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Premier plan
Entretien de Benoît XVI à la télévision polonaise
Rome
Le pape se souvient du jour de sa première communion,
en présence de 100.000 enfants
Benoît XVI rappelle le souvenir de Jean-Paul II, élu
pape il y a 27 ans
Le pape demande d’« entendre le cri des pauvres »
La Croix, un acte d’amour qui libère du démon,
affirme Mgr Comastri
Entretien
Persécution ou liberté religieuse ? Quel avenir pour
les chrétiens en Chine ? (II)
- Documents -
Angélus : Jean-Paul II, un pape « contemplatif et
missionnaire »
Message du pape au directeur de la F.A.O
Premier plan
Entretien de Benoît XVI à la
télévision polonaise
ROME, Dimanche 16 octobre 2005 (ZENIT.org)
– Nous publions ci-dessous le texte de l’entretien que Benoît XVI a
accordé à la chaîne publique de la télévision polonaise à
l’occasion de la « Journée Jean-Paul II » célébrée ce dimanche
en Pologne, le jour anniversaire de l’élection du cardinal Karol
Wojtyla comme évêque de Rome, il y a 27 ans. Benoît XVI répondait
aux questions de Andrzej Majewski, responsable des émissions
catholiques pour la télévision publique polonaise.
* * *
Merci de tout cœur, Saint Père, de nous avoir accordé cette brève
interview, à l’occasion de la journée du Pape célébrée en
Pologne.
Le 16 octobre 1978, le Cardinal Karol Wojtyla devenait Pape. A partir de
ce jour, pour plus de 26 ans, Jean Paul II, en tant que successeur de
Saint Pierre, comme vous aujourd’hui, a dirigé l’Eglise avec les évêques
et les cardinaux. Vous étiez parmi ces cardinaux, une personne
particulièrement appréciée et estimée par votre prédécesseur;
personne au sujet de laquelle le Pape Jean Paul II a écrit dans son
livre « Levez-vous, allons », je cite « Je remercie Dieu pour la présence
et l’aide du Cardinal Ratzinger. C’est un ami sûr », a écrit Jean
Paul II.
Q: Saint Père, comment est née cette amitié et quand votre Sainteté
a-t-elle connu le Cardinal Karol Wojtyla?
R: Personnellement, j’ai fait sa connaissance lors des deux pré-conclave
et conclave de 1978. J’avais naturellement entendu parler du Cardinal
Wojtyla, au départ surtout dans le contexte de l’échange de lettres
entre les évêques polonais et allemands, en 1965. Les cardinaux
allemands m’ont raconté combien le mérite et la contribution de l’Archevêque
de Cracovie étaient grands et qu’il était vraiment l’âme de cette
correspondance réellement historique. J’avais également eu écho,
par des amis universitaires, de sa philosophie et de sa stature de
penseur. Mais comme je l’ai dit, la première rencontre personnelle a
eu lieu lors du conclave de 1978. Dès le départ, j’ai éprouvé une
grande sympathie et, grâce à Dieu, sans l’avoir méritée, j’ai reçu
dès le début le don de son amitié. Je suis reconnaissant de cette
confiance qu’il m’a accordée, sans que je le mérite. Surtout en le
voyant prier, j’ai vu et pas seulement compris, j’ai vu que c’était
un homme de Dieu. Telle était l’impression fondamentale: un homme qui
vit avec Dieu, et même en Dieu. Ensuite, j’ai été impressionné par
sa cordialité sans préjugés vis-à-vis de moi. Au cours de ces
rencontres du pré-conclave des cardinaux, il a pris plusieurs fois la
parole et, là, j’ai eu l’occasion d’apprécier l’envergure du
penseur. Ainsi était née, en toute simplicité, une amitié qui venait
vraiment du cœur et, juste après son élection, le Pape m’a appelé
plusieurs fois à Rome pour des entretiens et, à la fin, il m’a nommé
préfet de la congrégation pour la Doctrine de la Foi.
Q: Donc, cette nomination et cette convocation à Rome n’ont pas été
une surprise?
R: Pour moi c’était un peu difficile, parce que depuis le début de
mon épiscopat à Munich, par la consécration comme évêque dans la
cathédrale de la ville, il y avait pour moi comme une obligation,
presque un mariage avec ce diocèse, et ils avaient aussi souligné que
j’étais, depuis dès décennies, le premier évêque originaire du
diocèse. Je me sentais donc très engagé et lié à ce diocèse. Puis
il y avait des problèmes difficiles qui n’étaient pas encore résolus,
et je ne voulais pas quitter le diocèse avec des problèmes non résolus.
J’ai discuté de tout cela avec le Saint Père, avec cette grande
ouverture et avec cette confiance qu’avait le Saint Père, qui était
très paternel à mon égard. Il m’a alors donné le temps de réfléchir,
lui-même voulait réfléchir. Il a fini par me convaincre, parce que
c’était la volonté de Dieu. J’ai pu ainsi accepter cet appel et
cette grande responsabilité, pas facile, qui en soi dépassait mes
capacités. Mais confiant dans la bienveillance paternelle du Pape et
guidé par l’Esprit Saint, j’ai pu dire oui.
Q: Cette expérience dura plus de vingt ans...
R: Oui, je suis arrivé en février 1982 et elle a duré jusqu’à la
mort du Pape, en 2005.
Q: Quels sont, selon vous, Saint Père, les points les plus
significatifs du pontificat de Jean Paul II?
