience avec soi-même, peu importe le temps que cela prend. Nous apprenons beaucoup en acceptant le poids et la souffrance de la croix.

A ceux qui n’arrivent pas à pardonner je demande : « Etes-vous prêts à découvrir ce qu’est le pardon et ce qu’il n’est pas ? » Une telle question n’oblige pas une personne à pardonner mais l’invite à examiner ce qu’est le pardon.

Si la personne a examiné les dimensions du pardon, je demande : « Etes-vous prêt à examiner le pardon dans sa forme la plus essentielle, envers celui qui vous a blessé ? Etes-vous disposé à essayer de ne pas faire de mal à cette personne ? » Remarquez que cette question ne demande pas à la personne d’aimer celui qui l’a offensée, mais de s’abstenir de répondre par la négative, de s’abstenir de faire le mal même de manière subtile.

Puis vient la question « Voulez-vous le bien de cette personne ? ». Remarquez que cette question déplace l’accent vers une dimension positive, vers au moins un souhait, même s’il ne peut y avoir d’action délibérée vers le bien de l’autre.

Toutes ces questions visent à rapprocher un peu plus la personne offensée de l’amour. Si une personne refuse de pardonner, il faut comprendre que ce « non » catégorique n’est pas forcément son dernier mot. Elle peut changer.

Zenit : Comment l’aspect de la foi, de l’imitation du Christ peut-il aider à comprendre le pardon ?

Dr. Enright : Jésus Christ est amour. Le pardon que nous donnons est un acte d’amour. Chaque fois qu’une personne pardonne, qu’elle en soit consciente ou non, elle entre dans l’amour du Christ exprimé par sa croix.

Ma collègue Jeanette Knutson a fini par réussir à me faire comprendre cela. Au fil des années j’ai compris un grand mystère, comme l’explique le pape Jean-Paul le Grand dans « Salvifici Doloris », à savoir que pardonner c’est entrer dans une souffrance rédemptrice pour l’autre.

Nous nous unissons au Christ sur sa croix pour le salut de celui qui nous a offensés. Dire délibérément « oui » à cela est une grande joie en dépit de la souffrance. Pardonner, c’est donner un sens profond à la souffrance que l’on a dû endurer à cause du péché de quelqu’un d’autre.

En réalité, en suivant l’enseignement du cardinal Kasper dans son livre « Sacrament of Unity » (Sacrement de l’unité), non seulement nous imitons le Christ lorsque nous pardonnons, mais nous entrons aussi en union avec lui. Encore une fois, ceci est un grand mystère, analogue à l’union du Christ et de son Eglise. Quand nous pardonnons nous faisons l’expérience de cette union avec lui pour le bien de l’autre personne.

Dieu, dans sa sagesse, a envisagé de nombreuses façons de nous unir à son Fils : en devenant membre de son corps l’Eglise, à travers l’Eucharistie, et à travers le pardon inconditionnel et rempli d’amour envers les autres.

Il faut dire cela plus souvent et de manière plus claire à ceux qui veulent découvrir davantage le pardon.

Zenit : Quels projets avez-vous à travers l’Institut du pardon?

Dr. Enright : Au cours des dix ou vingt prochaines années, nous travaillerons en faveur des enfants victimes des guerres ou vivant dans des milieux ou règne la violence, à travers des programmes d’éducation au pardon au sein des écoles, des foyers privés et des maisons de culte.

Le pardon a été ignoré dans l’ensemble par le mouvement pour la paix, mais sans le pardon il ne peut y avoir aucune paix durable. Parce que découvrir et apprécier le pardon prend du temps, nous commençons avec les enfants pour augmenter la probabilité que ces derniers retiennent bien la leçon.

Pour cette raison, nous tentons de convaincre les philanthropes que le pardon, spécialement le pardon centré sur les enfants, doit faire partie de tout effort pour la paix. C’est une forme de vente forcée. Comme projet lié à celui de l’aide aux enfants, il faut également fournir de l’aide aux parents.

Très souvent dans les zones touchées par la guerre, les personnes se marient avec de profondes blessures et colères qui remontent à des générations. Notre intention est donc de fournir des programmes de pardon pour les parents de manière à ce qu’ils puissent apaiser leur propre colère et qu’ils ne la transmettent pas à leurs enfants.

