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18
août 2005
Spécial JMJ 2005.
Spécial JMJ 2005
Le pape aux journalistes : « Essayez d’écrire de
belles choses »
« Je me sens toujours chez moi à Cologne », affirme
Benoît XVI
Benoît XVI encourage l’Allemagne à redécouvrir ses
racines spirituelles
Le pape affirme que le bonheur que cherchent les jeunes
a un nom : Jésus
Ces châteaux d’eau pour étancher la soif des jeunes
à Cologne
Card. Meisner : « Rechercher la vérité comme sens
profond de l’existence humaine »
Rome
Télégramme du pape à l’occasion de la catastrophe
aérienne au Venezuela
- Documents -
Télégramme du pape à l’occasion de l’accident d’avion
au Venezuela
Télégramme du pape au successeur de frère Roger de
Taizé
Discours du pape à son arrivée à Cologne
Message de Benoît XVI aux jeunes
Benoît XVI se rend à la cathédrale de Cologne
Le président fédéral M. Horst Köhler souhaite la
bienvenue au pape
Spécial JMJ 2005
Le pape aux journalistes : «
Essayez d’écrire de belles choses »
Il leur confie son émotion avant de prendre l’avion pour Cologne
ROME, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– Alors qu’il s’apprêtait à prendre l’avion pour Cologne, à l’aéroport
de Ciampino, à Rome, le pape Benoît XVI a confié son émotion aux
journalistes avant sa rencontre avec les jeunes, « la force de paix
dans le monde ».
« Je suis ému par cette rencontre avec les jeunes. Une rencontre
extraordinaire entre les jeunes de toutes les cultures, unis dans la
recherche de la vérité, unis sous le signe de Jésus-Christ », a-t-il
affirmé.
« Ces jeunes sont la force de paix dans le monde », a déclaré le
pape.
Avant le décollage, Benoît XVI a de nouveau rencontré les
journalistes dans l’avion.
« Essayez d’écrire de belles choses! leur a-t-il dit. Faisons
ensemble un pèlerinage sur les traces des Rois Mages ».
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« Je me sens toujours chez moi
à Cologne », affirme Benoît XVI
Il visite la cathédrale de la ville
COLOGNE, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– Improvisant au début de son discours sur le parvis de la
cathédrale de Cologne, le pape a partagé quelques souvenirs de
jeunesse avec les pèlerins. « Je me sens toujours chez moi à Cologne
», a-t-il affirmé.
Après avoir été accueilli par les jeunes massés sur les rives du
Rhin, les pieds dans l’eau, sur les dix kilomètres que Benoît XVI a
parcourus à bord du bateau « Rheinenergie » en compagnie de 60 jeunes
représentant les pèlerins du monde entier présents à Cologne, le
pape s’est rendu dans la cathédrale de Cologne où sont conservées,
selon la tradition, depuis 1164, les reliques des Rois Mages.
Plusieurs centaines de jeunes portant un handicap physique ou mental
étaient rassemblés dans la cathédrale. Après les avoir salués, le
pape s’est arrêté un instant devant l’urne contenant les reliques
des Rois Mages.
Lorsque Benoît XVI est réapparu sur le parvis de la cathédrale, l’archevêque
de Cologne, le cardinal Joachim Meisner a prononcé un discours de
bienvenue, après avoir eu recours à toutes ses capacités d’orateur
pour calmer l’enthousiasme des jeunes.
Benoît XVI a commencé son discours de manière spontanée, rappelant
les souvenirs qui le lient à cette ville de Cologne.
Le pape a expliqué que lorsqu’il était professeur de théologie à
Bonn, il venait fréquemment à Cologne où il a noué des amitiés qu’il
a conservées toute sa vie.
Benoît XVI a notamment mentionné le défunt cardinal Joseph Frings
(1887-1978), archevêque de Cologne, qui l’emmena comme consulteur
théologique à Rome pour participer au Concile Vatican II.
« Je me sens toujours chez moi à Cologne », a-t-il affirmé.
Benoît XVI a ajouté qu’il était également lié d’amitié avec le
cardinal Meisner, organisateur de ces XXe JMJ à Cologne.
Le pape est alors passé au texte écrit de son discours. Il a rappelé
que Cologne a été le berceau ou le témoin des grands saints de l’histoire
de l’Eglise en Allemagne et que c’est également dans cette ville qu’ont
été lancées récemment de grandes initiatives caritatives comme «
Misereor », « Adveniat », « Missio » et « Renovabis » qui «
rendent la charité du Christ présente sur tous les continents ».
Benoît XVI s’est ensuite rendu sur la tombe du cardinal Frings puis
sur celle du cardinal Joseph Höffner (1906-1987), également célèbre
archevêque de Cologne, pionnier dans la promotion de la doctrine
sociale de l’Eglise, qui a récemment reçu la reconnaissance de «
juste parmi les nations » accordée par Israël à ceux qui ont risqué
leur vie pour sauver des juifs pendant la deuxième guerre mondiale.
Après la visite à la cathédrale, le pape s’est dirigé vers l’archevêché
de Cologne, à bord de la papamobile, saluant la multitude de pèlerins
rassemblés sur son passage.
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Benoît XVI encourage l’Allemagne
à redécouvrir ses racines spirituelles
Le président Köhler se réjouit de l’élection d’un pape allemand,
signe de réconciliation
COLOGNE, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– A son arrivée ce jeudi à Cologne, Benoît XVI a déclaré qu’il
souhaitait que les JMJ servent, entre autres, à redécouvrir les
racines chrétiennes de l’Allemagne.
Le président allemand Horst Köhler lui a souhaité la bienvenue à l’aéroport
Konrad Adenauer de Cologne-Bonn, ainsi que le chancelier Gerhard
Schröder, des cardinaux et des évêques représentant l’Eglise
allemande, des jeunes participant aux JMJ.
« La rencontre de nombreux jeunes avec le Successeur de Pierre est un
signe de la vitalité de l’Église. Je suis heureux d’être au
milieu des jeunes, de soutenir leur foi et d’animer leur espérance
», a affirmé le pape dans son discours prononcé en allemand.
« En même temps, a-t-il reconnu, je suis certain de recevoir quelque
chose des jeunes, surtout de leur enthousiasme, de leur sensibilité et
de leur disponibilité à faire face aux défis de l’avenir ».
L’évêque de Rome a expliqué que « tous les croyants, spécialement
les jeunes, sont appelés à affronter le chemin de la vie dans la
recherche de la vérité, de la justice, de l’amour ».
« C’est un chemin dont le terme et la résolution ne peuvent se
trouver que grâce à la rencontre avec le Christ, une rencontre qui ne
se réalise pas sans la foi », a-t-il précisé.
« Dans ce chemin intérieur, les nombreux signes que la longue et riche
tradition chrétienne a laissés de manière indélébile sur cette
terre d’Allemagne peuvent être une aide: des grands monuments
historiques aux innombrables œuvres d’art dispersées sur tout le
territoire, des documents conservés dans les bibliothèques aux
traditions vécues avec une intense participation populaire, de la
pensée philosophique à la réflexion théologique de ses nombreux
penseurs, de son héritage spirituel à l’expérience mystique d’une
multitude de saints », a-t-il poursuivi.
« Il s’agit d’un très riche patrimoine culturel et spirituel qui,
aujourd’hui encore, dans le cœur de l’Europe, témoigne de la
fécondité de la foi et de la tradition chrétienne », a ajouté le
pape.
Dans son allocution de bienvenue à Benoît XVI, le président Köhler a
confié son émotion « en tant que chrétien protestant » pour le fait
que « l'un d'entre nous, un Allemand, soit devenu pape ».