R: Je dirais que l’on peut adopter deux points de vue: un externe, sur
le monde, et un interne, sur l’Eglise. En ce qui concerne le monde, il
me semble que le Saint Père, avec ses discours, sa personne, sa présence,
sa capacité de convaincre, a créé une nouvelle sensibilité pour les
valeurs morales, pour l’importance de la religion dans le monde. Cela
a entraîné une nouvelle ouverture, une nouvelle sensibilité pour les
problèmes de la religion, pour la nécessité de la dimension
religieuse chez l’homme et, par dessus tout, l’importance de l’Evêque
de Rome s’est accrue de manière inimaginable. Tous les chrétiens,
malgré les différences et malgré leur non reconnaissance du
successeur de Saint Pierre, ont reconnu qu’il était le porte parole
de la chrétienté. Personne d’autre au monde, ne peut parler ainsi au
nom de la chrétienté au niveau mondial ni donner voix et force à la réalité
chrétienne dans l’actualité du monde. Mais aussi pour la non-chrétienté
et pour les autres religions, c’était lui, le porte parole des
grandes valeurs de l’humanité. Il faut aussi dire qu’il est parvenu
à créer un climat de dialogue entre les grandes religions et un sens
commun des responsabilités à l’égard du monde, mais aussi que les
violences et les religions sont incompatibles et que, ensemble, nous
devons chercher le chemin de la paix, dans le cadre de notre
responsabilité commune de l’humanité. En ce qui concerne par
ailleurs la situation de l’Eglise. Je dirais que, avant tout, il a su
susciter l’enthousiasme des jeunes pour le Christ. Il s’agit d’une
chose nouvelle, si nous pensons à la jeunesse de 1968 et des années
70. Seule une personne aussi charismatique pouvait susciter
l’enthousiasme de la jeunesse pour le Christ et pour l’Eglise, ainsi
que pour des valeurs exigeantes, lui seul pouvait réussir de cette façon
à mobiliser la jeunesse du monde pour la cause de Dieu et pour
l’amour du Christ. Il a créé dans l’Eglise, je pense, un nouvel
amour pour l’Eucharistie. Nous sommes encore dans l’année de l’Eucharistie,
qu’il a voulue avec tant d’amour; il a créé une nouvelle
perception de la grandeur de la Divine Miséricorde ; et il a aussi
beaucoup approfondi l’amour pour la Sainte Vierge, et il nous a ainsi
conduits à une intériorisation de la foi et, en même temps, à une
plus grande efficacité. Naturellement, il importe de mentionner également,
comme nous le savons tous, sa contribution aux grands changements dans
le monde en 1989, à l’effondrement du soi-disant socialisme réel.
Q: Au cours de vos rencontres personnelles et des entretiens avec
Jean Paul II, qu’est-ce qui vous impressionnait le plus? Votre Sainteté,
pourriez-vous nous raconter vos dernières rencontres avec lui, celles
de cette année, peut-être?
R: Oui, nos deux dernières rencontres ont eu lieu, la première, à la
polyclinique “Gemelli”, aux alentours du 5-6 février; et la deuxième,
la veille de sa mort, dans sa chambre. Lors de la première rencontre,
le Pape souffrait visiblement, mais il était pleinement lucide et très
présent. J’y étais allé simplement pour un entretien de travail,
parce que j’avais besoin qu’il prenne quelques décisions. Le Saint
Père, bien que souffrant, suivait avec grande attention ce que je
disais. Il me communiqua ses décisions en peu de mots, me donna sa bénédiction,
me salua en allemand, tout en m’accordant sa pleine confiance et son
amitié. Pour moi, cela a été très émouvant de voir, d’une part,
qu’il souffrait en union avec le Seigneur souffrant, qu’il portait
sa souffrance avec le Seigneur et pour le Seigneur; et, d’autre part,
de voir qu’il resplendissait d’une sérénité intérieure et
d’une lucidité complète. La seconde rencontre a eu lieu le jour précédant
sa mort: il était manifestement plus souffrant, entouré de médecins
et d’amis. Il était encore très lucide, il m’a donné sa bénédiction.
Il ne pouvait plus parler beaucoup. Pour moi, cette patience dans la
souffrance qui fut la sienne a été un grand enseignement; surtout de
voir et de sentir combien il était entre les mains de Dieu et comment
il s’abandonnait à la volonté de Dieu. Malgré les douleurs
visibles, il était serein, parce qu’il était entre les mains de l’Amour
Divin.
Q: Très Saint Père, vous évoquez souvent dans vos discours le
souvenir de Jean Paul II, et vous dites que c’était un grand Pape, un
prédécesseur regretté et vénéré. Nous pensons toujours à vos
paroles prononcées lors de la messe du 20 avril dernier, des paroles spécialement
dédiées à Jean-Paul II. C’est vous, Saint Père, qui avez dit, je
cite: « c’est comme s’il me tenait fortement par la main, je vois
ses yeux rieurs et j’entends les paroles, qu’il m’adresse en
particulier: ‘N’aie pas peur!’ ». Saint Père, une question très
personnelle: continuez-vous à sentir la présence de Jean-Paul II, et
si oui, de quelle manière?
R: Certainement, je commence par répondre à la première partie de
votre question. En parlant de l’héritage du Pape tout à l’heure,
j’ai oublié de parler des nombreux documents qu’il nous a laissés
– 14 encycliques, beaucoup de lettres pastorales et tant d’autres
– et tout ceci représente un patrimoine richissime qui n’est pas
encore suffisamment assimilé dans l’Eglise. Je pense que j’ai pour
mission essentielle et personnelle de ne pas promulguer de nombreux
nouveaux documents mais de faire en sorte que ces documents soient
assimilés, car ils constituent un trésor très riche, ils sont
l’authentique interprétation de Vatican II. Nous savons que le Pape
était l’homme du Concile, qu’il avait assimilé intérieurement
l’esprit et le lettre du Concile et, par ces textes, il nous fait
vraiment comprendre ce que voulait et ce que ne voulait pas le Concile.