Au fond, ce que nous voulons, c’est introduire la notion d’école, de foyers et de maisons de culte comme « communautés de pardon », où les personnes s’encourageront mutuellement dans le mystère du pardon. Pouvons-nous nous permettre de continuer d’attendre avant de créer des communautés de pardon de ce type ?
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International



La Caritas a recueilli 368 millions d’euros en faveur des victimes du tsunami
Elle analyse les plans de reconstruction du sud-est asiatique

ROME, Lundi 19 septembre 2005 (ZENIT.org) – Des responsables des Caritas locales des pays du sud-est asiatique dévastés par le raz-de-marée en décembre dernier, organisent une rencontre de deux jours, à partir du 20 septembre, pour analyser les plans de reconstruction, en compagnie de représentants des Caritas du monde entier, qui ont apporté leur propre soutien dans la région.

Les soixante participants à la réunion analyseront le rythme d’exécution des plans de reconstruction sur trois et cinq ans établis par les Caritas locales pour mettre en place des infrastructures de base dans les régions dévastées par le tsunami.

Parmi les priorités : la construction de logements et de centres communautaires antisismiques, la reprise du travail de ceux qui ont perdu leur moyen de subsistance et le maintien des programmes d’assistance minimum aux personnes sinistrées.

Le réseau international de la Caritas a recueilli 368 millions d’euros à travers le monde en faveur des victimes du raz-de-marée.
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- Documents -



Document préparé par la curie générale des missionnaires d’Afrique concernant le p. Guy Theunis
Arrêté au Rwanda le 6 septembre dernier

ROME, Lundi 19 septembre 2005 (ZENIT.org) – Nous reprenons ci-dessous un document de la curie générale des missionnaires d’Afrique concernant le père Guy Theunis arrêté le 6 septembre au Rwanda, accusé d’avoir participé à la planification du génocide de 1994 (Cf. http://www.africamission-mafr.org/guytheunis.htm).

 

* * *



Beaucoup de personnes nous ont contactés en vue d’obtenir quelques renseignements sur les évènements entourant l’arrestation de notre confrère Guy Theunis.
Le but de ce document est de répondre à ces demandes en apportant quelques lumières sur la personne et les activités de notre confrère.

Guy Theunis a été arrêté le 6 septembre 2005 dans le hall de départ de l’aéroport de Kigali (Rwanda) alors qu’il se préparait à quitter le Rwanda pour la Belgique.

1. L’apostolat du Père Guy Theunis au Rwanda :

Guy Theunis, citoyen belge, est né à Schaerbeek (Bruxelles) le 1er juillet 1945. Il a été ordonné prêtre le 21 juin 1969 dans la Société des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs).
Il est arrivé pour la première fois au Rwanda le 15 septembre 1970. Après avoir appris le Kinyarwanda, et après plusieurs années de pastorale et d’enseignement, il est nommé responsable des moyens de communication sociale à Kigali, responsabilité qu’il assume de 1989 à 1994.
Durant cette période il participe à la fondation et à l’animation de plusieurs organes de presse et d’association pour les Droits de l’Homme.
Secrétaire de rédaction à la revue Dialogue de 1989 à 1992
Secrétaire exécutif de Reba Videwo de 1989 à 1994
Co-fondateur et collaborateur de la Revue de Presse Rwandaise Dialogue depuis 1992
Trésorier de l’Association des Journalistes du Rwanda de 1991 à 1993
Fondateur et Responsable des publications de l’Association Rwandaise pour la Défense des Droits de la Personne et des Libertés Publiques (ADL) de 1991 à 1994
Membre fondateur et collaborateur de Pax Christi Rwanda et de Duharanire Amahoro (organisme œcuménique pour la Paix)
Correspondant pour le Rwanda de Reporters Sans Frontières (Paris)
Correspondant pour le Rwanda de l’Actualité Religieuse dans le Monde (Paris)
Il quitte le Rwanda dans le dernier avion évacuant les ressortissants belges le 15 avril 1994.

De Belgique, il continue à participer à la revue Dialogue et est administrateur-délégué de Radio Amahoro (radio pour la Paix) qui a émis de juillet 1994 à juin 1996. Comme témoin il est entendu par le Sénat Belge et par l’Assemblée Nationale Française.
Après un temps de recyclage, il est nommé en Afrique du Sud. Il y travaillera au centre Lumko (Centre de formation pour les agents pastoraux) de septembre 1998 à mai 2003. En tant que membre de l'équipe de Lumko, il a voyagé dans plusieurs pays africains pour des sessions de formation. Il est aussi le co-auteur d'un livre, Acting against Poverty, un manuel à l'intention de groupes paroissiaux sur le VIH/Sida, la démocratie et la paix. Il a aussi contribué à diverses publications.
Depuis septembre 2003 il est basé à Rome où il sert comme responsable de la formation permanente des confrères de la Société. Il visite régulièrement les pays africains où il donne des cours de formation permanente et anime des sessions sur la non-violence.

