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Enseignement du Saint Père

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Enseignement du Saint Père 

N° 7

19 août 2005

 
 
     
 
 
 

19 août 2005

Spécial JMJ 2005
Discours dans la synagogue : Benoît XVI condamne les nouveaux signes d’antisémitisme
Visite « historique » du pape à la synagogue de Cologne
Benoît XVI espère « de nouveaux pas concrets de rapprochement » entre les chrétiens
Le pape déjeune avec 12 jeunes à Cologne
Benoît XVI propose un objectif aux séminaristes : la sainteté
Le pèlerinage des jeunes, à l’école des Mages venus d’Orient
L’archevêque de Khartoum : « Il y a encore une espérance de paix au Soudan »
Paul Ponce, le jongleur de Dieu, sera présent lors de la veillée avec le pape, samedi
L’Allemagne est en train de vivre une sorte de « réveil spirituel »

- Documents -
Discours du pape dans la synagogue de Cologne
Homélie du pape aux séminaristes
Discours du pape aux représentants de différentes confessions chrétiennes

 

 
   
 

Spécial JMJ 2005



Discours dans la synagogue : Benoît XVI condamne les nouveaux signes d’antisémitisme
Il présente de nouveaux objectifs pour le dialogue judéo-chrétien

COLOGNE, Vendredi 19 août 2005 (ZENIT.org) – A l’occasion de sa visite dans la synagogue de Cologne, Benoît XVI a manifesté ce vendredi sa préoccupation concernant l’apparition de nouveaux signes d’antisémitisme et de racisme.

C’était la deuxième fois qu’un pape se rendait dans une synagogue. Jean-Paul II s’était rendu dans la synagogue de Rome en 1986.

Le lieu de la rencontre était hautement symbolique : la communauté juive de Cologne est la plus ancienne d’Allemagne. Elle remonte à l’époque romaine. Elle fut détruite par les nazis en 1938 et reconstruite en 1959.

« Au XXe siècle, au temps le plus sombre de l’histoire allemande et européenne, une folle idéologie raciste, de conception néo-païenne, fut à l’origine de la tentative, projetée et systématiquement mise en œuvre par le régime, d’exterminer le judaïsme européen: se déroula alors ce qui est passé à l’histoire sous le nom de Shoah », a expliqué Benoît XVI.

« La sainteté de Dieu ne se reconnaissait plus, et pour cela on foulait aussi aux pieds le caractère sacré de la vie humaine », a poursuivi le pape.

Quelques minutes auparavant, le rabbin Netanel Teitelbaum avait récité le « kaddish », la « prière des défunts », devant un mémorial des victimes juives du nazisme.

Dans son discours, le rabbin Teitelbaum a affirmé que la visite du pape représentait un pas vers la paix pour tous les peuples du monde et qu’elle constituait un signe éloquent contre l’antisémitisme.

Le pape a été applaudi à plusieurs reprises par les personnes présentes dans la synagogue, dont, entre autres, des représentants de la communauté juive, le ministre allemand de l’intérieur, Otto Schily, des responsables de partis politiques allemands, le cardinal Jean-Marie Lustiger, évêque émérite de Paris.

Après avoir rappelé que l’on célébre le 40ème anniversaire de la déclaration du Concile Vatican II, « Nostra aetate », qui a constitué un tournant définitif dans la promotion du dialogue judéo-chrétien, le pape a réaffirmé l’engagement de l’Eglise « en faveur de la tolérance, du respect, de l’amitié et de la paix entre tous les peuples, toutes les cultures et toutes les religions ».

Pour parvenir à un « dialogue sincère et confiant entre juifs et chrétiens » le pape propose de tenter de tenter de « parvenir à une interprétation commune des questions historiques encore discutées et, surtout, de faire des pas en avant dans l’évaluation, du point de vue théologique, du rapport entre judaïsme et christianisme ».

« Ce dialogue, s’il veut être sincère, ne doit pas passer sous silence les différences existantes ou les minimiser: précisément dans ce qui nous distingue les uns des autres à cause de notre intime conviction de foi, et en raison même de cela, nous devons nous respecter mutuellement », a-t-il déclaré.

Pour terminer, le pape a proposé aux chrétiens et aux juifs de collaborer « sur le plan pratique pour la défense et la promotion des droits de l’homme et du caractère sacré de la vie humaine, pour les valeurs de la famille, pour la justice sociale et pour la paix dans le monde ».

« Le Décalogue constitue pour nous un patrimoine et un engagement communs », a rappelé Benoît XVI.
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Visite « historique » du pape à la synagogue de Cologne
Déclarations du directeur de la salle de presse du Saint-Siège

COLOGNE, Vendredi 19 août 2005 (ZENIT.org) – La visite de Benoît XVI à la Synagogue de Cologne constitue un « événement avec une charge historique extraordinaire », a déclaré le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, M. Joaquín Navarro-Valls.

Dans des déclarations aux journalistes, au centre de presse de Cologne, M. Navarro-Valls a commenté la deuxième visite d’un pape dans une synagogue (Jean-Paul II se rendit dans la synagogue de Rome en 1986).

Joaquín Navarro-Valls a précisé que c’est le pape lui-même qui avait demandé d’intégrer la symbolique visite dans le programme des Journées mondiales de Cologne.

Le directeur de la salle de presse a évoqué les difficultés survenues en juillet dernier lorsque des représentants du gouvernement israélien accusèrent publiquement Jean-Paul II et Benoît XVI de n’avoir pas condamné les attentats terroristes contre les juifs.

Le Saint-Siège a réagi avec force en publiant un long communiqué dans lequel il a rappelait les longues interventions de Jean-Paul II condamnant les actes terroristes, et la condamnation de Benoît XVI de tout acte de violence de ce genre.

« L’incident a été tiré au clair, mais il est important de distinguer quand un incident survient au niveau diplomatique ou dans les rapports interreligieux », a-t-il déclaré.

« Les images du pape dans la synagogue montrent que le dialogue n’est pas clos », a poursuivi M. Navarro-Valls.

Pour ce qui concerne les prochains voyages de Benoît XVI à l’étranger, le directeur de la salle de presse a déclaré : « Pour le moment il n’y a pas d’autres voyages au programme, même si le pape a reçu de nombreuses invitations. Ceci n’exclut pas toutefois que dans quelque temps son agenda puisse se remplir ».
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Benoît XVI espère « de nouveaux pas concrets de rapprochement » entre les chrétiens
Rencontre avec les représentants de différentes confessions chrétiennes

COLOGNE, Vendredi 19 août 2005 (ZENIT.org) – Benoît XVI a affirmé ce vendredi, lors de sa rencontre avec une trentaine de représentants des différentes confessions chrétiennes d’Allemagne, qu’il espérait de nouveaux pas de rapprochement entre les chrétiens.

Le pape a reçu les représentants chrétiens à l’archevêché de Cologne, où il est logé pendant son séjour à Cologne.

Benoît XVI a expliqué que le rapprochement entre les chrétiens ne peut pas se faire en sacrifiant la vérité.

« Je suis bien conscient que beaucoup de chrétiens de ce pays, et pas seulement de celui-ci, s’attendent à de nouveaux pas concrets de rapprochement », a-t-il affirmé.

« Je les attends moi aussi », a-t-il reconnu dans son discours prononcé après les allocutions du cardinal Karl Lehmann, président de la Conférence épiscopale allemande et de l’évêque luthérien Wolfgang Huber de Berlin.