Pour le président allemand, l’élection du cardinal Ratzinger comme
pape revêt une importance historique : « après le pape de Pologne,
premier pays à avoir été envahi par l'Allemagne dans la Seconde
Guerre mondiale, c'est quelqu'un qui appartient à ce que l'on a appelé
la génération des enfants de la FLAK, la défense antiaérienne, qui
est élu comme successeur de Saint Pierre ».
Cette élection, a-t-il ajouté, « me donne confiance, soixante ans
après la fin de l'idéologie du mépris de Dieu et des hommes qui a
régné en Allemagne. Cela a également été compris dans le monde
entier comme un signe de réconciliation – et je peux aujourd'hui
raconter que, quelques minutes à peine après votre élection, le
président polonais M. [Aleksander] Kwasniewski fut le premier à me
téléphoner pour nous transmettre ses félicitations ».
Après le long discours du président, le pape a déclaré, en
plaisantant : « Je ne savais pas qu’un président était également
un théologien », ce qui a fait sourire le président Köhler, ainsi
que le chancelier Schröder, et déclenché les applaudissements des
jeunes.
« Que Dieu protège la République fédérale d’Allemagne ! », a
déclaré le pape à la fin de son discours.
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Le pape affirme que le bonheur
que cherchent les jeunes a un nom : Jésus
Message lu depuis le bateau « Rheinenergie »
COLOGNE, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– Benoît XVI a affirmé, dans son premier message aux jeunes
rassemblés sur les rives du Rhin pour accueillir le pape qui arrivait
en bateau, ce jeudi après-midi, que le bonheur qu’ils cherchent dans
leur vie a un nom et un visage : celui de Jésus de Nazareth.
« Lui seul donne la plénitude de vie à l’humanité ! », a-t-il
affirmé depuis le bateau « Rheinernergie » qui le conduisait jusqu’à
la cathédrale de Cologne.
Soixante jeunes représentant les pèlerins du monde entier venus
participer aux JMJ, présents aux côtés du pape dans le bateau, et des
centaines de milliers d’autres jeunes, massés le long des rives du
Rhin, les pieds dans l’eau, arborant des drapeaux du monde entier,
écoutaient les paroles du pape.
« Chers jeunes, le bonheur que vous cherchez, le bonheur auquel vous
avez le droit de goûter a un nom, un visage: celui de Jésus de
Nazareth, caché dans l’Eucharistie », a déclaré Benoît XVI.
« Soyez-en vraiment convaincus: le Christ n’enlève rien de ce qu’il
y a de beau et de grand en vous, mais il mène tout à sa perfection,
pour la gloire de Dieu, pour le bonheur des hommes, pour le salut du
monde », a-t-il affirmé.
Le pape a divisé son discours en cinq parties. Il a prononcé chaque
partie dans une langue différente : allemand, anglais, français,
espagnol, italien.
Un orchestre et une chorale étaient chargés de l’animation musicale
à bord du bateau. A plusieurs reprises ils ont entonné des chants
composés par la Communauté œcuménique de Taizé, pendant que les
soixante jeunes délégués, qui accompagnaient le pape dans le bateau,
venaient saluer le Saint Père. Benoît XVI accueillait chacun d’entre
eux avec une grande affection, prenant le temps de les écouter et de
leur adresser quelques mots.
« Au cours de ces journées, je vous invite à vous engager sans
réserve à servir le Christ, quoi qu’il en coûte », a exhorté le
pape dans son message.
« La rencontre avec Jésus Christ vous permettra de goûter
intérieurement la joie de sa présence vivante et vivifiante, pour en
témoigner ensuite autour de vous », a-t-il poursuivi.
Benoît XVI s’est également adressé à « ceux qui ne connaissent
pas encore le Christ ou qui ne se reconnaissent pas dans l’Église ».
A tous, il a dit : « laissez-vous surprendre par le Christ !
Accordez-lui « le droit de vous parler » durant ces journées ! Ouvrez
les portes de votre liberté à son amour miséricordieux ! ».
Après avoir débarqué à Hohenzollernbrücke, le pape s’est dirigé,
accompagné par les jeunes qui portaient la Croix et l’Icône des JMJ,
vers la cathédrale de Cologne où sont conservées depuis 1164, selon
la tradition, les reliques des Rois Mages.
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Ces châteaux d’eau pour
étancher la soif des jeunes à Cologne
Les contemplatifs prient dans la ville pour que leur soif spirituelle
soit aussi étanchée
COLOGNE, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– A la « Koelnmesse », des milliers de jeunes sont venus se
désaltérer à ces « châteaux d’eau » dressés à Cologne,
Düsseldorf, Bonn, Lecverkusen et Wuppertal, (105 en tout) par la «
RheinEnergie » (RhinEnergie) pour étancher la soif des jeunes, des
volontaires et des passants.
Ils arrivaient en foules bigarrées sous le soleil déjà trop chaud. D’Italie,
de Brescia, de Salerne, de Turin, drapeau tricolore sur les épaules,
chansons aux lèvres, vétérans de la mémorable JMJ du Jubilé des
jeunes à Tor Vergata à Rome, en l’an 2000. De France, le Cœur du
Christ parfois sur l’étendard et souvent le chapeau de paille en
tête, ou bien comme ces jeunes de Poitiers venus en car avec leur amis
porteurs d’un handicap, ou ces jeunes étudiants de Rennes venus
ensemble, portant leur drapeau breton et salués au passage par d’autres
Français : " Vive les Bretons ! ".
De Colombie, une trentaine de jeunes d’un collège de Dominicains de
Bogota. Du Burkina Faso et du Cameroun : ils faisaient un tabac en
chantant le Christ. Du Brésil : ils faisaient danser les pèlerins
fatigués, affamés, et assoiffés, à l’ombre de ces bâtiments
austères et soudain hospitaliers.
De Syrie : 57 pèlerins, en particulier d’Alep. Des jeunes Anglais de
quinze ans, venus à quatre, de Manchester, déploient fièrement leur
drapeau, croix rouge sur fond blanc, et leurs hauts chapeaux à damiers
de velours rouge et blanc disent bien haut l’amour de leur patrie et
la joie de retrouver des
jeunes catholiques du monde entier.
Partout, aussi, flottent le rouge et le blanc du drapeau polonais.
Tous disent leur joie de se retrouver, de se rencontrer, d’apprendre
à se connaître, de ne plus être « seuls » à suivre le Christ dans
cette génération nouvelle. Ils disent leur soif d’apprendre et d’être
fortifiés dans la foi par les témoignages et les catéchèses, de
fêter la joie d’être ensemble, de rencontre le « nouveau pape »,
Bavarois.
Et tandis qu’ils continuent d’affluer à ce village immense qu’est
la « foire » de Cologne la « Koelnmesse », tandis que les tours
carrées de la RheinEnergie marquées du logo de la JMJ, alimentent la
bouteille du pèlerin, avec leur 200.000 litres d’eau disponibles par
heure, les contemplatifs prient dans la ville et avec elle pour que leur
soif spirituelle soit aussi étanchée.
A l’Eglise des saints Apôtres, Apostelnkirche, les paroles de Mère
Teresa ne cessent de rappeler la parole du Christ « J’ai soif ! »,
et bientôt la voix de la famille Térésienne sera relayée par celle d’une
cloche profonde : le pape la bénira, elle est déjà à Marienfeld, et
elle est destinée au clocher de cette église du centre ville, près de
la Rudolfplatz.