2. Les faits de son arrestation :

Guy Theunis, responsable de la formation permanente, venait d’animer une de ces sessions pour nos confrères travaillant en République Démocratique du Congo. Il devait regagner Bruxelles en passant par Kinshasa. Vu la suppression, pour raisons techniques, des vols Kalemie-Lubumbashi-Kinshasa, il a décidé de voyager par Kigali. A la frontière il a sans difficultés obtenu un visa. Mais 24 heures plus tard, le 6 septembre 2005, alors qu’il était déjà dans le hall de départ de l’Aéroport International de Kanombe (Kigali), il a été arrêté par la Sûreté de l’Etat rwandaise et détenu à la Brigade Policière de Remera. Il y est resté deux nuits avant d’être transféré à la Prison Centrale de Kigali.
Le dimanche 11 septembre, il a été présenté à la gacaca (tribunal populaire) de la Cellule Ubumwe, Secteur Rugenge, district de Nyarugenge (Kigali). Vu l’importance des charges portées contre Guy Theunis, le mettant dans la première catégorie des génocidaires planificateurs, le juge de la gacaca a demandé le transfert de son jugement au Parquet de Kigali.

3. Les charges dont est accusé le P. Guy Theunis :

Selon Maître Emmanuel Rukangira, Procureur rwandais compétent au niveau national, dans une interview donné à MISNA le 14 septembre 2005, Guy Theunis est accusé « d’incitation à commettre le crime de génocide. L’autre accusation – révisionnisme et négationnisme successifs – formulée vient renforcer le caractère intentionnel de la première accusation. La première accusation fait référence à la période 1990-1994 tandis que la seconde à la période successive du génocide. Le révisionnisme est une infraction à part. »

L’accusation semble se baser sur :
- la participation de Guy Theunis à la revue Dialogue ; on l’accuse d’y avoir reproduit des articles de la revue extrémiste Kangura
- des faxes envoyés en avril 1994, dont il a été le cosignataire ; on l’accuse d’avoir ainsi propagé une fausse information sur ce qui se passait alors au Rwanda.

4. La position des Missionnaires d’Afrique :

Le Père Gérard Chabanon, Supérieur Général des Missionnaires d’Afrique, a émis, le 8 septembre 2005, un communiqué exprimant son incompréhension face à l’arrestation de notre confrère.

4.1. Comme le signale le Ministère des Affaires Etrangères belge, il n’y a jamais eu, à la connaissance des autorités, de dossier d’accusation sur Guy Theunis. N’étant accusé d’aucun méfait, Guy a pu précédemment circuler librement au Rwanda. Ainsi du 5 au 26 septembre 2004, il anime une session à Kigufi. Il était entré au Rwanda, ayant obtenu un visa d’entrée et en est sorti sans être inquiété. Cette fois encore il avait obtenu un visa d’entrée à la frontière.