« En effet, a-t-il souligné, c’est le commandement du Seigneur, mais aussi l’impératif du moment présent, de continuer le dialogue de manière convaincue, à tous les niveaux de la vie de l’Église ».

« Cela doit évidemment se réaliser avec sincérité et réalisme, avec patience et persévérance, dans la pleine fidélité aux préceptes de la conscience. Il ne peut y avoir un dialogue au prix de la vérité ; le dialogue doit se mener dans la charité et dans la vérité », a affirmé Benoît XVI.

Pour l’évêque de Rome « il est évident qu’un tel dialogue ne peut en définitive se développer que dans un contexte de spiritualité sincère et cohérente ».

« Nous ne pouvons pas «faire» l’unité par nos seules forces. Nous pouvons seulement l’obtenir comme un don de l’Esprit Saint. L’œcuménisme spirituel, c’est-à-dire la prière, la conversion et la sanctification de la vie, constituent donc le cœur du mouvement œcuménique », a-t-il expliqué.

« On pourrait dire aussi : la meilleure forme d’œcuménisme consiste dans une vie selon l’Évangile », a conclu Benoît XVI.
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Le pape déjeune avec 12 jeunes à Cologne


COLOGNE, Vendredi 19 août 2005 (ZENIT.org) – Ce vendredi, deuxième jour de son voyage à Cologne, le pape a déjeuné avec 12 jeunes représentant les pèlerins des cinq continents présents aux JMJ. Il les a conquis, en servant notamment d’interprète à ceux qui ne se comprenaient pas.

« Il a vraiment tenté de jeter des ponts entre nous », a déclaré Klaus Langenstück, 22 ans, Allemand, au cours de la conférence de presse qui a eu lieu au centre de presse de Cologne à laquelle participaient les 12 jeunes qui ont eu l’honneur de déjeuner avec Benoît XVI ce vendredi, au Séminaire Majeur de la ville.

Les jeunes ont précisé que le pape a prié en latin, avant et après le repas. Mgr Franz Josef H. Bode, évêque d’Osnabrück et président de la Commission épiscopale pour la pastorale des jeunes, était également présent.

« C’est vraiment un homme comme nous. Cela a détendu l’atmosphère », a déclaré Martin Hounzinme Adonha, 27 ans, originaire du Bénin.

« Le pape est surtout une personne qui écoute. J’ai été très surpris par le fait qu’il soit resté longtemps avec nous, alors que sa journée était si dense », a déclaré Johny Bassous, 20 ans, venu de Bethléem. « Je lui ai demandé quel message il souhaitait que je transmette aux chrétiens palestiniens. La réponse qu’il m’a donnée était un message de réconciliation, a poursuivi le jeune Palestinien. Nous chrétiens, devons témoigner parmi les autres religions du message de réconciliation et de paix contenu dans l’Evangile ».

Voici la liste des douze jeunes qui ont déjeuné avec le pape :
Christille Giraudet de Boudemange, France, 20 ans
Jason Mackiewicz, Irlande, 28 ans
Nicolàs José Frias Ossandon, Chili, 19 ans
Martin Hounzinme Adonha, Bénin, 27 ans
Yunju RosaLee, Chine, 21 ans
Lauriane-Salomé Moufouma-Okia, Congo, 26 ans
Véronique Rondeau, Canada, 23 ans
Anna Franziska Herbst, Alemagne, 18 ans
Klaus Langenstück, Alemagne, 22 ans
Aleksander Pavkovic, Slovénie, 28 ans
Lubica Jovanovic, Australie, 19 ans
Johny Bassous, Palestine, 20 ans
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Benoît XVI propose un objectif aux séminaristes : la sainteté
Une nouveauté dans le programme des JMJ

COLOGNE, Vendredi 19 août 2005 (ZENIT.org) – Benoît XVI a proposé aujourd’hui aux quelque 3000 séminaristes présents à Cologne, qu’il a rencontrés ce vendredi dans l’église de San Pantaléon, de choisir la sainteté comme objectif de leur vie.

« Le secret de la sainteté est l’amitié avec le Christ et l’adhésion fidèle à sa volonté », a-t-il expliqué.

Au cours de la rencontre, Benoît XVI a prié les Vêpres avec les séminaristes.

Après avoir entendu les témoignages de la vocation d’un séminariste, d’un prêtre et du cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec, le pape a prononcé une homélie dans laquelle il explique pourquoi il a voulu organiser cette rencontre avec les séminaristes, une première lors des JMJ.

« J’ai voulu qu’au programme de ces journées de Cologne, il y eut une rencontre spéciale avec les jeunes séminaristes, pour qu’apparaisse de façon explicite et plus forte la dimension vocationelle, qui est toujours présente dans les Journées mondiales de la Jeunesse », a déclaré Benoît XVI.

« Vous aussi, après le long et nécessaire itinéraire de formation du séminaire, vous serez envoyés pour être les ministres du Christ; chacun de vous ira au milieu des gens comme alter Christus », a-t-il poursuivi.

Le pape a ensuite confié aux séminaristes le secret de leur vocation :
« ‘Demeurez dans mon amour’ (Jn 15, 9). Si vous demeurez dans le Christ, vous porterez beaucoup de fruit. Ce n’est pas vous qui l’avez choisi, mais lui qui vous a choisis (cf. Jn 15, 16). Voilà le secret de votre vocation et de votre mission! » a affirmé le pape.
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Le pèlerinage des jeunes, à l’école des Mages venus d’Orient
Sous le regard de la Vierge Marie

COLOGNE, Vendredi 19 août 2005 (ZENIT.org) – Les " Mages venus d’orient ", dont parle l’Evangile de Saint Matthieu ont marqué la journée du 18 août, fête liturgique de sainte Hélène, jour d’arrivée du pape à Cologne.

Les jeunes puis le pape lui-même ont fait le pèlerinage pour vénérer leurs reliques dans le
fabuleux reliquaire placé dans le chœur de la cathédrale de Cologne.

Le Message de Jean-Paul II aux jeunes pour ces XXe JMJ, datant du 6 août 2004 présentait le thème de cette rencontre de Cologne : « Nous sommes venus l'adorer » (Mt 2, 2), la phrase des Mages venus à Jérusalem à la recherche l’Enfant Jésus. Ils cherchent « le Roi des Juifs qui vient de naître ». « Les Mages, explique Jean-Paul II, arrivèrent à Bethléem parce qu'ils se laissèrent docilement conduire par l'étoile. Plus encore, « quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie » (Mt 2, 10). Il est important, chers jeunes, d'apprendre à scruter les signes par lesquels Dieu nous appelle et nous guide. Lorsque nous sommes conscients d'être conduits par lui, le cœur ressent une joie authentique et profonde, qui s'accompagne d'un vif désir de le rencontrer et d'un effort persévérant pour le suivre docilement ».

Le parcours des jeunes du bastion à la cathédrale, en passant par le pont Hohenzollern jusqu’au Tanzbrunnen de l’autre côté du Rhin dure environ trois heures. On ne pouvait pas prendre cette « autoroute » de la foi à « contre sens ».

Paisiblement, en parlant, en chantant, la colonne avance. Au début, il faut une heure d’attente pour franchir le seuil de cet immense reliquaire que constitue la cathédrale. Les reliques des Mages y sont conservées depuis 1162, date de l’invasion de Milan par les troupes de l’empereur Frédéric Barberousse qui remit les reliques à l’évêque Rainald de Dassel qui
les emporta à Cologne. Il allait ainsi transformer Cologne en un haut lieu de pèlerinage pendant des siècles. La construction de la cathédrale – et sa reconstruction après les blessures de la dernière guerre mondiale – s’est étendue sur des siècles jusqu’en 1970. Dès l’époque romaine tardive, les premiers chrétiens se rassemblaient en ce lieu pour célébrer le Christ.