Il nous aide à être véritablement Eglise de notre temps et des temps
futurs. A présent, j’en viens à la deuxième partie de votre
question. Le Pape est toujours à mes côtés par ses textes: je
l’entends et le vois parler, et je peux rester en dialogue continu
avec le Saint Père, parce qu’il me parle toujours avec ces mots; je
connais également l’origine de beaucoup de textes, et je me souviens
des dialogues que nous avons eu sur l’un ou l’autre d’entre eux.
Je peux poursuivre le dialogue avec le Saint Père. Naturellement, cette
proximité qui passe par les mots est une proximité non seulement avec
les textes, mais avec la personne, derrière les textes j’entends le
Pape lui-même. Un homme qui va auprès du Seigneur, qui ne s’éloigne
pas: de plus en plus je sens qu’un homme qui va auprès du Seigneur se
rapproche encore davantage et je sens que, par le Seigneur, il est
proche de moi, parce que je suis proche du Seigneur. Je suis proche du
Pape et lui, maintenant, m’aide à être près du Seigneur et je
cherche à entrer dans son climat de prière, d’amour du Seigneur,
d’amour de la Sainte Vierge et je m’en remets à ses prières. Il y
a également un dialogue permanent et aussi un « être proches », sous
une forme nouvelle, mais une forme très profonde.
Q: Saint Père, désormais nous vous attendons en Pologne. Beaucoup
demandent quand le Pape viendra en Pologne.
R: Oui, si Dieu le veut, si les circonstances me le permettent, j’ai
bien l’intention de venir en Pologne. J’ai parlé avec Mgr Dziwisz
au sujet la date et on me dit que le mois de juin prochain serait le
moment le plus adéquat. Naturellement, tout est encore à organiser
avec les diverses instances compétentes. C’est pourquoi il s’agit
de déclarations provisoires, mais il semble que peut-être, si le
Seigneur me l’accorde, je pourrais venir en Pologne en juin prochain.
Q: Saint Père, au nom de tous les téléspectateurs, je vous
remercie de tout cœur pour cette interview. Merci, Saint Père.
R: Merci à vous.
[Traduction réalisée par Radio Vatican]
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Rome
Le pape se souvient du jour de
sa première communion, en présence de 100.000 enfants
Une « Journée mondiale des enfants » place Saint Pierre
ROME, Dimanche 16 octobre 2005 (ZENIT.org)
– Jean-Paul II a inventé la Journée mondiale de la Jeunesse ; Benoît
XVI aurait-il inventé la « Journée mondiale des enfants » ?
Quelque 150.000 personnes, dont 100.000 enfants ont répondu samedi après-midi
à l’invitation que Benoît XVI avait adressée aux enfants ayant fait
ou qui feront cette année leur première communion. L’invitation était
adressée aux enfants du diocèse de Rome et des environs mais ils sont
venus de toute l’Italie et même de l’étranger (France et Espagne
entre autres).
Au cours de la rencontre, le pape a répondu spontanément à des
questions sur l’Eucharistie qui lui ont été posées par sept
enfants, assis près de lui.
C’est Andrea qui lui a posé la première question : « Cher pape,
quel souvenir as-tu de ta première communion ? »
« C’était un beau dimanche de mars, en 1936, il y a 69 ans. C’était
un jour ensoleillé, l’église était belle, la musique… », a
raconté le pape avec un grand sourire.
« J’ai compris que Jésus était entré dans mon cœur », a-t-il
affirmé.
« J’ai promis au Seigneur, comme je le pouvais, ‘je veux être
toujours avec toi’, puis je l’ai prié : ‘mais reste surtout toi
avec moi’ ».
Puis Livia lui a demandé : « Avant le jour de ma première communion,
je me suis confessée, puis je me suis confessée de nouvelles fois. Je
voulais te demander : je dois me confesser toutes les fois que je
communie, même lorsque j’ai fait les mêmes péchés ? Car je me
rends compte que c’est toujours les mêmes ».
Le pape n’a pu s’empêcher de rire. Puis il a répondu : « C’est
vrai : nos péchés sont en général toujours les mêmes. Mais nous
nettoyons nos chambres au moins une fois par semaine, même si la saleté
est toujours la même ».
La confession, a-t-il rappelé, est nécessaire « seulement en cas de péché
grave, mais il est très utile de se confesser régulièrement pour
cultiver la propreté et la beauté de l’âme et mûrir peu à peu
dans la vie ».
Giulia lui a demandé : « Sainteté, tout le monde nous dit que c’est
important d’aller à la messe le dimanche. Nous irions volontiers mais
souvent nos parents ne nous y accompagnent pas, car le dimanche, ils
dorment… Tu peux leur dire aussi un mot à eux, pour qu’ils
comprennent que c’est important d’aller à la messe ensemble le
dimanche ?
Le pape l’a invité à se tourner vers ses parents « avec beaucoup
d’amour et beaucoup de respect » et de leur dire : « Chère maman,
cher papa, tu sais ce qui est important pour nous tous, aussi pour toi ?
Que nous allions rencontrer Jésus ».
A la question d’Andrea : « ma catéchiste m’a dit que Jésus est présent
dans l’Eucharistie. Mais comment ? Moi je ne le vois pas », Benoît
XVI a répondu : « Non ne le voyons pas mais il y a beaucoup de choses
que nous ne voyons pas mais qui existent et qui sont importantes. Par
exemple : nous ne voyons pas notre raison et pourtant nous avons une
raison… Nous ne voyons pas le courant électrique, et pourtant nous
voyons qu’il existe… Nous ne les voyons pas mais nous pouvons en
voir et en sentir les effets… Nous ne voyons pas le courant, mais la
lumière, si… Nous ne voyons pas le Seigneur de nos yeux mais nous
voyons que là où il y a Jésus, les hommes changent, deviennent
meilleurs ».