4.2. La Revue Dialogue à laquelle il a participé de nombreuses années était une revue d’information et de réflexion abordant tous les problèmes économiques, sociaux, culturels, politiques, religieux et autres, intéressant le Rwanda. La revue livrait des données brutes et des données de sens, aidant ses lecteurs à comprendre et à analyser les faits. La revue ne défendait aucune idéologie. Elle cherchait à promouvoir une politique de l’espérance, croyant à un avenir meilleur dans une perspective chrétienne. (Cfr. N° 121 de mars 1987, pages 21-30 : « Une philosophie pour Dialogue ») « Le but de la revue est de promouvoir un véritable débat sur les problèmes du pays, avec un maximum d’objectivité et d’indépendance. » (N°154 de mai 1992, page 1)
La revue Dialogue n’était pas l’affaire d’une personne. Tout article passait par le comité exécutif de l’Association éditrice qui décidait s’il était publiable.
Durant ses 19 années de participation à la revue Dialogue, Guy Theunis, convaincu de la liberté de presse, a surtout écrit des recensions de livres ou articles. Il a écrit quelques articles et éditoriaux, mais sans jamais inciter à la violence ou à la haine. Seules des citations d’articles extrémistes ont pu être publiées pour en faire la critique à destination de la presse étrangère. Celle-ci pouvait ainsi suivre, grâce à ces textes traduits du kinyarwanda, l’évolution de la situation politique du pays. Dans un numéro spécial, publié en 1991, consacré à la nouvelle presse rwandaise, la rédaction de Dialogue, regrettait les « articles de tendance nettement raciste ou régionaliste, souvent insidieux » de Kangura. « Ils risquent de rendre l’atmosphère du pays irrespirable. » (n°147 de juillet-août 1991, page 79). La revue rejette aussi catégoriquement les fameux « dix commandements des Bahutu » (n° 170, de septembre-octobre 1993, page 120).
Notons aussi qu’en mars 1994, il est modérateur du séminaire-débat organisé à Kigali par l’Ambassade de Belgique sur le thème « Objectivité et honnêteté dans l’information politique »
Robert Ménard, Secrétaire Général de Reporters sans Frontières, dit de Guy : « Nous le connaissons depuis des années. C’est le contraire de quelqu’un qui incite à la haine. C’est quelqu’un qui a toujours défendu les idées de tolérance, de respect des autres. Il a passé sa vie justement à combattre la haine ethnique et toutes ces accusations n’ont rien à voir avec lui. » (Témoignage donné sur RFI le 12 septembre 2005).

4.3. Les Droits de l’Homme : Les Droits de l’Homme et la communication non-violente sont devenus au fil des années les grandes orientations missionnaires de Guy Theunis. Loin de s’être tu avant le génocide, Guy Theunis, co-fondateur de l’Association Rwandaise pour la Défense des Droits de la Personne et des Libertés Publiques (ADL), a été l’éditeur responsable de deux rapports sur les droits de l’homme au Rwanda. Ces deux rapports de 358 pages ont été d'une très grande importance pour alerter l'opinion internationale sur toutes les exactions commises au Rwanda entre septembre 1991 et octobre 1993, aussi bien par les responsables gouvernementaux que par le front Patriotique Rwandais. Sa très large diffusion a permis l’enquête internationale qui a révélé au monde ce qui se passait au Rwanda avant 1994.
Durant l’audition de la gacaca, Alison Des Forges a témoigné que Guy Theunis avait travaillé avec elle pour révéler au grand jour les abus contre les droits humains au Rwanda avant le génocide.

Dans la revue Dialogue, Guy Theunis signe quelques articles qui soulignent son souci de la démocratie. Ainsi les éditoriaux des n°147 (juillet-août 1991) et 148 (septembre-octobre 1991) portent respectivement sur « L’eau de la démocratie » et « Multipartisme et Dialogue ».
Il a également participé à de nombreuses activités en faveur de la paix et du respect des droits de l’homme initiées par OXFAM.
Après son retour en Belgique, il a activement aidé à la mise sur pieds et à l’animation de la Radio Amahoro. Les émissions diffusées sur Africa n° 1 et Voice of Peace, appelaient à la Paix et à la réconciliation après le génocide. Devant le Sénat belge et l’Assemblée Nationale Française, il n’a pas hésité à témoigner et à parler du génocide.
Monsieur Eric Watteau, membre de Pax Christi Wallonie-Bruxelles, dans une lettre ouverte envoyée aux personnalités politiques belges, donne ce témoignage : « à l’occasion d’un groupe de réflexion sur la non-violence active, j’ai noté des pensées dites par Guy Theunis comme l’importance du lobbying pour pousser au dialogue ou plus loin, qu’il fallait la suppression des journaux de la haine. »

4.4. Les 8 fax envoyés en avril 2005 ont tout d’abord été écrits pour apaiser les familles des confrères qui s’inquiétaient, ne sachant pas très bien ce qui se passait alors au Rwanda. Ils ont ensuite été envoyés à plusieurs autres personnes ou organismes intéressés. Ils relataient des massacres, des pillages et parlaient même de « bain de sang ». Ils parlaient des réfugiés, des blessés et des tués, notamment de Tutsis.
Voici quelques extraits de ces fax qui montrent clairement que les Pères Vleugels, Supérieur Provincial au Rwanda à l’époque, et Guy Theunis ont fait tout ce qu’ils pouvaient, dans une situation chaotique et dangereuse, pour faire connaître au monde les horribles massacres qui se déroulaient au Rwanda. "A Kigali, même, au Centre de Remera Christus, beaucoup de personnes ont été tuées (suivent les noms des personnes)" ; "Nous déplorons aussi d'autres actes barbares; ainsi des militaires sont entrés dans l'église St Charles Lwanga de Nyamirambo, ont forcé les gens à sortir, puis ont tiré, tuant des gens aussi bien à l'intérieur de l'église qu'à l'extérieur. Au Centre de santé de Masaka (Archidiocèse de Kigali), d'autres militaires sont entrés et ont abattu les blessés Tutsi sur leur lit"