Dès six heures, docilement, le flot immense des jeunes de toutes Nations franchit le portail. Deux volontaires veillent en t-shit rouge « à la porte » comme le dit le prophète. L’équipe de jour sera là jusqu’à 16 heures. Après la visite du pape, le pèlerinage des jeunes reprendra et les volontaires les accompagneront jusqu’à minuit avec la messe finale.

A l’intérieur, le spectacle est inouï. Avec ses 144,58 mètres de long et ses 157,38 mètres de haut, la cathédrale fait que le pèlerin qui pénètre dans le sanctuaire éclairé de longues verrières gothiques se sent tout petit. Mais une foule nombreuse peut y respirer aisément sans suffoquer.

Les pèlerins avancent lentement, sac bleu ciel et bleu marine sur les épaules, étendards et drapeau fièrement portés, couvre-chefs retirés pour les garçons.

Un groupe de Philippins s’assied et se repose dans la nef latérale droite. Un groupe de Brésiliens du mouvement de Schönstatt chante au son de la guitare et porte en procession l’icône de la Vierge trois fois aimable de Schönstatt choisie par le fondateur, le Père Joseph Kentenich comme signe de ralliement.

Les jeunes avancent sous le regard attentif de la fameuse statue de la Vierge de Milan, statue de bois polychrome, couronnée d’étoiles, apportée de Milan avec les reliques des Mages.

Des pèlerins du Chemin Neuf chantent en français les paroles de l’Evangile : « Nous sommes venus l’adorer ». La nef est comble. La foule s’engage à droite dans le déambulatoire, et passe devant le magnifique triptyque de l’adoration des mages sur fond or par Stephan Lochner (v. 1445), qui se trouve dans la cathédrale depuis 1809.

La Vierge en manteau bleu abaisse son regard doux sur l’Enfant Jésus à peine recouvert d’un lange. A sa droite, un roi à barbe grisonnante, au riche vêtement rouge, les mains jointes, émerveillé, le visage tout proche de l’Enfant, a déjà déposé son trésor, l’or signe de royauté. A sa gauche deux autres rois plus jeunes s’avancent avec leur offrande de myrrhe, annonce de souffrance mais aussi d’immortalité, et d’encens, signe de la divine présence. Un étendard
porte l’étoile sur fond bleu (cf. www.koelner-dom.de).

Sainte Ursule et ses compagnes, martyres, se joignent sur le volet gauche du triptyque, à l’adoration des mages, ainsi que les compagnons de saint Géréon, sur le panneau droit, et les martyrs de la Légion thébéenne.

Enfin, l’attente est récompensée, voilà le reliquaire d’or orné de pierreries, le plus grand et précieux laissé par les orfèvres du Moyen Age. Il a la forme de trois maisons allongées, deux à la base, la troisième superposée. Les jeunes s’arrêtent, debout, assis, à genoux, étonnés, le regard levé vers le mystère, au-delà du reliquaire, vers l’étoile. Certains groupes, dociles aux indications des volontaires ne s’arrêtent que plus loin, en retrait, pour une explication, une
prière, un dernier regard.

La chapelle où le Saint-Sacrement est exposé attire les jeunes : paix et recueillement, des lys blancs entourent l’ostensoir et l’autel. Les vitraux laissent passer la lumière en abondance. A l’école des Mages ils sont « venus L’adorer ».

Avant de repartir, ils s’arrêtent devant la statue de la Vierge Marie habillée, à l’instar des Vierges espagnoles, son vêtement blanc orné des ex-voto des fidèles : croix ou médailles d’or, colliers de perles, bijoux, offerts, comme ces centaines de bougies qui prolongeront la prière et font chercher au fond des poches les pièces de monnaie en euros. Un groupe de Coptes catholiques d’Egypte se regroupe là.

Dehors, les volontaires aident les jeunes à poursuivre leur chemin vers le Rhin et le pèlerinage reste fluide. Un drapeau du Liban passe, un drapeau jordanien : les catholiques du Moyen Orient sont heureux de se retrouver, en Eglise avec les jeunes de tous pays, ils sentent leur foi fortifiée.

Le « Corsaire » du drapeau sarde fait croire à quelque Français qu’il rencontre des jeunes venus de l’Ile de Beauté: non, ce groupe des Jeunesses franciscaines sardes est arrivé d’Italie en avion, tandis que les jeunesses franciscaines de toute la péninsule, regroupées à Milan ont fait le voyage en bus… presque vingt-quatre heures. Dans tous les visages on lit la joie, parfois exubérante, mais toujours paisible. L’esprit de paix des JMJ anime les quelque 400.000 jeunes déjà arrivés au but de leur pèlerinage.

Le pape Benoît XVI l’a dit dès son arrivée, à midi, à l’aéroport Konrad Adenauer : « La rencontre du Successeur de Pierre avec de nombreux jeunes est un signe de la vitalité de l’Eglise. Je suis heureux d’être au milieu des jeunes, de soutenir leur foi et d’animer leur espérance. En même temps, je suis certain de recevoir quelque chose des jeunes, surtout
de leur enthousiasme, de leur sensibilité et de leur disponibilité à faire face aux défis de l’avenir ».

L’après midi, après la croisière sur le Rhin avec les jeunes, quelques uns sur le bateau de la RheinEnergie et les autres sur les berges, parfois avec de l’eau jusqu’à la ceinture, le pape a fait lui aussi le pèlerinage à la cathédrale. Il y a retrouvé sa jeunesse, ses anciens étudiants, et aussi ses maîtres, les cardinaux Frings et Höffner qui reposent dans la crypte.

« La joie est grande au sein du clergé de Cologne, disait le doyen du chapitre cathédral en accueillant le pape, car un grand nombre d’entre nous ont été vos élèves. Pour ne citer que mon expérience personnelle, je me permets de vous dire que vous avez éveillé en nous l’enthousiasme pour la théologie et l’amour de l’Eglise dans la sobriété de l’obéissance ».

Et le cardinal archevêque de Cologne, Joachim Meisner soulignait combien le pape est ici « chez lui ». Cette première journée avait quelque chose d’une réunion de famille simple et débordante de joie. On en retiendra peut-être cette image des jeunes, sur le bateau, assis
familièrement au bord de l’estrade où se trouvait le fauteuil du pape sur le pont découvert, venant tour à tour le saluer chaleureusement, lui serrer les mains, ou plutôt placer leurs mains dans les siennes, lui demandant parfois de pouvoir être pris en photo avec lui, côte à côte.
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L’archevêque de Khartoum : « Il y a encore une espérance de paix au Soudan »
Conférence de presse à Cologne avec le cardinal Zubeir Wako

ROME, Vendredi 19 août 2005 (ZENIT.org) – Le processus de paix au Soudan se sera pas interrompu par la mort du vice-président John Garang. Le cardinal Zubeir Wako, archevêque de Khartoum, l’a affirmé lors d’une conférence de presse organisée par l’AED (Aide à l’Eglise en Détresse), à Cologne.

Le cardinal soudanais a reconnu que la méfiance et les risques d’affrontement entre le nord musulman et le sud chrétien et animiste restent importants. Il affirme cependant que l’on pourra continuer à espérer, si les successeurs de Garang respectent le « message de paix » de ce dernier.