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Card. Meisner : « Rechercher
la vérité comme sens profond de l’existence humaine »
« Rechercher la vérité comme sens profond de l’existence humaine »
COLOGNE, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– Depuis hier, jusqu’à demain vendredi, des catéchèses
prononcées par des évêques et des cardinaux présents à Cologne sont
proposées aux jeunes.
L’archevêque de Cologne, le cardinal Joachim Meisner a choisi comme
thème de sa catéchèse : « Rechercher la vérité comme sens profond
de l’existence humaine. Où est le roi des Juifs qui vient de naître
? Nous avons vu en effet son astre à son lever (Mt 2,2) ». Le texte
intégral de son intervention est disponible en français dans la page
web de Zenit dans la section
Documents.
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Rome
Télégramme du pape à l’occasion
de la catastrophe aérienne au Venezuela
Qui a fait 160 victimes
ROME, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– Avant de partir pour Cologne, le pape a adressé un télégramme à
Mgr Michel Méranville, archevêque de Fort-de-France, à l’occasion
de la catastrophe aérienne survenue au Venezuela le 16 août qui a
provoqué la mort des 152 passagers martiniquais et des 8 membres de l’équipage
colombien.
Dans ce télégramme, envoyé par l’intermédiaire du cardinal Angelo
Sodano, secrétaire d’Etat, le pape « assure de sa profonde sympathie
et de sa proximité spirituelle tous ceux que touche ce drame ».
« Il recommande les défunts à la miséricorde divine et prie le
Tout-puissant de les accueillir dans sa paix et dans sa lumière »,
poursuit le télégramme.
Le pape demande par ailleurs à Dieu « d’accorder soutien et
réconfort à toutes les personnes durement éprouvées ».
« En gage de réconfort, il accorde de grand cœur la bénédiction
apostolique à toutes les personnes atteintes par cette tragédie »,
conclut le télégramme du pape.
L’avion de ligne qui s’est écrasé au Venezuela reliait Panama à
Fort-de-France.
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- Documents -
Télégramme du pape à l’occasion
de l’accident d’avion au Venezuela
Texte intégral
ROME, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– Nous publions ci-dessous le télégramme de condoléances adressé
par le pape à l’archevêque de Fort-de-France, Mgr Michel Méranville,
à l’occasion de l’accident d’avion au Venezuela qui a fait 152
victimes martiniquaises. Le télégramme a été envoyé par l’intermédiaire
du cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat.
MONSEIGNEUR MICHEL MÉRANVILLE
ARCHEVÊQUE DE FORT-DE-FRANCE
FORT-DE-FRANCE
INFORMÉ DE L’ACCIDENT DE L’AVION RELIANT PANAMA À FORT-DE-FRANCE,
LE SAINT-PÈRE EXPRIME SES VIVES CONDOLÉANCES AUX FAMILLES ENDEUILLÉES
ET ASSURE DE SA PROFONDE SYMPATHIE ET DE SA PROXIMITÉ SPIRITUELLE TOUS
CEUX QUE TOUCHE CE DRAME. IL RECOMMANDE LES DÉFUNTS À LA MISÉRICORDE
DIVINE ET PRIE LE TOUT-PUISSANT DE LES ACCUEILLIR DANS SA PAIX ET DANS
SA LUMIÈRE. IL DEMANDE À DIEU D’ACCORDER SOUTIEN ET RÉCONFORT À
TOUTES LES PERSONNES DUREMENT ÉPROUVÉES, SOUHAITANT QU’ELLES
PUISSENT TROUVER AUTOUR D’ELLES L’AIDE DONT ELLES ONT BESOIN EN CES
HEURES DOULOUREUSES. EN GAGE DE RÉCONFORT, LE PAPE ACCORDE DE GRAND CŒUR
LA BÉNÉDICTION APOSTOLIQUE À TOUTES LES PERSONNES ATTEINTES PAR CETTE
TRAGÉDIE.
CARDINAL ANGELO SODANO
SECRÉTAIRE D’ÉTAT DE SA SAINTETÉ
[Texte original : français]
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Télégramme du pape au
successeur de frère Roger de Taizé
ROME, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– Nous publions ci-dessous le télégramme de condoléances envoyé
par Benoît XVI au responsable de la communauté de Taizé, par l’intermédiaire
du cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat, à l’occasion de l’assassinat
du fondateur de la communauté, le frère Roger Schütz.
* * *
FRÈRE ALOYS
COMMUNAUTÉ DE TAIZÉ
TAIZÉ
APPRENANT AVEC UNE VIVE ÉMOTION LE DÉCÈS TRAGIQUE DE FRÈRE ROGER,
SURVENU DANS L'ÉGLISE DE LA RÉCONCILIATION, LE SAINT-PÈRE FAIT MONTER
VERS DIEU UNE FERVENTE PRIÈRE POUR LE REPOS DE I'ÂME DE CE TÉMOIN
INFATIGABLE DE L'EVANGILE DE PAIX ET DE RÉCONCILIATION. À L'ÉPOQUE
OÙ, À LYON, LE PÈRE COUTURIER METTAIT EN OEUVRE SES INSPIRATIONS
OECUMÉNIQUES, FRÈRE ROGER, HOMME DE FOI AIMANT PASSIONNÉMENT L'ÉGLISE,
FONDAIT À TAIZÉ UNE COMMUNAUTÉ QUI VERRA VENIR À ELLE DES JEUNES DU
MONDE ENTIER. DE NOMBREUSES GÉNÉRATIONS DE CHRÉTIENS, DANS LE RESPECT
DE LEUR CONFESSION PROPRE, Y FERONT UNE AUTHENTIQUE EXPÉRIENCE DE FOI,
DANS LA RENCONTRE AVEC LE CHRIST, GRÂCE À LA PRIÈRE ET À L'AMOUR
FRATERNEL, RÉPONDANT AINSI À SON INVITATION À VIVRE L'UNITÉ PAR LE
LIEN DE LA PAIX. LE SAINT-PÈRE REJOINT DANS LA PRIÈRE LES FRÈRES DE
LA COMMUNAUTÉ DE TAIZÉ, AINSI QUE TOUTES LES PERSONNES TOUCHÉES PAR
CE DEUIL, ET IL LES CONFIE AU SEIGNEUR AFIN QU'ILS TROUVENT LA FORCE DE
POURSUIVRE L’ŒUVRE DE RÉCONCILIATION COMMENCÉE PAR FRÈRE ROGER. EN
GAGE DE RÉCONFORT DANS CETTE DOULOUREUSE ÉPREUVE, SA SAINTETÉ LEUR
ACCORDE DE GRAND CŒUR LA BÉNÉDICTION APOSTOLIQUE.
CARDINAL ANGELO SODANO
SECRÉTAIRE D’ÉTAT DE SA SAINTETÉ
[Texte original : français]
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Discours du pape à son arrivée
à Cologne
ROME, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– Nous publions ci-dessous le discours que Benoît XVI a prononcé à son
arrivée à l’aéroport de Cologne où il a été accueilli entre autres par
le président de la République fédérale d’Allemagne, Horst Köhler, par le
cardinal Karl Lehmann, président de la Conférence épiscopale allemande
et évêque de Maxence, par l’archevêque de Cologne, le cardinal Joachim
Meisner, le nonce apostolique, Mgr Erwin Josef Ender, et le président du
Conseil pontifical pour les Laïcs, Mgr Stanislaw Rylko.