Le pape est arrivé vers 18.00 place Saint Pierre. La rencontre avait
commencé à 17.00 avec des chants (et la participation de chanteurs
dont Ami Stewart), des témoignages et des danses.
La rencontre, intitulée « Le pain du Ciel » s’est conclue par un
moment d’adoration au cours duquel les enfants se sont agenouillés (y
compris ceux qui n’avaient pu accéder à la Place Saint Pierre et qui
suivaient la rencontre depuis la via della Conciliazione). Le pape les a
ensuite bénis avec le Saint-Sacrement.
Avant de prendre congé des enfants, Benoît XVI, qui semblait particulièrement
heureux, les a chaleureusement remerciés d’être venus : « Merci,
a-t-il dit. Merci pour cette fête de la foi ! »
Le pape a quitté la place Saint Pierre à bord de la papamobile,
saluant les enfants, alors que la foule entonnait « Resta qui con noi
» (Reste ici avec nous, le soleil se couche déjà, si tu es parmi
nous, la nuit ne tombera pas…).
ZF05101602
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Benoît XVI rappelle le
souvenir de Jean-Paul II, élu pape il y a 27 ans
Un pape « contemplatif et missionnaire »
ROME, Dimanche 16 octobre 2005 (ZENIT.org)
– Benoît XVI a rappelé aujourd’hui, lors de la prière de l’Angélus,
qu’il y a vingt sept ans, le cardinal Karol Wojtyla a été élu pape.
Un pape « contemplatif et missionnaire » dont il appelle à conserver
« le précieux héritage ».
Benoît XVI est convaincu que le secret de Jean-Paul II était dans son
« union profonde avec Dieu, nourrie chaque jour de l’Eucharistie et
de temps de prière prolongés ».
En présence de plusieurs dizaines de milliers de pèlerins rassemblés
place Saint Pierre, par un soleil splendide, le pape a rappelé que
Jean-Paul II avait choisi comme devise « Totus tuus » (Tout à toi).
Il était totalement consacré « à Jésus par Marie ».
Benoît XVI a rappelé le rayonnement de Jean-Paul II, ce pape « venu
d’un pays lointain » qui « fut reconnu comme autorité morale y
compris par de nombreux non chrétiens et non croyants ».
Il a expliqué que Jean-Paul II « est entré dans le cœur des
personnes, surtout par son témoignage d’amour et d’offrande de soi
dans la souffrance ».
« Sur sa tombe dans les grottes vaticanes se poursuit encore,
ininterrompu, le pèlerinage de très nombreux fidèles », a rappelé
le pape.
Benoît XVI a souligné le don de soi de Jean-Paul II à Marie, « qui
l’a toujours protégé et aimé, spécialement dans les moments les
plus difficiles et les plus dramatiques de sa vie ».
« Le chapelet qu’il tenait souvent entre les mains est devenu l’un
des symboles de son pontificat », a déclaré Benoît XVI.
En ce mois d’octobre, consacré au rosaire, le pape a expliqué
l’importance du chapelet, qui est en réalité un « complément » de
la Parole de Dieu et de la prière liturgique.
Le chapelet nous aide à « contempler le Christ rencontré dans l’Evangile
et dans les Sacrements », avec Marie, a-t-il expliqué. Il nous
enseigne « à vivre en gardant le regard du cœur tendu vers Lui, pour
faire rayonner son amour miséricordieux sur tous et sur toute chose ».
Benoît XVI a conclu en demandant à la Vierge Marie de nous aider à «
mettre à profit » le « précieux héritage » de Jean-Paul II.
Après la prière de l’Angélus le pape a rappelé que demain lundi on
célèbre la Journée mondiale du refus de la misère.
Lors d’une cérémonie privée Benoît XVI a ensuite rencontré une délégation
de l’Institut pour les Droits humains de Oswiecim (Auschwitz) qui
octroie chaque année un prix Jean-Paul II pour rappeler et diffuser le
message historique de paix lancé par le pape Jean-Paul II le 7 juin
1979 dans le camp de concentration de Auschwitz. Benoît XVI a remis le
Prix Jean-Paul II à l’évêque auxiliaire de Prague, Mgr Vaclav Maly
et au prof. Stefan Wilkanowicz de Cracovie.
ZF05101603
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Le pape demande d’« entendre
le cri des pauvres »
A la veille de la Journée mondiale du refus de la misère
ROME, Dimanche 16 octobre 2005 (ZENIT.org)
– A la ville de la Journée mondiale du refus de la misère, le pape
Benoît XVI a invité les autorités civiles et les décideurs à «
entendre le cri des pauvres » et à « intensifier leurs actions dans
la lutte contre la misère ».
Cette Journée a été créée à l’initiative du père Joseph
Wresinski, fondateur du mouvement « ATD Quart Monde », le 17 octobre
1987.
Répondant à l’appel du père Joseph Wresinski, plus de 100 000
personnes ont exprimé la nécessité de s’unir pour faire respecter
les droits de l’homme en se rassemblant autour du parvis du Trocadéro
à Paris, à l’endroit où fut signée la Déclaration Universelle des
Droits de l’Homme, précise le site consacré à cette Journée (cf. www.17oct.org).
A cette occasion, une dalle affirmant que les plus pauvres sont les créateurs
d’une humanité fraternelle, a été gravée. On peut y lire l’appel
du père Joseph : "Là où des hommes sont condamnés à vivre dans
la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les
faire respecter est un devoir sacré". Ce rassemblement a institué
le 17 octobre, Journée mondiale du refus de la misère. Cette journée
a été reconnue officiellement par les Nations Unies le 22 décembre
1992.