John Garang, nommé le 9 juillet 2005 vice-président du Soudan, est décédé le 30 juillet dans un accident d’hélicoptère dont les causes restent encore mystérieuses. Sa mort a provoqué des troubles dans la capitale. Garang était l’un des fondateurs du mouvement de libération SPLA qui s’opposa pendant 21 ans au gouvernement central soudanais pour tenter d’obtenir l’indépendance du sud du pays peuplé essentiellement de chrétiens et d’animistes qui luttent contre l’introduction de la loi islamique dans cette partie du pays.

Autre motif de conflit : la présence d’importants gisements de pétrole dans le sud du Soudan. Le 9 janvier 2005, un accord de paix a été signé à Nairobi (Kenya). Celui-ci mettait fin à une guerre commencée en 1983 qui, selon des estimations de l’AED pourrait avoir fait 2,5 millions de morts et contraint plus de 5 millions de personnes à abandonner leur domicile.

Concernant la menace de sécession du pays, le cardinal Wako a précisé que les années à venir seront décisives et que la stabilité du pays dépendra largement de l’honnêteté de tous dans le partage des matières premières et du respect des droits humains.

Il estime par conséquent important de soutenir les partis qui défendent sérieusement la démocratie et les droits humains.

Il a affirmé qu’il est également très important de rétablir la présence de l’Eglise afin que les réfugiés puissent se réinstaller dans le sud du pays. « Les gens viennent là où se trouve l’Eglise, car ils savent que là, ils recevront de l’aide », a-t-il déclaré.

Le Soudan compte près de 33 millions d’habitants répartis en 572 tribus. Une population arabe musulmane (39%) domine dans le nord du pays. Le sud est peuplé essentiellement de chrétiens et de membres des religions tribales.

Le Soudan compte 70% de musulmans sunnites et près de 20% de chrétiens catholiques.
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Paul Ponce, le jongleur de Dieu, sera présent lors de la veillée avec le pape, samedi
Il explique l’importance de la foi en Dieu dans sa vie

ROME, Vendredi 19 août 2005 (ZENIT.org) – Paul Ponce, considéré comme l’un des trois meilleurs jongleurs du monde, sera présent samedi à la veillée à laquelle participera Benoît XVI, à Cologne, aux côtés de plusieurs centaines de milliers de jeunes du monde entier.

La rencontre avec le pape « sera pour moi l’un des moments les plus importants de toute ma carrière professionnelle, en raison de l’importance que revêt pour moi le fait de vivre ma foi dans l’Eglise catholique », reconnaît ce jongleur exceptionnel, qui manie à la perfection les quilles, les chapeaux et les balles de ping pong.

Paul Ponce, originaire d’Argentine, est né dans une famille d’artistes. Il a donné des spectacles dans le monde entier, surtout aux Etats-Unis, en Europe et en Asie.

En hiver 2004, les organisateurs de la JMJ, dont le secrétaire général, Mgr Heiner Koch, impressionnés par un numéro que le jeune jongleur venait de présenter à Cologne, lui demandèrent de réaliser une version adaptée du « Jongleur de Notre Dame ».

Paul Ponce est né dans une famille catholique mais il estime que sa vraie conversion a eu lieu lorsqu’il avait 21 ans, alors qu’il travaillait au spectacle du casino de Nassau, aux Bahamas.

Il voulut recevoir le sacrement de la Confirmation mais le curé lui demanda de suivre auparavant un cours de catéchèse avec un groupes d’adolescents de 14-15 ans.

« C’est là que tout a commencé », raconte-t-il. « J’ai commencé à me poser des questions très sérieuses que je ne m’étais jamais posées avant : pourquoi étais-je catholique ? Que signifiaient Dieu et l’Eglise pour moi ? »

« Il y a un moment de ma conversion que je ne peux pas oublier : le moment où je suis entré seul dans l’église pour prier et fixer mon regard sur le crucifix. En le regardant je me demandais : pourquoi tant de douleur et de souffrance ? » se souvient-il.

« J’ai alors commencé à me rendre compte que Dieu avait comblé ma vie tout entière de grâces et de dons, et que j’étais très loin dans mon devoir envers Dieu comme chrétien baptisé », explique-t-il.

« Le plus incroyable était que plus je tentais de comprendre et de faire le bien vis-à-vis de Dieu et des autres, plus je me sentais heureux et comblé », raconte le jongleur.

« Le moment le plus fort a été ma décision de cesser de travailler dans le monde artistique pendant une année pour offrir une année comme « collaborateur » (missionnaire laïc) à l’Eglise, en me disant que Dieu avait fait beaucoup pour moi et que je voulais essayer de faire quelque chose pour Lui », explique Paul Ponce.

« A la fin de cette année, je me suis rendu compte qu’elle avait été la plus heureuse de toute ma vie, car au cours de cette année, j’avais appris où se trouvait le bonheur : dans le fait de chercher Dieu et le bien des autres », poursuit-il.

« Maintenant, je travaille dans le monde artistique avec un nouvel idéal : celui de voir comment je peux être un instrument de Dieu pour mes compagnons, non pas pour ce que je pourrais faire pour eux, car je ne pourrais rien faire, mais pour ce que Dieu peut faire pour eux en se servant toujours d’instruments indignes ».

Paul Ponce a confié à Zenit que lorsqu’il verra le pape demain soir lors de la veillée, il lui dira ceci : « Ma vie n’aurait aucun sens sans la foi. Je prie chaque jour pour vous, pour votre tâche difficile que l’Esprit Saint éclaire sans aucun doute, et pour que l’amour de Dieu et la culture de la vie règnent dans les cœurs de cette humanité qui a tellement soif de connaître le Christ ».

Comme apostolat, Paul offre entre autres des aides économiques à des écoles catholiques d’Amérique Latine qui accueillent des enfants de familles très pauvres. Pour leur venir en aide le jeune jongleur vend ces jours-ci à Cologne des t-shirts sur lesquels sont imprimés des messages évangélisateurs.

Il est également possible de voir et d’acheter ces t-shirts à l’adresse suivante :
http://www.owac-tees.com.
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L’Allemagne est en train de vivre une sorte de « réveil spirituel »
Déclarations du père Markus Wittal, musicien et compositeur, présent aux JMJ

COLOGNE, Vendredi 19 août 2005 (ZENIT.org) – En Allemagne « on assiste à une sorte de réveil spirituel dans la pastorale des jeunes suscité par la soif des jeunes qui veulent en savoir toujours plus sur le Christ », affirme le père Markus Wittal, musicien et compositeur, dans des déclarations à Zenit.

Membre de la Communauté catholique de l’Emmanuel, fondée par Pierre Goursat en France en 1972, le père Wittal est chargé d’animer la prière dans l’église Sainte Marie in Lyskirchen, tout au long des JMJ. Dans le passé, il a composé une œuvre musicale inspirée de Marie, qui a connu un grand succès, de nombreuses messes et chants religieux, ainsi qu’une comédie musicale présentée au cours de la Journée mondiale de la Jeunesse à Rome en l’an 2000.

« Je considère le fait que la JMJ se tienne ici à Cologne et l’élection au pontificat de Benoît XVI, comme deux événements providentiels qui enflamment véritablement l’Eglise allemande » a dit le jeune prêtre allemand de 38 ans.

Le père Markus a ensuite rappelé l’interrogation que cet événement suscite en chacun de nous : « Qu’est ce que ça signifie de nos jours, être catholique ? et que veut dire être un membre actif de l’Eglise ? ».