* * *
Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs les Membres des Autorités civiles et politiques,
Messieurs les Cardinaux et chers Frères dans l’Épiscopat,
Chers citoyens de la République fédérale,
Très chers Jeunes,
Avec une joie profonde, je me trouve aujourd’hui, pour la première fois
après mon élection au Siège de Pierre, dans ma chère patrie,
l’Allemagne. Avec une vive émotion, je remercie Dieu qui m’a permis de
commencer mes visites pastorales hors de l’Italie précisément par une
visite à la nation qui m’a donné le jour. Je viens à Cologne à
l’occasion de la vingtième Journée mondiale de la Jeunesse, que mon
Prédécesseur, l’inoubliable Jean-Paul II, avait programmée et prévue
depuis longtemps. Je vous remercie tous, vous qui êtes ici présents,
pour l’accueil chaleureux qui m’est réservé. Mon salut déférent va tout
d’abord au Président de la République fédérale, Monsieur Horst Köhler,
que je remercie pour les paroles courtoises de bienvenue qu’il m’a
adressées au nom de tous les citoyens de la République fédérale
d’Allemagne. Ma gratitude respectueuse va aussi aux Représentants du
Gouvernement, aux Membres du Corps diplomatique, et aux Autorités
civiles et militaires. Avec une affection fraternelle, je salue le
Pasteur de l’Archidiocèse de Cologne, le Cardinal Joachim Meisner. Avec
lui, je salue les autres Évêques, les prêtres, les religieux, les
religieuses et toutes les personnes qui collaborent aux diverses
activités pastorales des diocèses de langue allemande. En ce moment, je
désire rejoindre par la pensée et par l’affection tous les habitants des
différents Länder de la République fédérale d’Allemagne.
En ces jours de plus intense préparation à la Journée mondiale de la
Jeunesse, les diocèses d’Allemagne, et en particulier le diocèse et la
ville de Cologne, sont animés par la présence de nombreux jeunes,
provenant de diverses parties du monde. Je remercie les personnes qui
ont offert leurs compétences et leur généreuse collaboration pour
l’organisation de cet événement ecclésial de portée mondiale. Ma
reconnaissance va aux paroisses, aux instituts religieux, aux
associations, aux organisations civiles et aux citoyens, pour
l’attention dont ils ont fait preuve en offrant une hospitalité
chaleureuse et appropriée aux milliers de pèlerins venus ici des divers
continents. L’Église qui vit en Allemagne et l’ensemble de la population
de la République fédérale allemande peuvent s’enorgueillir d’une large
et solide tradition d’ouverture à l’universel, comme en témoignent,
entre autres, les nombreuses initiatives de solidarité, notamment en
faveur des pays en voie de développement.
Avec une telle sensibilité et un tel esprit d’accueil envers ceux qui
proviennent de traditions et de cultures différentes, nous nous
apprêtons à vivre à Cologne la Journée mondiale de la Jeunesse. La
rencontre de nombreux jeunes avec le Successeur de Pierre est un signe
de la vitalité de l’Église. Je suis heureux d’être au milieu des jeunes,
de soutenir leur foi et d’animer leur espérance. En même temps, je suis
certain de recevoir quelque chose des jeunes, surtout de leur
enthousiasme, de leur sensibilité et de leur disponibilité à faire face
aux défis de l’avenir. À eux et aux personnes qui les ont accueillis
pour ces journées riches d’événements, j’adresse dès à présent mes
salutations les plus cordiales. Outre les intenses moments de prière, de
réflexion et de fêtes vécus avec les jeunes et avec ceux qui prendront
part aux diverses manifestations programmées, j’aurai l’occasion de
rencontrer les Évêques, auxquels j’adresse dès à présent mon salut
fraternel. Je rencontrerai aussi les représentants des autres Églises et
Communautés ecclésiales; je me rendrai à la Synagogue pour rencontrer la
Communauté juive, et j’accueillerai aussi les représentants de certaines
Communautés islamiques. Il s’agit de rencontres importantes pour
intensifier le chemin de dialogue et de coopération, dans l’engagement
commun pour la construction d’un avenir plus juste et plus fraternel,
qui soit vraiment à la mesure de l’homme.
Au cours de la Journée mondiale de la Jeunesse, nous réfléchirons
ensemble sur le thème «Nous sommes venus l’adorer (Mt 2, 2). C’est une
occasion à ne pas manquer pour approfondir la signification de
l’existence humaine comme «pèlerinage» accompli sous la conduite de
l’«étoile», à la recherche du Seigneur. Nous regarderons ensemble la
figure des Mages qui, venant de terres différentes et lointaines, furent
parmi les premiers à reconnaître en Jésus de Nazareth, dans le Fils de
la Vierge Marie, le Messie promis et à se prosterner devant lui (cf. Mt
2, 1-12). À la mémoire de ces figures emblématiques sont
particulièrement liées les communautés ecclésiales et la ville de
Cologne. Comme les Mages, tous les croyants, spécialement les jeunes,
sont appelés à affronter le chemin de la vie dans la recherche de la
vérité, de la justice, de l’amour. C’est un chemin dont le terme et la
résolution ne peuvent se trouver que grâce à la rencontre avec le
Christ, une rencontre qui ne se réalise pas sans la foi. Dans ce chemin
intérieur, les nombreux signes que la longue et riche tradition
chrétienne a laissés de manière indélébile sur cette terre d’Allemagne
peuvent être une aide: des grands monuments historiques aux innombrables
œuvres d’art dispersées sur tout le territoire, des documents conservés
dans les bibliothèques aux traditions vécues avec une intense
participation populaire, de la pensée philosophique à la réflexion
théologique de ses nombreux penseurs, de son héritage spirituel à
l’expérience mystique d’une multitude de saints. Il s’agit d’un très
riche patrimoine culturel et spirituel qui, aujourd’hui encore, dans le
cœur de l’Europe, témoigne de la fécondité de la foi et de la tradition
chrétienne. Le diocèse et la région de Cologne conservent tout
particulièrement la mémoire vive de grands témoins de la civilisation
chrétienne. Je pense entre autres à saint Boniface, à sainte Ursule, à
saint Albert le Grand et, à une époque plus récente, à sainte
Thérèse-Bénédicte de la Croix (Édith Stein) et au bienheureux Adolphe
Kolping. Puissent nos illustres frères dans la foi, qui, tout au long
des siècles, ont porté haute la flamme de la sainteté, être des
«modèles» et des «patrons» de la Journée mondiale de la Jeunesse qui se
célèbre ici.
En vous renouvelant, à vous tous ici présents, mes remerciements les
plus chaleureux pour votre aimable accueil, je prie le Seigneur pour le
chemin futur de l’Église et de la société tout entière en République
fédérale d’Allemagne, qui m’est si chère. Que sa longue histoire et les
grands objectifs sociaux, économiques et culturels qui ont été atteints
constituent un stimulant pour avancer, dans un engagement renouvelé, sur
la voie du progrès authentique et du développement solidaire, non
seulement pour la Nation allemande, mais aussi pour les autres peuples
du Continent. Que la Vierge Marie, qui présenta l’Enfant-Jésus aux Mages
venus à Bethléem pour adorer le Sauveur, continue à intercéder pour
nous, comme elle veille depuis des siècles sur le peuple d’Allemagne à
travers les nombreux sanctuaires des Länder allemands. Que le Seigneur
vous bénisse, vous qui êtes ici présents, qu’il bénisse aussi tous les
pèlerins et les habitants du pays. Que Dieu protège la République
fédérale d’Allemagne !