« La misère est un fléau contre lequel l’humanité doit lutter sans
cesse », a déclaré le pape, dans une allocution en français, après
la prière de l’Angélus.
« Nous sommes appelés à une solidarité toujours plus grande, pour
que nul ne soit exclu de la société », a-t-il poursuivi.
« Ma prière rejoint les pauvres luttant avec courage pour vivre dans
la dignité, ayant le souci de leur famille et des détresses de leurs
frères. Je salue tous ceux qui se mettent au service des personnes dans
le besoin, et j’invite les Autorités civiles et les décideurs à
entendre le cri des pauvres et à intensifier leurs actions dans la
lutte contre la misère », a conclu le pape.
Une série d’initiatives ont été lancées à Rome, à l’occasion
de la Journée mondiale du refus de la misère :
A 16.00 ce dimanche était prévue une messe présidée par l’archevêque
Robert Sarah, secrétaire de la congrégation pour l’évangélisation
des peuples, en la Basilique Saint-Jean-du-Latran.
Demain lundi, une table ronde est organisée à l’Université
pontificale du Latran sur le thème : « Peut-on vaincre la misère ? »,
avec la participation de Mgr Rino Fisichella, recteur de l’Université
pontificale du Latran, Claudio Calvaruso, président de l’association
des amis de ATD Quart Monde en Italie. Elle sera présidée par Giovanni
Galassi, ambassadeur de la République de Saint Marin près le Saint-Siège
et clôturée par Carlos Custer, ambassadeur de l’Argentine près le
Saint-Siège.
Un concert est par ailleurs prévu vendredi 28 à l’église de
Saint-Louis-des-Français avec les « New Chamber Singers ».
Pour tout renseignement, cf. http://www.oct17.org
ZF05101604
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La Croix, un acte d’amour qui
libère du démon, affirme Mgr Comastri
Inauguration d’un cours sur « Exorcisme et satanisme »
ROME, Dimanche 16 octobre 2005 (ZENIT.org)
– Le démon existe, mais le tout-puissant du mal n’existe pas.
L’infini est unique et infiniment bon », a affirmé Mgr Angelo
Comastri, vicaire général de Benoît XVI pour l’Etat de la Cité du
Vatican.
Mgr Comastri a inauguré jeudi dernier 13 octobre à Rome, un cours sur
« Exorcisme et satanisme » organisé par l’Institut « Sacerdos »
pour la formation permanente des prêtres de l’Athénée pontifical «
Regina Apostolorum », en collaboration avec le Groupe de Recherche et
d’Information Religieuse (GRIS).
« Si l’on se base sur l’Evangile, on ne peut douter de
l’existence du démon, a affirmé Mgr Comastri, et son existence, plus
que dans la vie des pécheurs, se voit dans la vie des saints. Lisez la
vie des saints, tous ont dû combattre le démon. L’existence du démon
se voit en particulier dans la vie de Jésus notre Seigneur ».
« Mais le démon n’est pas le dieu du mal, a-t-il poursuivi, car il
n’existe pas de tout-puissant au négatif. L’infini est unique et
infiniment bon. Le démon est une créature créée bonne par Dieu, mais
cette créature est devenue mauvaise en se rebellant contre Dieu ».
« Il est fondamental de se souvenir de cette vérité, non pour
banaliser le démon mais pour lui donner sa juste dimension », a-t-il déclaré.
Mgr Comastri a expliqué que « Jésus a vaincu Satan par sa passion et
sa mort, faisant entrer dans l’histoire humaine envahie par Satan, la
puissance de guérison de l’amour et du pardon de Dieu ».
Le vicaire général de Sa Sainteté pour le Vatican a précisé que le
prince de ce monde « peut encore agir, car l’œuvre du salut du
Christ n’est pas encore achevée dans notre vie appelée
continuellement à choisir pour ou contre Lui ».
Mgr Comastri a précisé que lorsque la liberté de l’homme devient
esclave de Satan, cela provoque de graves blessures dans la vie de
l’homme.
Pour cette raison, a-t-il ajouté, « Jésus a donné à ses apôtres le
pouvoir de chasser les démons et de libérer des démons par la
puissance de son sang rédempteur, par la puissance de l’amour qu’il
a fait entrer dans l’histoire à travers sa mort sur la Croix ».
« C’est à cette puissance que nous puisons pour chasser les démons.
Ce pouvoir est réel et doit être pris au sérieux, mais il doit être
exercé avec une grande humilité en évitant les analyses hâtives, et
en évitant de dégénérer en arts magiques de libération, se
souvenant toujours que c’est Jésus qui libère à travers la
puissance de la prière qui vient de la foi, et à travers la puissance
des sacrements de foi ».
Mgr Comastri explique que la puissance vient de la croix car tout le
salut « part de ce fait d’amour infini par lequel Jésus entre dans
l’histoire comme Sauveur ».
L’évêque italien explique ensuite comment, dans l’Evangile, Jésus
nous indique une thérapie préventive vis-à-vis du démon, à travers
les tentations qu’il a subies volontairement.
Mgr Comastri rappelle par ailleurs un dialogue du Curé d’Ars. « Au démon
qui affirmait : « Je peux faire tout ce que tu fais toi, je peux même
faire tes pénitences, je peux t’imiter en tout. Il n’y a qu’une
seule chose que je ne peux pas faire : je ne peux t’imiter dans
l’humilité », saint Jean-Marie Vianney a répondu : « C’est pour
cela que je te vaincs » », raconte-t-il.
« L’humilité est le plus grand rempart contre le démon et
l’humilité conduit toujours à la prière et à l’adoration »,
souligne Mgr Comastri.