« Ces questions inscrites entre les lignes du thème des JMJ 2005 : ‘Nous sommes venus l’adorer’, nous conduisent directement à ce que sont nos racines. J’ai déjà pu noter lors des préparations des JMJ, la force, l’efficacité du dialogue entre les personnes sur ces arguments, et voir de grands signes d’ouvertures ».

« La ville et le pays en général semblent croire que cet événement pourra ouvrir de nombreuses portes en termes de foi et en termes de renouveau spirituel » a-t-il poursuivi.

Le père Markus, à qui a été confiée l’animation musicale lors de la visite du pape aux séminaristes de Cologne, ce vendredi après-midi, a pris part comme musicien, aux côtés de prêtres de différentes nationalités, à la « Nightfever : 4 chemins, 1 destination ! », une soirée internationale de témoignages de foi et de prière qui a eu lieu mercredi soir, à Bonn au Sportpark Nord Stadion et à laquelle ont participé près de 2000 personnes.

A propos de la rencontre entre le pape et les séminaristes qui a eu lieu ce vendredi après-midi en l’église Saint-Pantéléon à Cologne, le père Markus a affirmé que ce geste témoigne « du profond intérêt du pape Benoît XVI pour les jeunes vocations ; ainsi que son soutien à qui entend s’engager dans cette voie, répondant avec courage à l’appel de Dieu ».

« Je suis en outre convaincu de l’importance de la musique dans la prière – affirme le prêtre allemand – parce que la musique est capable, plus que toute autre chose, d’exprimer au mieux notre identité ».

« En rentrant chez eux, les jeunes conserveront dans leurs cœurs, en les chantant, les mélodies entendues lors de ces journées, exprimant ainsi au monde leur propre foi et leur identité catholique », a-t-il déclaré.

« On trouvera une paroisse qui vibre, là ou la musique est faite et composée par de jeunes catholiques » a-t-il souligné.

Le riche panorama musical offert par près de 2.450 chanteurs et musiciens qui s’alternent sur les scènes, dans les espaces aménagés pour eux, ou au cours des célébrations liturgiques, est particulièrement caractéristique de ces Journées de Cologne.

Dans la soirée du 16 août dédiée au « Welcome! Festivals », de la JMJ qui se sont déroulés dans les stades de Cologne, Düsseldorf et dans le Hoftgarden de Bonn, ont participé les Black Foos, accompagnés des 18 jeunes du premier chœur de jeunes du langage des signes d’Allemagne, le choeur de l’église Saint-Georges de Cologne.

Le chœur des jeunes de Saint-Georges, constitué en 2004 précisément en vue des JMJ, est le signe d’une profonde intégration. Composé de jeunes âgés entre 16 et 24 ans, sourds et malentendants, il vise à combattre les préjugés à l’égard de toutes les formes de handicap. Ce chœur participera à la célébration eucharistique de clôture qui aura lieu le dimanche 21 août sur l’esplanade de Marienfeld.
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Discours du pape dans la synagogue de Cologne


COLOGNE, Vendredi 19 août 2005 (ZENIT.org) - Publicamos el discurso que dirigió este viernes Benedicto XVI al visitar al Sinagoga de Colonia, tras haber escuchado el saludo del rabino Netanel Teitelbaum.

 

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Mesdames et Messieurs,
Chers Frères et Sœurs,

Schalom lêchém! C’était mon profond désir, à l’occasion de ma première visite en Allemagne après mon élection comme successeur de l’Apôtre Pierre, de rencontrer la communauté juive de Cologne et les représentants du judaïsme allemand. Par cette visite, je voudrais me relier à l’événement du 17 novembre 1980, lorsque mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, au cours de son premier voyage en Allemagne, rencontra à Mayence le Comité central juif en Allemagne et la Conférence rabbinique. En cette circonstance, je veux aussi confirmer mon désir de poursuivre le chemin en vue d’une amélioration des relations et de l’amitié avec le peuple juif, chemin sur lequel le Pape Jean-Paul II a fait des pas décisifs (cf. Discours à la délégation de l’International Jewish Committee on Interreligious Consultations, 9 juin 2005: La Documentation catholique 102, [2005], p. 741).

La communauté juive de Cologne peut se sentir vraiment «chez elle» dans cette ville. Cette dernière est en effet le siège le plus ancien d’une communauté juive sur le territoire allemand: il remonte à la ville de Cologne de l’époque romaine. L’histoire des relations entre la communauté juive et la communauté chrétienne est complexe et souvent douloureuse. Il y a eu des périodes de bonne convivialité, mais il y a eu aussi l’expulsion des juifs de Cologne en 1424. Au XXe siècle, au temps le plus sombre de l’histoire allemande et européenne, une folle idéologie raciste, de conception néo-païenne, fut à l’origine de la tentative, projetée et systématiquement mise en œuvre par le régime, d’exterminer le judaïsme européen: se déroula alors ce qui est passé à l’histoire sous le nom de Shoah. Les victimes de ce crime inouï, et jusque-là inimaginable, s’élèvent dans la seule ville de Cologne à 7.000 personnes dont le nom est connu; en réalité, elles ont certainement été beaucoup plus nombreuses. La sainteté de Dieu ne se reconnaissait plus, et pour cela on foulait aussi aux pieds le caractère sacré de la vie humaine.

Cette année, on célèbre le 60e anniversaire de la libération des camps de concentration nazis, où des millions de juifs – hommes, femmes et enfants – ont été tués dans les chambres à gaz et brûlés dans les fours crématoires. Je fais miennes les paroles écrites par mon vénéré Prédécesseur à l’occasion du 60e anniversaire de la libération d’Auschwitz et je dis moi aussi: « Je m’incline devant tous ceux qui ont eu à subir cette manifestation du mysterium iniquitatis». Les terribles événements d’alors doivent «sans cesse réveiller les consciences, éteindre les conflits, exhorter à la paix» (Message pour la libération d’Auschwitz, 15 janvier 2005). Nous devons nous souvenir ensemble de Dieu et de son sage projet sur le monde qu’il a créé: Lui, comme le rappelle le Livre de la Sagesse, «aime la vie» (11, 26).

Cette année, nous fêtons aussi le 40e anniversaire de la promulgation de la Déclaration Nostra ætate du Concile œcuménique Vatican II, qui a ouvert de nouvelles perspectives dans les relations judéo-chrétiennes, sous le signe du dialogue et de la solidarité. Cette Déclaration, au chapitre quatre, rappelle nos racines communes et le très riche patrimoine spirituel que partagent juifs et chrétiens. Aussi bien les juifs que les chrétiens reconnaissent en Abraham leur père dans la foi (cf. Ga 3, 7; Rm 4, 11ss) et ils font référence aux enseignements de Moïse et des prophètes. La spiritualité des juifs et celle des chrétiens se nourrit des Psaumes. Avec l’Apôtre Paul, les chrétiens sont convaincus que «les dons de Dieu et son appel sont irrévocables» (Rm 11, 29; cf. 9, 6.11; 11, 1s). Étant donné les racines juives du christianisme (cf. Rm 11, 16-24), mon vénéré Prédécesseur, confirmant un jugement des Évêques allemands, affirma: «Qui rencontre Jésus Christ rencontre le judaïsme» (La Documentation catholique 77 [1980], p. 1148).