[Texte original: Allemand, Traduction distribuée par la salle de
presse du Saint-Siège]
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Message de Benoît XVI aux
jeunes
Prononcé depuis le bateau qui a conduit le pape à la cathédrale de
Cologne
ROME, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– Un peu après 16.30 ce jeudi après-midi, le pape Benoît XVI est monté à
bord d’un bateau, sur le Rhin, en direction de la cathédrale de Cologne,
en compagnie de 60 jeunes représentant l’ensemble des jeunes présents à
Cologne. L’embarcation du pape était escortée de cinq bateaux
représentant les 5 continents. Des milliers de jeunes saluaient le pape
depuis le rivage. A mi-chemin, le bateau s’est arrêté et le pape a
adressé un message aux jeunes, en plusieurs langues. Nous reprenons
ci-dessous la traduction en français de l’ensemble du message.
* * *
[En allemand]
Chers Jeunes,
Je suis heureux de vous rencontrer ici, à Cologne, sur les rives du Rhin
! Vous êtes venus des différentes parties de l’Allemagne, de l’Europe,
du monde, vous faisant pèlerins à la suite des Mages. En suivant leurs
traces, vous voulez découvrir Jésus. Vous avez accepté de vous mettre en
route, pour venir, vous aussi, contempler personnellement, et en même
temps de manière communautaire, le visage de Dieu qui se révèle dans
l’enfant de la crèche. Comme vous, je me suis mis, moi aussi, en route,
pour venir, avec vous, m’agenouiller devant la blanche hostie consacrée,
dans laquelle les yeux de la foi reconnaissent la présence réelle du
Sauveur du monde. Nous continuerons à méditer ensemble sur le thème de
cette Journée mondiale de la Jeunesse: «Nous sommes venus l’adorer» (Mt
2, 2).
[En anglais]
Je vous salue et je vous accueille avec une immense joie, chers jeunes,
vous qui êtes venus de près ou de loin, marchant sur les routes du monde
et sur les routes de votre vie. Je salue particulièrement ceux qui sont
venus de l’«Orient», comme les Mages. Vous êtes les représentants de ces
foules innombrables de nos frères et sœurs en humanité qui attendent
sans le savoir que l’étoile se lève dans leur ciel pour être guidés vers
le Christ, Lumière des Nations, et trouver en lui la réponse
satisfaisante à la soif de leur cœur. Je salue aussi avec affection ceux
qui parmi vous ne sont pas baptisés, ceux qui ne connaissent pas encore
le Christ ou qui ne se reconnaissent pas dans l’Église. Le Pape
Jean-Paul II vous a invités tout spécialement à cette rencontre; je vous
remercie d’avoir décidé de venir à Cologne. Certains d’entre vous se
reconnaîtront peut-être dans le témoignage qu’Édith Stein donnait de son
adolescence, elle qui vécut ensuite au Carmel de Cologne: «J’avais
consciemment et délibérément perdu l’habitude de prier». Durant ces
journées, vous pourrez refaire l’expérience bouleversante de la prière
comme dialogue avec Dieu, dont nous nous savons aimés et que nous
voulons aimer en retour. À vous tous, je voudrais dire avec insistance:
ouvrez tout grand votre cœur à Dieu, laissez-vous surprendre par le
Christ ! Accordez-lui «le droit de vous parler» durant ces journées !
Ouvrez les portes de votre liberté à son amour miséricordieux ! Exposez
vos joies et vos peines au Christ, le laissant illuminer de sa lumière
votre intelligence et toucher de sa grâce votre cœur ! En ces jours
bénis de partage et de joie, faites l’expérience libératrice de l’Église
comme lieu de la miséricorde et de la tendresse de Dieu envers les
hommes ! C’est en elle et par elle que vous rejoindrez le Christ, qui
vous attend.
[En français]
En arrivant aujourd’hui à Cologne pour participer avec vous à la
vingtième Journée mondiale de la Jeunesse, s'impose à moi avec émotion
et reconnaissance le souvenir du Serviteur de Dieu tant aimé de nous
tous Jean-Paul II, qui eut l’idée lumineuse d’appeler les jeunes du
monde entier à se rassembler pour célébrer ensemble le Christ, unique
Rédempteur du genre humain. Grâce à ce dialogue profond qui s’est
développé pendant plus de vingt ans entre le Pape et les jeunes,
beaucoup d’entre eux ont pu approfondir leur foi, tisser des liens de
communion, se passionner pour la Bonne Nouvelle du salut en Jésus Christ
et la proclamer dans de nombreuses parties de la terre. Ce grand Pape a
su comprendre les défis auxquels les jeunes d’aujourd’hui sont
confrontés et, affirmant sa confiance en eux, il n’a pas hésité à les
inciter à être de courageux annonciateurs de l’Évangile et d’intrépides
bâtisseurs de la civilisation de la vérité, de l’amour et de la paix.
Il me revient aujourd’hui de recueillir cet extraordinaire héritage
spirituel que le Pape Jean-Paul II nous a laissé. Il vous a aimés, vous
l’avez compris, et vous le lui avez rendu avec tout l’enthousiasme de
votre âge. Maintenant, tous ensemble, nous avons le devoir de mettre en
pratique ses enseignements. Forts de cet engagement, nous sommes ici à
Cologne, pèlerins à la suite des Mages. Selon la tradition, leurs noms
en langue grecque étaient Melchior, Gaspard et Balthasar. Dans son
Évangile, Mathieu rapporte la question qui brûlait le cœur des Mages:
«Où est le Roi des Juifs qui vient de naître ?» (2, 2). C’est pour Le
rechercher qu’ils avaient fait le long voyage jusqu’à Jérusalem. C’est
pour cela qu’ils avaient supporté fatigues et privations, sans céder au
découragement, ni à la tentation de retourner sur leurs pas. Maintenant
qu’ils étaient proches du but, ils n’avaient pas d’autres questions à
poser que celle-là. Nous aussi, nous sommes venus à Cologne parce que
nous avons entendu résonner dans notre cœur, bien que sous une autre
forme, la même question qui avait poussé les hommes de l’Orient à se
mettre en chemin. Il est vrai que nous aujourd’hui nous ne cherchons
plus un roi; mais nous sommes préoccupés par l’état du monde et nous
demandons : Où puis-je trouver les critères pour ma vie, les critères
pour collaborer de manière responsable à l’édification du présent et de
l’avenir de notre monde ? À qui puis-je faire confiance - à qui me
confier ? Où est Celui qui peut m’offrir la réponse satisfaisante aux
attentes de mon cœur ? Poser de telles questions signifie avant tout
reconnaître que le chemin ne peut pas s’achever avant d’avoir rencontré
Celui qui a le pouvoir d’instaurer son Royaume universel de justice et
de paix, auquel les hommes aspirent, mais qu’ils ne savent pas
construire tout seuls. Poser de telles questions signifie aussi chercher
Quelqu’un qui ne se trompe pas et qui ne peut pas tromper, et qui est
donc en mesure d’offrir une certitude assez forte pour permettre de
vivre pour elle et, si nécessaire aussi, de mourir.
[En espagnol]
À l’horizon de l’existence, quand se profile une telle réponse, il faut,
chers amis, savoir faire les choix nécessaires. C’est comme lorsque l’on
se trouve à une croisée de chemins: quelle route prendre ? Celle qui
m’est dictée par les passions ou celle qui m’est indiquée par l’étoile
qui brille dans ma conscience ? Ayant entendu la réponse: «À Bethléem en
Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète» (Mt 2, 5), les Mages
choisirent de poursuivre leur route et d’aller jusqu’au bout, éclairés
pas cette parole. De Jérusalem, ils allèrent jusqu’à Bethléem,
c’est-à-dire de la parole qui leur indiquait où se trouvait le Roi des
Juifs qu’ils cherchaient jusqu’à la rencontre avec ce Roi qui était en
même temps l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Cette parole
s’adresse aussi à nous. Nous aussi, nous devons faire un choix. En
réalité, à bien y réfléchir, c’est précisément l’expérience que nous
faisons en participant à chaque Eucharistie. À chaque Messe, en effet,
la rencontre avec la Parole de Dieu nous introduit à la participation au
mystère de la croix et de la résurrection du Christ et ainsi nous
introduit à la Table eucharistique, à l’union avec le Christ. Sur
l’autel est présent Celui que les Mages virent couché sur la paille: le
Christ, le Pain vivant descendu du ciel pour donner la vie au monde,
l’Agneau véritable qui donne sa vie pour le salut de l’humanité.