En conclusion l’évêque italien a parlé de Marie « la créature qui
a mis en pratique tout cela de manière exemplaire ». « Pour cette
raison, l’aide de Marie, la confiance en Marie, la prière mariale est
assurément une voie pour mettre en pratique les antidotes indiqués par
Jésus, et avoir à travers l’intercession de Marie le contact le plus
immédiat avec la puissance du Christ Sauveur qui est la racine de toute
libération ».
A la question d’une journaliste sur la raison pour laquelle le mal
existe, Mgr Comastri a répondu : « L’orgueil est la racine de tout
mal car l’orgueil nous sépare de Dieu, et lorsqu’on se détache de
Dieu, toutes les autres conséquences suivent ».
« L’histoire dans laquelle nous vivons n’est plus l’histoire
sortie des mains de Dieu, mais une histoire dans laquelle se trouvent
tous les effets d’une liberté qui s’est déployée contre Dieu »,
a-t-il poursuivi.
« Sur la croix, Jésus a prononcé un acte opposé à celui de Satan,
un acte d’humilité, un acte d’amour duquel part une contre-histoire
de laquelle nous faisons partie de par cette grâce de Dieu pour
laquelle nous voulons consommer toute notre vie », a-t-il conclu.
ZF05101606
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Entretien
Persécution ou liberté
religieuse ? Quel avenir pour les chrétiens en Chine ? (II)
Entretien avec le Co-directeur de la revue italienne « Mondo e Missione
»
ROME, Dimanche 16 octobre 2005 (ZENIT.org)
– Trois semaines d’immersion totale en Chine, en contact direct avec
les multiples visages de cet immense pays. C’est l’expérience
qu’a vécue l’été dernier Gerolamo Fazzini, co-directeur de la
revue italienne « Mondo e Missione », mensuel du PIME (Institut
Pontifical des Missions Etrangères).
Dans cet entretien accordé à Zenit, il souligne quelques points
importants de la situation de l’Eglise en Chine. Nous publions
ci-dessous la deuxième partie de l’entretien. Pour la première
partie, cf. Zenit,
14 octobre.
Zenit : Quel est l’aspect le plus problématique auquel est
confrontée l’Eglise catholique de Chine aujourd’hui ?
G. Fazzini : C’est difficile à dire. L’un des points
cruciaux est sans aucun doute la formation du clergé et des
religieuses. La longue persécution des dernières décennies a entraîné
des dégâts énormes : il manque une génération entière d’évêques
et de prêtres. Il est facile d’imaginer ce que cela signifie en
termes de formation. Cette question entre dans le contexte d’un problème
plus général que nous pourrions définir comme l’application du
Concile Vatican II dans la pratique pastorale ordinaire. Ce sera l’un
des défis cruciaux pour les nouveaux évêques, jeunes, qui dans
l’espace de quelques années prendront les rennes de l’Eglise
chinoise.
Zenit : La Chine est en train de changer à une vitesse
impressionnante. L’Eglise réussit-elle à suivre le rythme des
changements, à intercepter les demandes urgentes, à annoncer le Christ
aux nouvelles générations ?
G. Fazzini : Oui et non. Dans les grandes villes (je pense par
exemple à Shanghai et Pékin), il y a suffisamment d’évêques, de prêtres
et de laïcs engagés qui ont la préparation nécessaire pour saisir la
portée des défis en jeu. Certains ont fait des études à l’étranger.
Ils savent se situer par rapport au nouveau contexte. Mais beaucoup
d’autres ont du mal à déchiffrer le temps présent car ils n’ont
pas les instruments appropriés. Lorsque l’on passe des villes à la
campagne par exemple, il suffit de regarder l’iconographie des églises
pour saisir l’abîme qui sépare la réalité urbaine des campagnes
profondes. La plupart des laïcs chinois vivent dans les régions
rurales, mais l’avenir se jouera de plus en plus dans les villes. Le
christianisme de l’avenir réussira-t-il à parler aussi aux Chinois
en quête de modernité ? Au delà des problèmes liés au contexte
politique, ceci me semble être le grand défi de l’Eglise en Chine.
Zenit : Les données macro-économiques parlent d’une marche
triomphale de l’économie chinoise. Mais le développement social est
extrêmement déséquilibré et produit des inégalités considérables…
G. Fazzini : Absolument. En parcourant la Chine, ne serait-ce que
quelques semaines, comme je l’ai fait, on perçoit cette différence.
Aux côtés d’une classe composée de ceux qui ont « percé » et qui
se sont parfaitement intégrés dans le circuit économique
international, il y a la masse de la population, souvent rurale, qui vit
dans la pauvreté, sans assistance adéquate. Les autorités sont
conscientes de cette situation : le président Hu Jintao a dit que la
croissance économique doit se faire au même rythme que la lutte contre
les disparités entre provinces côtières, plus riches et régions de
l’intérieur, très pauvres. Le parti communiste chinois est pour cela
sur le point de lancer un plan quinquennal pour construire une société
« plus harmonieuse et plus stable » : nous verrons bien. Le côté
positif et nouveau est que le gouvernement se rend compte qu’il ne réussit
pas à garantir un niveau minimum de bien-être à la population, et
qu’il laisse par conséquent peu à peu, un champ d’action, limité
mais réel, aux ONG. Nous sommes bien loin de la subsidiarité comme
nous l’entendons nous, mais il s’agit malgré tout d’un signe
positif.
Zenit : De Chine arrivent souvent des informations terribles
concernant des pratiques de « contrôle démographique » : avortements
à grande échelle, infanticides (dont sont souvent victimes surtout les
filles), stérilisations forcées. Que peuvent faire les citoyens des
pays occidentaux pour aider la Chine à enrayer ces phénomènes ?