De ce fait, la Déclaration conciliaire Nostra ætate, «déplore les haines, les persécutions, les manifestations d’antisémitisme dirigées contre les Juifs, quels que soient leur époque et leurs auteurs» (n. 4). Dieu nous a tous créés «à son image» (Gn 1, 27), nous honorant ainsi d’une dignité transcendante. Devant Dieu, tous les hommes ont la même valeur et la même dignité, quels que soient le peuple, la culture ou la religion auxquels ils appartiennent. Pour cette raison, la Déclaration Nostra ætate parle aussi avec grande estime des musulmans (cf. n. 3) et des personnes qui appartiennent aux autres religions (cf. n. 2). En raison de la dignité humaine commune à tous, l’Église catholique «réprouve comme contraire à l’esprit du Christ, toute discrimination ou vexation dont sont victimes des hommes à cause de leur race, de leur couleur, de leur condition ou de leur religion» (n. 5). L’Église est consciente de son devoir de transmettre, dans la catéchèse comme dans tous les aspects de sa vie, cette doctrine aux nouvelles générations qui n’ont pas été témoins des événements terribles survenus avant et durant la seconde guerre mondiale. C’est un devoir d’importance particulière dans la mesure où aujourd’hui, malheureusement, émergent de nouveau des signes d’antisémitisme et où se manifestent diverses formes d’hostilité généralisée envers les étrangers. Comment ne pas voir en cela un motif de préoccupation et de vigilance? L’Église catholique s’engage – je le réaffirme aussi en cette circonstance – en faveur de la tolérance, du respect, de l’amitié et de la paix entre tous les peuples, toutes les cultures et toutes les religions.

Au cours des quarante années passées depuis la Déclaration conciliaire Nostra ætate, en Allemagne et au niveau international, on a fait beaucoup pour l’amélioration et l’approfondissement des relations entre juifs et chrétiens. Outre les relations officielles, grâce surtout à la collaboration entre les spécialistes en sciences bibliques, de nombreuses amitiés sont nées. Je rappelle, à ce propos, les diverses déclarations de la Conférence épiscopale allemande et l’activité bénéfique de la «Société pour la collaboration judéo-chrétienne de Cologne», qui a contribué à faire en sorte que, à partir de 1945, la communauté juive puisse de nouveau se sentir «chez elle» ici, à Cologne, et instaurer une bonne convivialité avec les communautés chrétiennes. Il reste cependant encore beaucoup à faire. Nous devons nous connaître mutuellement beaucoup plus et beaucoup mieux. J’encourage donc un dialogue sincère et confiant entre juifs et chrétiens: c’est seulement ainsi qu’il sera possible de parvenir à une interprétation commune des questions historiques encore discutées et, surtout, de faire des pas en avant dans l’évaluation, du point de vue théologique, du rapport entre judaïsme et christianisme. Ce dialogue, s’il veut être sincère, ne doit pas passer sous silence les différences existantes ou les minimiser: précisément dans ce qui nous distingue les uns des autres à cause de notre intime conviction de foi, et en raison même de cela, nous devons nous respecter mutuellement.

Enfin, notre regard ne devrait pas se tourner seulement en arrière, vers le passé, mais devrait nous pousser aussi en avant, vers les tâches d’aujourd’hui et de demain. Notre riche patrimoine commun et nos relations fraternelles inspirées par une confiance croissante nous incitent à donner ensemble un témoignage encore plus unanime, collaborant sur le plan pratique pour la défense et la promotion des droits de l’homme et du caractère sacré de la vie humaine, pour les valeurs de la famille, pour la justice sociale et pour la paix dans le monde. Le Décalogue (cf. Ex 20, Dt 5) constitue pour nous un patrimoine et un engagement communs. Les dix commandements ne sont pas un poids, mais la direction donnée sur le chemin d’une vie réussie. Ils le sont, en particulier, pour les jeunes que je rencontre ces jours-ci et qui me tiennent tant à cœur. Mon souhait est qu’ils sachent reconnaître dans le Décalogue la lampe de leurs pas, la lumière de leur route (cf. Ps 119, 105). Les adultes ont la responsabilité de transmettre aux jeunes le flambeau de l’espérance qui a été donnée par Dieu aux juifs comme aux chrétiens, pour que «jamais plus» les forces du mal n’arrivent au pouvoir et que les générations futures, avec l’aide de Dieu, puissent construire un monde plus juste et plus pacifique dans lequel tous les hommes aient un droit égal de citoyen.
Je conclus avec les paroles du psaume 29, qui sont un vœu et aussi une prière: «Le Seigneur accorde à son peuple la puissance, le Seigneur bénit son peuple en lui donnant la paix». Puisse-t-il nous exaucer !

[Traduction de l’original en allemand distribué par la salle de presse du Saint-Siège]
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Homélie du pape aux séminaristes


COLOGNE, Vendredi 19 août 2005 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous l’homélie que le pape Benoît XVI a prononcée au cours des Vêpres en présence des séminaristes participant aux JMJ, dans l’église de Saint Pantaléon de Cologne.

 

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[En allemand]
Chers séminaristes,

Je vous salue tous avec beaucoup d’affection, vous remerciant de votre accueil joyeux et surtout vous remerciant d’être venus à ce rendez-vous de nombreux pays des cinq continents. Ma pensée va avant tout au séminariste, au prêtre et à l’évêque qui nous ont offert leur témoignage personnel. Merci de tout cœur. Je suis heureux de cette rencontre avec vous. J’ai voulu qu’au programme de ces journées de Cologne, il y eut une rencontre spéciale avec les jeunes séminaristes, pour qu’apparaisse de façon explicite et plus forte la dimension vocationelle, qui est toujours présente dans les Journées mondiales de la Jeunesse. Vous vivez certainement cette expérience avec une intensité toute particulière, précisément parce que vous êtes séminaristes, c’est-à-dire des jeunes qui se trouvent dans un temps fort de recherche du Christ et de rencontre avec lui, en vue d’une importante mission dans l’Église. Voici ce qu’est le séminaire: moins un lieu qu'un temps significatif de la vie d’un disciple de Jésus. J’imagine l’écho que peuvent avoir en vous les paroles du thème de cette vingtième Journée mondiale – «Nous sommes venus l’adorer» – et tout le récit évangélique des Mages dont ce thème est tiré. Cette page revêt pour vous une valeur singulière, justement parce que vous êtes en train d’accomplir le parcours de discernement et de vérification de l’appel au sacerdoce. C’est sur cela que je voudrais m’arrêter et réfléchir avec vous.

[En français]
Pourquoi les Mages de pays lointains sont-ils allés à Bethléem? La réponse est liée au mystère de «l’étoile» qu’ils virent «se lever» et qu’ils identifièrent comme l’étoile du «roi des juifs», c’est-à-dire comme le signe de la naissance du Messie (cf. Mt 2, 2). Et leur voyage fut donc animé par la force d’une espérance, qui dans l’étoile obtenait ensuite sa confirmation et recevait son guide vers « le roi des Juifs », vers la royauté de Dieu lui-même. Les Mages partirent parce qu’ils nourrissaient un grand désir, qui les poussait à tout laisser et à se mettre en chemin. C’était comme s’ils avaient attendu depuis toujours cette étoile. Comme si ce voyage était depuis toujours inscrit dans leur destinée, et alors se réalisait enfin. Chers amis, c’est cela le mystère de l’appel, de la vocation; mystère qui engage la vie de tout chrétien, mais qui se manifeste avec une plus grande évidence chez ceux que le Christ invite à tout laisser pour le suivre de plus près. Le séminariste vit la beauté de l’appel dans un moment que nous pourrions définir de «passion». Son âme est remplie de stupeur, qui lui fait dire dans la prière: Seigneur, mais pourquoi moi ? Et l’amour n’a pas de «pourquoi», il est don gratuit, auquel on répond par le don de soi.