Éclairés par cette Parole, c’est toujours à Bethléem – la «Maison du
pain» – que nous pourrons faire la rencontre bouleversante avec la
grandeur inconcevable d’un Dieu qui s’est abaissé jusqu’à se donner à
voir dans une mangeoire, jusqu’à se donner en nourriture sur l’autel.
Pouvons-nous imaginer la stupeur des Mages devant l’Enfant emmailloté !
Seule la foi leur permit de reconnaître sous les traits de cet enfant le
Roi qu’ils cherchaient, le Dieu vers lequel l’étoile les avait guidés.
En lui, comblant le fossé entre le fini et l’infini, entre le visible et
l’invisible, l’Éternel est entré dans le temps, le Mystère s’est fait
reconnaître, se donnant à nous dans les membres fragiles d’un petit
enfant. «Aujourd’hui, les Mages considèrent avec une profonde stupeur ce
qu’ils voient ici: le ciel sur la terre, la terre dans le ciel; l’homme
en Dieu, Dieu dans l’homme; et celui que le monde entier ne peut
contenir, enfermé dans le corps d’un tout-petit» (saint Pierre
Chrysologue, Homélie pour l’Épiphanie, 160, n. 2). Au cours de ces
journées, en cette «Année de l’Eucharistie», nous nous tournerons avec
la même stupeur vers le Christ présent dans le Tabernacle de la
miéricorde, dans le Sacrement de l’Autel.
[En italien]
Chers jeunes, le bonheur que vous cherchez, le bonheur auquel vous avez
le droit de goûter a un nom, un visage: celui de Jésus de Nazareth,
caché dans l’Eucharistie. Lui seul donne la plénitude de vie à
l’humanité ! Avec Marie, donnez votre «oui» à ce Dieu qui se propose de
se donner à vous. Je vous redis aujourd’hui ce que j’ai dit au début de
mon pontificat: «Celui qui laisse entrer le Christ dans sa vie ne perd
rien, rien, absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et
grande. Non ! Ce n’est qu’avec cette amitié que s’ouvrent en grand les
portes de la vie. Ce n’est qu’avec cette amitié qu’on déverrouille
réellement les grandes potentialités de la condition humaine. Ce n’est
qu’avec cette amitié que nous faisons l’expérience de ce qui est beau et
de ce qui libère» (Homélie pour la Messe inaugurale du pontificat, 24
avril 2005). Soyez-en vraiment convaincus: le Christ n’enlève rien de ce
qu’il y a de beau et de grand en vous, mais il mène tout à sa
perfection, pour la gloire de Dieu, pour le bonheur des hommes, pour le
salut du monde.
Au cours de ces journées, je vous invite à vous engager sans réserve à
servir le Christ, quoi qu’il en coûte. La rencontre avec Jésus Christ
vous permettra de goûter intérieurement la joie de sa présence vivante
et vivifiante, pour en témoigner ensuite autour de vous. Que votre
présence dans cette ville soit déjà le premier signe de l’annonce de
l’Évangile par le témoignage de votre comportement et de votre joie de
vivre. Laissons monter de notre cœur un hymne de louange et d’action de
grâce au Père pour tant de bienfaits qu’il nous a accordés et pour le
don de la foi que nous célébrerons ensemble, le manifestant au monde à
partir de cette terre située au centre de l’Europe, d’une Europe qui
doit beaucoup à l’Évangile et à ses témoins au cours des siècles.
[En allemand]
Je vais maintenant me faire pèlerin à la cathédrale de Cologne, pour
vénérer les reliques des saints Mages, qui ont accepté de tout quitter
pour suivre l’étoile qui les conduisit au Sauveur du genre humain. Vous
aussi, chers jeunes, vous avez déjà eu ou vous aurez l’occasion
d’effectuer ce même pèlerinage. Ces reliques ne sont que des signes
fragiles et pauvres de ce que furent les Mages et de ce qu’ils vécurent
il y a tant de siècles. Les reliques nous conduisent à Dieu lui-même: en
effet, c’est Lui qui, par la force de sa grâce, donne à des êtres
fragiles le courage d’être ses témoins devant le monde. En nous invitant
à vénérer les restes mortels des martyrs et des saints, l’Église
n’oublie pas qu’il s’agit certes de pauvres ossements humains, mais
d’ossements qui appartenaient à des personnes visitées par la puissance
transcendante de Dieu. Les reliques des saints sont des traces de la
présence invisible mais réelle qui illumine les ténèbres du monde,
manifestant que le règne de Dieu est au-dedans de nous. Elles crient
avec nous et pour nous: «Maranatha» – «Viens Seigneur Jésus». Très chers
jeunes, c’est par ces paroles que je vous salue et je vous donne
rendez-vous pour la veillée de samedi soir. À tous, je vous dis, à
bientôt !
[Texte original: plurilingue – Traduction distribuée par la salle de
presse du Saint-Siège]
ZF05081811
TOP
Benoît XVI se rend à la
cathédrale de Cologne
ROME, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– Vers 18 heures, le pape a été accueilli par le maire de Cologne, à sa
descente de bateau, avant de se diriger vers la cathédrale de Cologne,
accompagné par les jeunes portant la Croix et l’Icône des JMJ. Plusieurs
centaines de jeunes porteur d’un handicap physique ou mental étaient
rassemblés dans la cathédrale. Le pape a parcouru la nef centrale puis
s’est arrêté devant l’urne contenant les reliques des Rois Mages. Sur le
parvis de la cathédrale, après le discours de bienvenue du cardinal
Meisner, archevêque de Cologne, le pape a prononcé le discours suivant :
* * *
Chers Frères et Sœurs,
Je suis heureux d’être avec vous ce soir, dans cette ville de Cologne
que j’aime pour les nombreux souvenirs qui me lient à elle. Pendant
quelques années, j’ai vécu dans la ville voisine de Bonn, étant
professeur, et de là, je venais souvent à Cologne où j’ai trouvé de
nombreux amis. Je considère comme une disposition spéciale de la
Providence le fait que bien vite se développa une relation d’amitié avec
l’Archevêque de l’époque, le Cardinal Joseph Frings, qui m’a accordé sa
pleine confiance et qui m’a appelé comme son théologien pour le Concile
Vatican II, de sorte que j’ai pu participer activement à cet événement
historique. J’ai connu aussi son successeur, le Cardinal Joseph Höffner,
que j’ai fréquenté pendant de longues années, comme collègue fraternel
d’abord dans la Conférence épiscopale allemande, puis dans une
collaboration commune dans différents Dicastères de la Curie romaine.