G. Fazzini : Tout le monde sait que la Chine a un problème démographique.
Il ne suffit pas de l’affirmer de manière théorique : c’est
lorsque l’on voit les foules débordantes des mégalopoles, les
stations de métro bondées comme il est difficile de l’imaginer, que
l’on commence à entrevoir le problème. Que faire ? On peut par
exemple aider la Chine à trouver les moyens les plus adaptés pour éduquer
à la paternité et la maternité responsable. Politique-fiction ? Non.
Dans certaines régions, la méthode Billings a été introduite avec
succès depuis des années : pourquoi ne pas soutenir un élargissement
à grande échelle de l’expérimentation, en l’accompagnant d’une
campagne d’éducation des jeunes ? Malheureusement, les gouvernements
occidentaux, largement favorables à l’avortement, ne soutiendront
pas, je crois – à tort – cette solution. Une autre voie intéressante
en train de s’ouvrir, pour ce qui concerne l’Italie, est
l’adoption internationale d’enfants chinois.
Zenit : Que peuvent faire les chrétiens ?
G. Fazzini : D’abord, prier. Si c’est Dieu qui fait bouger
l’histoire, c’est à lui qu’il faut demander avec insistance
l’aide nécessaire pour nos frères et sœurs chinois. L’Eglise en
Chine se sent d’ailleurs très réconfortée par le fait de savoir que
les Eglises sœurs ne l’oublient pas. Deuxièmement il est important
de s’intéresser, de connaître : les instruments de manquent pas, des
agences catholiques aux revues spécialisées. A mon avis, la stratégie
de base est fondamentale : il faut exprimer le maximum de « sympathie
» pour le peuple chinois, sa culture très riche et antique, et en même
temps, faire pression sur les autorités afin qu’elles changent ce qui
va contre les droits humains. Enfin, je crois qu’il faut également
contribuer à soutenir l’Eglise en Chine sur le plan économique. Ce
n’est pas impossible : les canaux existent. Il suffit de se mettre
d’accord avec ceux qui (institutions caritatives ou missionnaires) ont
les contacts au niveau local.
ZF05101607
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Angélus : Jean-Paul II, un
pape « contemplatif et missionnaire »
Texte intégral de l’allocution de Benoît XVI
ROME, Dimanche 16 octobre 2005 (ZENIT.org)
– Nous publions ci-dessous le texte du discours que le pape a prononcé
à l’occasion de la prière de l’Angélus, ce dimanche à Saint
Pierre, en présence de plusieurs dizaines de milliers de fidèles.
AVANT L’ANGELUS
Chers frères et soeurs,
Il y a vingt-sept ans précisément aujourd’hui, le Seigneur appela le
cardinal Karol Wojtyla, archevêque de Cracovie, à succéder à
Jean-Paul I, mort un peu plus d’un mois après son élection. Avec
Jean-Paul II commença l’un des pontificats les plus longs de
l’histoire de l’Eglise, au cours duquel un pape « venu d’un pays
lointain » fut reconnu comme autorité morale y compris par de nombreux
non chrétiens et non croyants, comme l’ont montré les émouvantes
manifestations d’affection à l’occasion de sa maladie, et de
profondes condoléances après sa mort. Sur sa tombe dans les grottes
vaticanes se poursuit encore, ininterrompu, le pèlerinage de très
nombreux fidèles. Ceci également constitue un signe éloquent montrant
combien le bien-aimé Jean-Paul II est entré dans le cœur des
personnes, surtout par son témoignage d’amour et d’offrande de soi
dans la souffrance. Nous avons pu admirer en lui la force de la foi et
de la prière, et un don de soi total à la Très Sainte Vierge Marie,
qui l’a toujours protégé et aimé, spécialement dans les moments
les plus difficiles et les plus dramatiques de sa vie.
Nous pourrions définir Jean-Paul II comme un pape totalement consacré
à Jésus par Marie, comme le soulignaient bien ses armoiries: « Totus
tuus ». Il fut élu au cœur du mois du Rosaire, et le chapelet qu’il
tenait souvent entre les mains est devenu l’un des symboles de son
pontificat, sur lequel la Vierge Immaculée a veillé avec une
sollicitude maternelle. A travers la radio et la télévision, les fidèles
du monde entier ont pu, de très nombreuses fois, s’unir à lui dans
cette prière mariale et, grâce à son exemple et à ses enseignements,
en redécouvrir le sens authentique, contemplatif et christologique (cf.
Lettre ap. Rosarium Virginis Mariae, 9-17). En réalité, le chapelet ne
s’oppose pas à la méditation de la Parole de Dieu et à la prière
liturgique ; il représente même un complément naturel et idéal à la
célébration eucharistique, en particulier comme préparation et comme
action de grâce. Nous contemplons le Christ rencontré dans l’Evangile
et dans les Sacrements, avec Marie, dans les différents moments de sa
vie grâce aux mystères joyeux, lumineux, douloureux et glorieux. A
l’école de la Vierge, nous apprenons ainsi à nous configurer à son
divin Fils et à l’annoncer avec notre propre vie. Si l’Eucharistie
est pour le chrétien le centre de la journée, le chapelet contribue de
manière privilégiée à élargir la communion avec le Christ et
enseigne à vivre en gardant le regard du cœur tendu vers Lui, pour
faire rayonner son amour miséricordieux sur tous et sur toute chose.
Contemplatif et missionnaire : voilà ce qu’a été le bien-aimé pape
Jean-Paul II. Il l’a été grâce à son union profonde avec Dieu,
nourrie chaque jour de l’Eucharistie et de temps de prière prolongés.
Il est agréable et c’est un devoir de rappeler son souvenir à
l’occasion de cet anniversaire, en cette heure de l’Angélus, qui
lui était si chère, renouvelant notre action de grâce à Dieu pour
avoir donné à l’Eglise et au monde un aussi digne successeur de
l’apôtre Pierre. Que la Vierge Marie nous aide à mettre à profit
son précieux héritage.