Conclusion :

Connaissant Guy personnellement et son engagement de toute une vie pour la liberté de la presse et pour la justice dans l'esprit de l'Evangile, nous considérons les accusations portées contre lui comme absolument incompréhensibles. Nous sommes profondément attristés par la gravité des accusations portées contre lui car tout ce que nous savons de lui montre un engagement sans faille pour dénoncer les exactions contre les droits humains qui ont conduit au génocide. Celles et ceux qui ont travaillé avec lui, pendant ces années tragiques, sont de la même opinion.

Tout en faisant confiance aux autorités civiles et religieuses compétentes, les Missionnaires d’Afrique demandent le support et l’engagement en faveur de la libération immédiate et inconditionnelle de Guy Theunis de tous ceux qui l’ont connu et apprécié, de tous ceux qui croient à la justice. Nous sommes aussi inquiets pour sa santé.
Nous remercions tous ceux qui lui ont ou nous ont manifesté leur soutien.

Rome, le 15 septembre 2005

Père Gérard Chabanon
Supérieur Général
Missionnaires d’Afrique
C.P. 9078 00100 ROMA
ITALIA Tél. 00.39.06.39.36.34.1
Fax. 00.39.06.39.36.34.79
Email: sup.gen@mafroma.org
 

 

 
   
 

    

Communiqué des Missionnaires d’Afrique au sujet du Père Guy Theunis :

« C'est avec beaucoup d'étonnement, d'incompréhension et de tristesse que nous avons appris l'arrestation de notre confrère, le P. Guy Theunis, mardi soir à l'aéroport de Kigali. L'accusation du procureur Rwandais, Emmanuel Rukangira, cité par la Bbc et associant le P. Theunis par le biais de son activité à la revue Dialogue, au terrible génocide de 1994, nous paraît totalement infondée.
Le P. Theunis a été Directeur de cette revue au Rwanda de 1989 à 1992, puis en Belgique de 1994 à 1995. Cette revue, écrite en français, se définit elle-même comme " une revue d'information et de réflexion en abordant tous les problèmes économiques, sociaux, culturels, politiques, religieux et autres, qui intéressent le Rwanda. Sans ê tre l'organe officiel d'une Eglise, Dialogue envisage les problèmes traités dans une perspective chrétienne." Quand le P. Theunis était responsable, cette revue était produite par un comité de rédaction d'une bonne douzaine de personnes qui se réunissait chaque mois pour discuter les articles présentés. Jamais le directeur ne décidait, seul, de publier tel ou tel article – même l'éditorial - sans l'accord de son comité de rédaction. Il est donc impensable que "des articles de publication extrémiste" aient pu être publiés; peut-être des citations pour montrer le danger de telles opinions ou du moins suivies d'une critique sans équivoque.
Les Droits de l'Homme et la communication non-violente sont devenus au fil des années, les grandes orientations missionnaires du P. Guy Theunis. Ces engagements sont aussi ceux de notre Société Missionnaire. Devant l'incompréhension de ces accusations dont la presse s'est faite l'écho –Bbc, Cnn, Afp – nous espérons une rapide libération de notre confrère. Nous voulons lui exprimer notre solidarité profonde, notre communion et le soutien de notre prière dans ces moments difficiles pour lui. Nous remercions le Gouvernement Belge, les Agences de Presse, Radio Vatican et tous ses nombreux amis qui ont manifesté leur soutien.
P. Gérard Chabanon, Supérieur Général. M.Afr.»

Alison Des Forges est la Première Conseillère de la Section Africaine de Human Rights Watch. Elle a une expérience de 40 ans dans la région des Grands Lacs. Elle a été entendue en tant que témoin-expert dans les procès qui ont eu lieu au Tribunal Criminel International pour le Rwanda ainsi qu’à la Cour fédérale des Etats-Unis, de Belgique et de Suisse.
ZF05091905

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