Votre Archevêque actuel, le Cardinal Joachim Meisner, est un de mes
grands amis et je lui suis reconnaissant de ses paroles d’accueil
chaleureux et de son engagement profond dans les mois de préparation à
la Journée mondiale de la Jeunesse. Je désire aussi exprimer ma vive
reconnaissance pour tout son engagement au Cardinal Karl Lehmann,
Président de la Conférence épiscopale allemande et, à travers lui, à
tous les Évêques, ainsi qu’aux personnes qui se sont engagées pour
mobiliser les forces vives de l’Église du pays dans la perspective du
grand événement ecclésial de ces jours-ci. Je remercie tous ceux qui,
mois après mois, ont préparé ce moment fort, tant attendu par tous: en
particulier, le Comité organisateur de Cologne, mais aussi les diocèses
et les communautés locales, qui ont accueilli les jeunes au cours des
jours passés. Je peux imaginer ce que tout cela signifie en termes
d’énergie dépensée et de sacrifices supportés, et je souhaite que cela
se révèle fécond pour la réussite spirituelle de cette Journée mondiale
de la Jeunesse. Je tiens enfin à manifester ma profonde gratitude aux
Autorités civiles et militaires, aux Responsables communaux et
régionaux, aux Corps de la police et aux Agents de la sécurité
d’Allemagne et du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie. En la personne du
Maire de la ville, je remercie toute la population de Cologne pour la
compréhension dont elle fait preuve devant l’«invasion» de tant de
jeunes venus de toutes les parties du monde.
La ville de Cologne ne serait pas ce qu’elle est sans les Rois Mages,
qui ont tant de poids dans son histoire, dans sa culture et dans sa foi.
Ici, l’Église célèbre toute l’année, en un sens, la fête de l’Épiphanie
! C’est pourquoi, avant de m’adresser à vous devant cette magnifique
cathédrale, j’ai voulu me recueillir quelques instants en prière devant
le reliquaire des trois Rois Mages, rendant grâce à Dieu pour leur
témoignage de foi, d’espérance et d’amour. Parties de Milan en 1164, les
reliques des Mages, escortées par l’Archevêque de Cologne, Reinald von
Dassel, franchirent les Alpes pour arriver à Cologne, où elles furent
accueillies avec de grandes manifestations de liesse. Se déplaçant à
travers l’Europe, les reliques des Mages ont laissé des traces
évidentes, qui subsistent encore aujourd’hui dans les noms de lieu et
dans la dévotion populaire. Pour les Rois Mages, les habitants de
Cologne ont fait fabriquer le reliquaire le plus précieux de tout le
monde chrétien et, comme cela ne suffisait pas, ils ont élevé au-dessus
de lui un reliquaire encore plus grand, cette superbe cathédrale
gothique qui, après les blessures de la guerre, s’offre à nouveau aux
yeux des visiteurs avec toute la splendeur de sa beauté. Avec Jérusalem,
la «Ville Sainte», avec Rome, la «Ville éternelle», avec Saint-Jacques
de Compostelle en Espagne, Cologne, grâce aux Mages, est devenu au fil
des siècles un des lieux de pèlerinage les plus importants de l’Occident
chrétien.
Cependant, Cologne n’est pas seulement la Ville des Mages. Elle est
profondément marquée par la présence de nombreux saints qui, par le
témoignage de leur vie et par les traces qu’ils ont laissées dans
l’histoire du peuple allemand, ont contribué à la croissance de l’Europe
sur des racines chrétiennes. Je pense de manière particulière aux
martyrs des premiers siècles, hommes et femmes, telles la jeune sainte
Ursule et ses compagnes qui, selon la tradition, furent martyrisées sous
Dioclétien. Et comment ne pas évoquer saint Boniface, l’Apôtre de
l’Allemagne, qui fut élu Évêque de Cologne en 745, avec l’approbation du
Pape Zacharie ? À cette ville est lié aussi le nom de saint Albert le
Grand, dont le corps repose tout près d’ici, dans la crypte de l’église
Saint-André. À Cologne, Albert le Grand eut comme disciple saint Thomas
d’Aquin, qui, ensuite, y fut aussi professeur. Sans oublier le
bienheureux Adolphe Kolping, mort à Cologne en 1865, qui de cordonnier
devint prêtre et fonda de nombreuses œuvres sociales, surtout dans le
domaine de la formation professionnelle. Dans une période plus proche de
nous, notre pensée va à Édith Stein, éminente philosophe juive du
vingtième siècle, qui entra au Carmel de Cologne sous le nom de
Thérèse-Bénédicte de la Croix et qui mourut dans le camp de
concentration d’Auschwitz. Le Pape Jean-Paul II l’a canonisée et
déclarée co-patronne de l’Europe avec sainte Brigitte de Suède et sainte
Catherine de Sienne.
Par ces saints et par tous les autres saints, connus et inconnus, nous
découvrons le visage le plus intime et le plus vrai de cette ville, et
nous prenons conscience du patrimoine de valeurs qui nous a été légué
par les générations chrétiennes qui nous ont précédées. C’est un
patrimoine très riche. Il nous appartient d’en être à la hauteur. C’est
une responsabilité que mêmes les pierres des antiques édifices de la
ville nous rappellent. Sur les valeurs spirituelles, il est du reste
possible de mettre en œuvre une compréhension réciproque entre les
hommes et entre les peuples, entre les cultures et entre les
civilisations, même différentes. Dans cet esprit, j’adresse un salut
chaleureux aux représentants des diverses confessions chrétiennes et des
autres religions. Je les remercie tous de leur présence à Cologne à
l’occasion de ce grand rassemblement, espérant que cela pourra susciter
un progrès sur la voie de la réconciliation et de l’unité entre les
hommes. En effet, Cologne ne nous parle pas seulement de l’Europe, mais
elle nous ouvre à l’universalité de l’Église et du monde. C’est ici
qu’un des trois Mages a été vu comme un roi maure, et donc comme le
représentant du continent africain. Ici, selon la tradition, sont morts
martyrs saint Géréon et ses compagnons, de la légion thébaine.
Indépendamment de la crédibilité strictement historique de ces
traditions, le culte de ces saints, qui s’est développé au cours des
siècles, témoigne de l’ouverture à l’universel des fidèles de Cologne
et, plus généralement, de l’Église qui a grandi en Allemagne en raison
de l’action apostolique de saint Boniface. Une telle ouverture a été
confirmée, dans des temps récents, par de grandes initiatives
caritatives telles que «Misereor», «Adeveniat», «Missio» et «Renovabis».
Ces œuvres, nées aussi à Cologne, rendent la charité du Christ présente
sur tous les continents.
Aujourd'hui, vous, jeunes du monde entier, vous êtes ici les
représentants des peuples lointains qui ont reconnu le Christ à travers
les Mages et qui furent réunis dans le nouveau peuple de Dieu, l’Église,
qui rassemble des hommes et des femmes de toutes les cultures. À vous
aujourd’hui, revient la tâche de vivre le souffle universel de l’Église.
Laissez-vous enflammer par le feu de l’Esprit, afin qu’une nouvelle
Pentecôte renouvelle vos cœurs. Que, par vous, les jeunes de votre âge
de toutes les parties de la terre parviennent à reconnaître dans le
Christ la réponse véritable à leurs attentes et qu’ils accueillent le
Verbe de Dieu incarné, mort et ressuscité pour le salut du monde.
[Texte original: allemand – Traduction distribuée par la salle de
presse du Saint-Siège]
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TOP
Le président fédéral M. Horst
Köhler souhaite la bienvenue au pape
Discours prononcé à l’aéroport
ROME, Jeudi 18 août 2005 (ZENIT.org)
– Vers midi, ce jeudi, le pape Benoît XVI est arrivé à l’aéroport Konrad
Adenauer de Cologne-Bonn. Nous publions ci-dessous le discours de
bienvenue prononcé par le président fédéral M. Horst Köhler.
* * *
Très Saint Père,
Bienvenue dans votre patrie,
Bienvenue en Allemagne!