APRES L’ANGELUS
[En français]
Je salue les pèlerins francophones présents pour la prière mariale,
notamment les jeunes du collège Saint-Louis du Mans. Que la Vierge vous
aide à accueillir le Christ et à être attentifs à ceux qui vous
entourent. Demain, ce sera la Journée mondiale du refus de la misère.
La misère est un fléau contre lequel l’humanité doit lutter sans
cesse. Nous sommes appelés à une solidarité toujours plus grande,
pour que nul ne soit exclu de la société. Ma prière rejoint les
pauvres luttant avec courage pour vivre dans la dignité, ayant le souci
de leur famille et des détresses de leurs frères. Je salue tous ceux
qui se mettent au service des personnes dans le besoin, et j’invite
les Autorités civiles et les décideurs à entendre le cri des pauvres
et à intensifier leurs actions dans la lutte contre la misère.
Le pape a également salué les pèlerins en anglais, en allemand, en
espagnol, en portugais, en polonais et en italien.
[Texte original : italien – Traduction réalisée par Zenit]
ZF05101608
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Message du pape au directeur de
la F.A.O
A l’occasion de la Journée mondiale de l’Alimentation 2005
ROME, Dimanche 16 octobre 2005 (ZENIT.org)
– Nous publions ci-dessous le message que le pape Benoît XVI a adressé
à M. Jacques Diouf, directeur général de la F.A.O (Organisation des
Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) à l’occasion
de la Journée mondiale de l’Alimentation, le 16 octobre.
À Monsieur Jacques Diouf,
Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation
et l’Agriculture (FAO)
En cette année qui marque le soixantième anniversaire de la création
de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture,
la célébration de la Journée mondiale de l’Alimentation nous
rappelle que la faim et la malnutrition sont, malheureusement, parmi les
plus graves scandales qui affectent encore la vie de la famille humaine,
ce qui rend toujours plus urgente l’action entreprise, sous votre
conduite, par la FAO.
Les millions de personnes qui sont menacées dans leur existence même,
parce qu’elles sont privées du minimum de nourriture nécessaire,
requièrent l’attention de la Communauté internationale, car nous
avons tous le devoir de prendre soin de nos frères. En effet, la famine
ne dépend pas uniquement des situations géographiques et climatiques
ou des circonstances défavorables liées aux récoltes. Elle est aussi
provoquée par l’homme lui-même et par son égoïsme qui se traduit
par des carences dans l’organisation sociale, par la rigidité de
structures économiques trop souvent vouées uniquement au profit, et même
par des pratiques contre la vie humaine et par des systèmes idéologiques
qui réduisent la personne, privée de sa dignité fondamentale, à n’être
qu’un instrument.
Le véritable développement mondial, organisé et intégral, qui est
souhaité par tous, exige au contraire de connaître de manière
objective les situations humaines, de cerner les véritables causes de
la misère et de fournir des réponses concrètes, avec comme priorité
une formation appropriée des personnes et des communautés. Ainsi,
seront mises en œuvre la liberté authentique et la responsabilité,
qui sont le propre de l’agir humain.
Le thème choisi pour cette Journée, «Agriculture et dialogue des
cultures», invite à considérer le dialogue comme un instrument
efficace pour créer les conditions de la sécurité alimentaire. Le
dialogue demande de conjuguer les efforts des personnes et des nations,
pour le service du bien commun. La convergence entre tous les
protagonistes, associée à une coopération effective, peut contribuer
à édifier la vraie paix, en permettant de vaincre les tentations récurrentes
de conflit à cause des différences de visions culturelles, d’ethnies
ou de niveaux de développement.
Il importe aussi d’être directement attentifs aux situations
humaines, dans le but de maintenir la diversité des modèles de développement
et des formes d’assistance technique, en fonction des conditions
particulières de chaque pays et de chaque communauté, qu’il
s’agisse des conditions économiques ou environnementales, ou encore
sociales, culturelles et spirituelles.
Le progrès technique ne sera vraiment efficace que s’il trouve sa
place dans une perspective plus vaste, où l’homme occupe le centre,
avec le souci de prendre en compte l’ensemble de ses besoins et de ses
aspirations, car, comme dit l’Écriture, «l’homme ne vit pas
seulement de pain» (Dt 8,3; Mt 4,4). Cela permettra aussi à chaque
peuple de puiser dans son patrimoine de valeurs, pour partager ses
propres richesses, spirituelles et matérielles, au bénéfice de tous.
Les objectifs ambitieux et complexes que se donne votre Organisation ne
pourront être atteints que si la protection de la dignité humaine,
origine et fin des droits fondamentaux, devient le critère qui inspire
et oriente tous les efforts. L’Église catholique, qui participe elle
aussi aux actions visant à un développement réellement harmonieux, en
collaboration avec les partenaires présents sur le terrain, souhaite
encourager l’activité et les efforts de la FAO pour qu’elle
suscite, à son niveau, un vrai dialogue des cultures et qu’elle
contribue ainsi à augmenter la capacité de nourrir la population
mondiale, dans le respect de la biodiversité. En effet, l’être
humain ne doit pas compromettre imprudemment l’équilibre naturel,
fruit de l’ordre de la création, mais il doit au contraire veiller à
transmettre aux générations futures une terre capable de les nourrir.
Dans cet esprit, je demande au Tout-Puissant de bénir la mission si nécessaire
de la FAO et l’engagement de ses dirigeants et de ses fonctionnaires,
en vue de garantir à chaque membre de la famille humaine le pain
quotidien.
Du Vatican, le 12 octobre 2005.
BENEDICTUS PP. XVI
[Texte original: Français]
ZF05101609
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