[En anglais]
Le séminaire est le temps destiné à la formation et au discernement. La formation, comme vous le savez bien, a diverses dimensions, qui convergent dans l’unité de la personne: elle comprend le domaine humain, spirituel et culturel. Son but le plus profond est de faire connaître intimement ce Dieu qui en Jésus Christ nous a montré son visage. C’est pourquoi une étude approfondie de la Sainte Écriture de même que de la foi et de la vie de l’Église, dans laquelle l’Écriture demeure comme parole vivante, est nécessaire. Tout cela doit se joindre aux questions de notre raison et donc au contexte de la vie humaine d’aujourd’hui. Cette étude peut parfois sembler pénible, mais elle constitue une partie irremplaçable de notre rencontre avec le Christ et de notre appel à l’annoncer. Tout concourt à développer une personnalité cohérente et équilibrée, en mesure d’assumer valablement, pour ensuite accomplir de façon responsable la mission presbytérale. Le rôle des formateurs est décisif: la qualité du presbytérium dans une Église particulière dépend en bonne partie de la qualité du séminaire, et par conséquent de celle des responsables de la formation. Chers séminaristes, c’est pourquoi, avec une vive reconnaissance, nous prions aujourd’hui pour tous vos supérieurs, vos professeurs et vos éducateurs, que nous sentons spirituellement présents à cette rencontre. Demandons au Seigneur qu’ils puissent remplir de la meilleure façon la tâche si importante qui leur est confiée. Le séminaire est un temps de cheminement, de recherche, mais surtout de découverte du Christ. En effet, c’est seulement dans la mesure où il fait une expérience personnelle du Christ que le jeune peut comprendre en vérité sa volonté, et donc sa propre vocation. Plus tu connais Jésus et plus son mystère t’attire; plus tu le rencontres et plus tu es poussé à le chercher. C’est un mouvement de l’esprit qui dure toute la vie, et qui trouve au séminaire une saison riche de promesses, son «printemps».

[En italien]
Arrivés à Bethléem, les Mages «en entrant dans la maison, virent l’enfant avec Marie sa mère; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui» (Mt 2, 11). Voici enfin le moment tant attendu: la rencontre avec Jésus. «Entrant dans la maison»: cette maison représente d’une certaine façon l’Église. Pour rencontrer le Sauveur, il faut entrer dans la maison qui est l’Église. Durant le temps du séminaire, dans la conscience du jeune séminariste, se produit une maturation particulièrement significative: il ne voit plus l’Église «de l’extérieur», mais il la ressent, pour ainsi dire «de l’intérieur», comme sa «maison», parce que c’est la maison du Christ, où habite «Marie sa mère». Et c’est justement la Mère qui lui montre Jésus, son fils, qui le lui présente, qui, en un sens, le lui fait voir, toucher, prendre dans ses bras. Marie lui enseigne à le contempler avec les yeux du cœur et à vivre de lui. À tout moment de la vie de séminaire, on peut faire l’expérience de cette présence aimante de la Vierge, qui introduit chacun à la rencontre du Christ, dans le silence de la méditation, dans la prière et dans la vie fraternelle. Marie aide à rencontrer le Seigneur surtout dans la Célébration eucharistique, quand, dans la Parole et dans le Pain consacré, Il se fait notre nourriture spirituelle quotidienne.

[En espagnol]
«Et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils lui offrirent leurs présents: de l’or, de l’encens et de la myrrhe» (Mt 2, 11). Tel est le sommet de tout l’itinéraire: la rencontre se fait adoration, s’épanouit en un acte de foi et d’amour qui reconnaît en Jésus, né de Marie, le Fils de Dieu fait homme. Comment ne pas voir préfiguré dans le geste des Mages la foi de Simon Pierre et des autres Apôtres, la foi de Paul et de tous les saints, en particulier des saints séminaristes et prêtres qui ont marqué les deux mille ans d’histoire de l’Église? Le secret de la sainteté est l’amitié avec le Christ et l’adhésion fidèle à sa volonté. «Le Christ est tout pour nous», disait saint Ambroise; et saint Benoît exhortait à ne rien préférer à l’amour du Christ. Que le Christ soit tout pour vous! À lui, surtout vous, chers séminaristes, offrez ce que vous avez de plus précieux, comme le suggérait le vénéré Jean-Paul II dans son Message pour cette journée mondiale: l’or de votre liberté, l’encens de votre prière ardente, la myrrhe de votre affection la plus profonde (cf. n. 4).

[En allemand]
Le séminaire est un temps de préparation à la mission. Les Mages «regagnèrent leur pays» et certainement rendirent témoignage de leur rencontre avec le Roi des Juifs. Vous aussi, après le long et nécessaire itinéraire de formation du séminaire, vous serez envoyés pour être les ministres du Christ; chacun de vous ira au milieu des gens comme alter Christus. Dans le voyage de retour, les Mages durent assurément affronter des périls, des fatigues, des désarrois, des doutes... Il n’y avait plus l’étoile pour les guider! Désormais la lumière était en eux. C’est à eux qu’il revenait désormais de la garder et de la nourrir dans la constante mémoire du Christ, de son saint Visage, de son Amour ineffable. Chers séminaristes! Si Dieu le veut, un jour vous aussi, consacrés par l’Esprit Saint, vous commencerez votre mission. Souvenez-vous toujours des paroles de Jésus: «Demeurez dans mon amour» (Jn 15, 9). Si vous demeurez dans le Christ, vous porterez beaucoup de fruit. Ce n’est pas vous qui l’avez choisi, mais lui qui vous a choisis (cf. Jn 15, 16). Voilà le secret de votre vocation et de votre mission! Il est conservé dans le cœur immaculé de Marie, qui veille avec un amour maternel sur chacun de vous. Ayez souvent recours à elle avec confiance. Je vous assure de mon affection et de ma prière quotidienne, et de tout cœur je vous bénis.

[Traduction de l’original plurilingue distribué par la salle de presse du Saint-Siège]
ZF05081911

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Discours du pape aux représentants de différentes confessions chrétiennes


COLONIA, viernes, 19 agosto 2005 (ZENIT.org).- Publicamos el discurso que Benedicto XVI dirigió a representantes de diferentes confesiones con los que se reunió en el arzobispado de Colonia.

 

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Chers frères et sœurs dans le Christ, notre commun Seigneur!