Nous vous souhaitons tous très chaleureusement la bienvenue.
Nous sommes heureux que vous soyez parmi nous. Heureux que votre premier
voyage vous mène ici, en Allemagne. C'est un jour de fête pour nous
tous.
La Journée mondiale de la jeunesse, dont vous êtes l'hôte, est quelque
chose de merveilleux. C'est formidable de pouvoir accueillir des jeunes
en si grand nombre. Nous sommes très émus que l'un d'entre nous, un
Allemand, soit devenu pape et je l'affirme également en tant que
chrétien protestant. Ici, dans votre patrie, je voudrais vous exprimer
encore une fois tous nos vœux de succès – que Dieu vous protège dans vos
hautes fonctions.
Votre élection en tant que pape est d'une importance historique: après
le pape de Pologne, premier pays à avoir été envahi par l'Allemagne dans
la Seconde Guerre mondiale, c'est quel¬qu'un qui appartient à ce que
l'on a appelé la génération des enfants de la FLAK, la défense
antiaérienne, qui est élu comme successeur de Saint Pierre. Qu'il en
soit ainsi me donne confiance, soixante ans après la fin de l'idéologie
du mépris de Dieu et des hommes qui a régné en Allemagne. Cela a
également été compris dans le monde entier comme un signe de
réconciliation – et je peux aujourd'hui raconter que, quelques minutes à
peine après votre élection, le président polonais M. Kwasniewski fut le
premier à me téléphoner pour nous transmettre ses félicitations.
Très Saint Père, il y a bientôt cinquante ans, vous débutiez, tout près
d'ici, à l'université de Bonn, votre carrière universitaire, en tant que
très jeune professeur de théologie. À l'époque, votre interprétation de
la foi a enthousiasmé ceux qui vous écoutaient et depuis, votre prestige
dans le monde de la science n'a cessé de croître. Pour vous, la foi et
la théologie ne relèvent pas de cercles spécialisés, isolés du monde.
Vous avez toujours veillé à ce que les principales affirmations du Credo
prennent aussi leur sens dans la culture séculière et la politique.
Bien sûr, cela ne pouvait pas toujours faire l'unanimité. Mais vous avez
raison de préférer le désaccord à l'indifférence. Les principes de la
foi doivent aussi être le sel de la terre. Des éru¬dits partout dans le
monde ont cherché le dialogue avec vous, comme encore récemment votre
contemporain Jürgen Habermas.
Il s'agit, je pense, d'un honneur pour la théologie allemande et pour
les humanités allemandes dans leur ensemble que vous passiez de la
chaire professorale au trône de Saint Pierre.
Lorsque, en 1992, vous avez été élu membre associé étranger de la
prestigieuse Académie des sciences morales et politiques, au fauteuil
laissé vacant par le décès du grand Andreï Sakharov, vous avez dit de ce
dernier: C'était plus qu'un important érudit, c'était un grand homme. En
vous aussi se marient l'érudition et la sagesse. C'est pourquoi les
hommes et les femmes, au sein de l'Église catholique et bien au-delà,
cherchent et reconnaissent en vous une autorité morale.
Très Saint Père,
Vous arrivez dans un pays au sein duquel les Églises chrétiennes jouent
un rôle actif. Je m'en réjouis.
Je pense notamment aux associations de la jeunesse catholique et
protestante. Nombreux sont ceux qui reprochent aux jeunes d'aujourd'hui
leur manque d'engagement ou leur égocentrisme. Ces critiques ne viseront
certainement pas les milliers de moniteurs de groupes de jeunes qui
prennent en charge des enfants ou des jeunes de leur âge au sein de
diverses organisations telles les scouts et les guides, la Fédération
allemande des organisations de la jeunesse catholique (Katholische Junge
Gemeinde), l'UCJG et d'autres encore. De nombreux jeunes y font
l'expérience de la valeur inestimable d'un engagement auprès des autres,
découvrant à quel point il peut être gratifiant.
C'est précisément à travers le travail des jeunesses chrétiennes que les
jeunes s'initient aux valeurs et développent des comportements de
responsabilité qui sont d'une importance cruciale pour la société dans
son ensemble. L'orientation tant souhaitée aujourd'hui ne peut venir que
de ceux qui ont reçu une orientation. J'ai l'impression que, à cet
égard, le travail des jeunesses chrétiennes apporte une contribution
importante, voire indispensable.
Dans leur engagement social, les Églises sont guidées par une certaine
image de l'homme, image qui n'est inspirée ni par le pragmatisme ni par
le matérialisme. L'homme ne vit pas que de pain. Et ce n'est qu'à
travers l'autre que l'homme parvient à lui-même. La liberté, la person¬nalité
et la solidarité sont indissociables. C'est ce qu'enseigne, à juste
titre, la doctrine sociale de l'Église catholique. C'est pourquoi le
travail caritatif et diaconal des Églises représente beaucoup plus qu'un
atelier de rapiéçage social.
Cet engagement implique toujours une incitation politique: celle de ne
pas perdre des yeux les faibles, les malades, les mourants, les laissés
pour compte du jeu de la concurrence. Les appels verbaux à la solidarité
ne convainquent que lorsqu'ils s'accompagnent d'un engagement réel, de
la pratique de l'amour du prochain.
Cette pratique de l'amour du prochain et l'engagement en faveur d'une
société plus juste sont considérables dans les Églises de notre pays,
comme j'ai souvent l'occasion de le constater. Pour cela, les laïcs
bénévoles, qui font preuve d'un grand dévouement dans leur travail,
méritent la reconnaissance des instances ecclésiastiques, et la nôtre
également.
Très Saint Père,
Vous venez à la Journée mondiale de la jeunesse, à laquelle votre
prédécesseur, Jean Paul II, que nous n'oublierons pas, avait convié la
jeunesse du monde entier. La Journée mondiale de la jeunesse doit être
un signe d'espoir. La solidarité mondiale des jeunes peut être porteuse
de beaucoup de bien. Elle nous fait prendre conscience de notre
responsabilité envers ce même monde auquel nous appartenons.
Je suis tout de même conscient que les programmes d'action ou les
discussions théoriques ne sont pas la préoccupation majeure de la
Journée mondiale de la jeunesse qui est axée sur la spiritualité,
l'expérience spirituelle, la prière et la célébration de la foi. Le
changement, le vrai, naît toujours dans les cœurs. Les centaines de
milliers de jeunes ouverts et en quête d'une orientation nous donnent,
précisément à nous qui sommes plus âgés, un signe d'espoir et de
confiance. J'en ai moi-même fait l'expérience au cours des derniers
jours.
En cette époque marquée par la peur du terrorisme et de la violence aux
motifs présumément religieux, il est particulièrement bon de faire
l'expérience de la foi et de la religion en tant que porteurs de paix et
d'humanité. Vous-même, Très Saint Père, avez souvent évoqué des
"pathologies", des erreurs de la religion, y compris chrétienne, tout
comme il y a des erreurs de la raison éclairée. La religion et la raison
doivent sans cesse se corriger et se purifier mutuellement, ainsi que
vous le dites.
J'espère que cette Journée mondiale de la jeunesse dont vous êtes l'hôte
sera le puissant témoignage d'une foi humaine, respectueuse de l'homme,
d'une foi qui n'est pas indifférente au monde et aux hommes, une foi qui
affirme que nous sommes tous les enfants de Dieu et que nous partageons
un seul monde.
Encore une fois: bienvenue, Benoît XVI!
[Texte original: allemand – Traduction distribuée par les
organisateurs des JMJ]
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