CONTRE LA "RELIGION BRICOLEE A LA CARTE"
Le principal événement du voyage de Benoît XVI a été, dimanche
matin, la messe de clôture des JMJ célébrée en plein air, où il a souligné que
le catholicisme n'était pas une religion "à la carte" dont les fidèles pouvaient
dédaigner les aspects les plus contraignants.
"La religion bricolée 'à la carte' ne nous aide pas, en fin de
compte. Cela peut paraître confortable, mais en temps de crise nous sommes
livrés à nous-mêmes", a déclaré le pape à près d'un million de jeunes massés sur
une prairie à l'écart de Cologne, où nombre d'entre eux avaient passé la nuit.
Là où son prédécesseur Jean Paul II, initiateur des JMJ,
insistait spécifiquement sur le respect de la morale sexuelle de l'Eglise,
Benoît XVI a multiplié les considérations plus générales. Il a notamment prié
son auditoire d'être assidu à la messe et d'aider les malades et les personnes
âgées.
"La liberté ne consiste pas seulement à profiter de la vie de
manière totalement autonome, mais plutôt à vivre à l'aune de la vérité et de la
bonté, de manière à ce que nous devenions nous-mêmes bons et authentiques", a
poursuivi l'ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Gardien intransigeant des valeurs traditionnelles de l'Eglise,
l'ex-cardinal Joseph Ratzinger s'était rendu célèbre, avant d'accéder au trône
de Saint Pierre le 19 avril dernier, par sa dénonciation de la "dictature du
relativisme" et son refus des réformes portées par la théologie de la
libération.
Benoît XVI s'emploie cependant à montrer un visage plus
souriant, afin d'atténuer le contraste avec le très charismatique Jean Paul II,
tout en réaffirmant ses convictions en matière de moeurs et en exhortant les
fidèles à ne pas faire de la religion un "produit de consommation".