À l’occasion de ma visite en Allemagne, c’est une joie pour moi de pouvoir vous rencontrer, vous les représentants des autres Églises et Communautés ecclésiales. Je vous salue tous très cordialement! Provenant moi-même de ce pays, je connais bien la situation pénible que la rupture de l’unité dans la profession de la foi a comportée pour tant de personnes et tant de familles. C’est aussi pour cette raison que, aussitôt après mon élection comme Évêque de Rome, qui est Successeur de l’Apôtre Pierre, j’ai manifesté ma ferme intention de prendre comme une priorité de mon Pontificat le retour à la pleine et visible unité des chrétiens Ainsi j’ai consciemment voulu suivre les traces de deux de mes grands prédécesseurs: Paul VI qui, il y a désormais plus de quarante ans, a signé le Décret conciliaire sur l’œcuménisme Unitatis redintegratio et Jean-Paul II, qui fit ensuite de ce document le critère inspirateur de son action. Dans le dialogue œcuménique, la place de l’Allemagne revêt une importance particulière. En effet, elle n’est pas seulement le pays d’origine de la Réforme; elle est aussi l’un des pays d’où est parti le mouvement œcuménique du vingtième siècle. À la suite des flux migratoires du siècle dernier, des chrétiens des Églises orthodoxes et des Églises anciennes d’Orient ont trouvé dans ce pays une nouvelle patrie. Cela a indubitablement favorisé la confrontation et l’échange. Ensemble, nous nous réjouissons de constater que le dialogue, au fil du temps, a suscité une redécouverte de la fraternité et a créé entre les chrétiens des diverses Églises et Communautés ecclésiales un climat plus ouvert et plus confiant. Dans son encyclique Ut unum sint (1995), mon vénéré Prédécesseur a justement vu en cela un fruit particulièrement significatif du dialogue (cf. nn. 41s; 64).

La fraternité entre les chrétiens n’est pas simplement un vague sentiment et elle ne naît pas non plus d’une forme d’indifférence envers la vérité. Elle est fondée sur la réalité surnaturelle de l’unique Baptême, qui nous insère dans l’unique Corps du Christ (cf. 1 Co 12, 13; Ga 3, 28; Col 2, 12). Ensemble nous confessons Jésus Christ comme Dieu et Seigneur; ensemble nous le reconnaissons comme unique médiateur entre Dieu et les hommes (cf. 1 Tm 2, 5), soulignant notre commune appartenance à lui (cf. Unitatis redintegratio, n. 22; Ut unum sint, n. 42). Sur ce fondement commun, le dialogue a porté ses fruits. Je voudrais mentionner le réexamen, souhaité par Jean-Paul II durant sa première visite en Allemagne en 1980, des condamnations réciproques et surtout la «Déclaration commune sur la doctrine de la justification» (1999), qui fut un résultat de ce réexamen et qui a conduit à un accord sur des questions fondamentales qui, depuis le seizième siècle, étaient objet de controverses. Il faut ensuite reconnaître avec gratitude les résultats constitués par les diverses prises de position communes sur d’importants sujets tels que les questions fondamentales sur la défense de la vie et sur la promotion de la justice et de la paix. Je suis bien conscient que beaucoup de chrétiens de ce pays, et pas seulement de celui-ci, s’attendent à de nouveaux pas concrets de rapprochement. Je les attends moi aussi. En effet, c’est le commandement du Seigneur, mais aussi l’impératif du moment présent, de continuer le dialogue de manière convaincue, à tous les niveaux de la vie de l’Église. Cela doit évidemment se réaliser avec sincérité et réalisme, avec patience et persévérance, dans la pleine fidélité aux préceptes de la conscience. Il ne peut y avoir un dialogue au prix de la vérité; le dialogue doit se mener dans la charité et dans la vérité.

Je n’entend pas développer ici un programme pour les thèmes immédiats du dialogue – cela est une tâche des théologiens en collaboration avec les Évêques. Qu’il me soit permis seulement de faire une remarque : les questions ecclésiologiques, et spécialement celle du ministère consacré, c’est-à-dire du sacerdoce, sont inséparablement liées à la question du rapport entre Écriture et Église, c’est-à-dire de l’exigence de la juste interprétation de la Parole de Dieu et de son développement dans la vie de l’Église.

Une priorité urgente dans le dialogue œcuménique est ensuite constituée par les grandes questions éthiques posées par notre temps ; dans ce domaine les hommes d’aujourd’hui en recherche s’attendent à juste titre à une réponse commune de la part des chrétiens, qui, grâce à Dieu, en de nombreux cas a été trouvée. Mais malheureusement pas toujours. À cause de contradictions dans ce domaine le témoignage évangélique et l’orientation éthique que nous devons aux fidèles et à la société perdent de leur force, prenant souvent des caractéristiques vagues, et ainsi nous manquons à notre devoir de donner à notre temps le témoignage nécessaire. Nos divisions sont en contradiction avec la volonté de Jésus et font que nous ne sommes plus crédibles devant les hommes.

Que signifie rétablir l’unité de tous les chrétiens ? L’Église catholique a en vue d’atteindre la pleine unité visible des disciples du Christ selon la définition qu’en a donnée le Concile œcuménique Vatican II dans divers documents (cf. Lumen gentium, nn. 8; 13; Unitatis redintegratio, nn. 2; 4 etc.). Selon notre conviction, cette unité subsiste dans l’Église catholique sans possibilité d’être perdue (cf. Unitatis redintegratio, n. 4). Cela ne signifie pas, toutefois, uniformité de toutes les expressions de la théologie et de la spiritualité, dans les formes liturgiques et dans la discipline. Unité dans la multiplicité et multiplicité dans l’unité: dans l’homélie pour la solennité des saints Pierre et Paul, le 29 juin dernier, j’ai souligné que pleine unité et vrai catholicité vont de pair. Une condition nécessaire pour que cette coexistence se réalise est que l’engagement pour l’unité se purifie et se renouvelle continuellement, croisse et mûrisse. Le dialogue peut apporter sa contribution à cet objectif. Il est plus qu’un échange de pensées: il est un échange de dons (cf. Ut unum sint, n. 28), dans lequel les Églises et les Communautés ecclésiales peuvent mettre leurs trésors à la disposition des uns et des autres (cf. Lumen gentium, nn. 8; 15; Unitatis redintegratio, nn. 3; 14s; Ut unum sint, nn. 10-14). C’est bien grâce à cet engagement que le chemin peut continuer pas à pas, jusqu’à parvenir à la pleine unité, quand finalement nous arriverons «tous ensemble à l’unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ» (Ep 4, 13). Il est évident qu’un tel dialogue ne peut en définitive se développer que dans un contexte de spiritualité sincère et cohérente. Nous ne pouvons pas «faire» l’unité par nos seules forces. Nous pouvons seulement l’obtenir comme un don de l’Esprit Saint. L’œcuménisme spirituel, c’est-à-dire la prière, la conversion et la sanctification de la vie, constituent donc le cœur du mouvement œcuménique (cf. Unitatis redintegratio, n. 8; Ut unum sint, nn. 15s; 21, etc.). On pourrait dire aussi: la meilleure forme d’œcuménisme consiste dans une vie selon l’Évangile.

Je vois un motif réconfortant d’optimisme dans le fait qu’aujourd’hui se développe une sorte de «réseau» de liens spirituels entre catholiques et chrétiens des diverses Églises et Communautés ecclésiales: chacun s’engage dans la prière, dans la révision de sa vie, dans la purification de la mémoire, dans l’ouverture de la charité. Le père de l’œcuménisme spirituel, Paul Couturier, a parlé à ce sujet d’un «monastère invisible», qui rassemble entre ses murs les âmes passionnées du Christ et de son Église. Je suis convaincu que, si un nombre croissant de personnes s’unit à la prière du Seigneur pour que «tous soient un» (Jn 17, 21), une telle prière au nom de Jésus ne tombera pas dans le vide (cf. Jn 14, 13; 15, 7.16 etc.). Avec l’aide qui vient d’En-Haut, nous trouverons, pour les diverses questions encore ouvertes, des solutions pratiques, et enfin le désir d’unité, quand et comme Il le voudra, se réalisera. Je vous invite tous, avec moi, à parcourir cette route.

[Traduction de l’original en allemand distribué par la salle de presse du Saint-Siège]
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