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29 août 2005
Rome
Le pape demande à l’Equateur de la « transparence » et
de l’« honorabilité »
Benoît XVI demande de soutenir les valeurs spirituelles
des migrants
Face aux défis d’un monde globalisé, le pape encourage
une « solidarité authentique »
Le pape reçoit le successeur de Mgr Lefebvre
Relâchement de la tension entre Israël et le Vatican
Frère Roger de Taizé: l’histoire d’un « sacrifice pour
l’unité »
- Documents -
Benoît XVI : Nous devons comprendre avec Marie que si
Dieu est grand, l’homme aussi est grand
REVUE DE PRESSE
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Rome
Le pape
demande à l’Equateur de la « transparence » et de l’« honorabilité »
Il reçoit les lettres de créance du nouvel
ambassadeur près le Saint-Siège
ROME, Lundi 29 août 2005 (ZENIT.org)
– Le pape Benoît XVI a demandé ce lundi aux responsables civils et
politiques de l’Equateur de faire preuve de transparence et
d’honorabilité afin que le pays puisse retrouver un climat de
crédibilité et de confiance.
Alors qu’il recevait ce lundi les lettres de créance du nouvel
ambassadeur de l’Equateur près le Saint-Siège, Francisco Salazar
Alvarado (Quito, 1930), qui avait déjà assumé cette charge entre
1984 et 1988, le pape a demandé d’adopter comme priorité des
politiques en faveur des plus pauvres, en particulier les indigènes.
Dans son discours, Benoît XVI a encouragé l’intention dont le nouvel
ambassadeur a fait part au pape, de la part du gouvernement du
président Alfredo Palacio González, de « combattre la corruption
sous toutes ses formes, de réduire les inégalités entre ceux qui ont
tout et ceux qui sont privés de biens fondamentaux comme
l’éducation, la santé et le logement, regroupant des initiatives
pour continuer de construire une nation meilleure ».
« En réalité, la transparence, l’honorabilité dans la gestion
publique favorisent un climat de crédibilité et de confiance des
citoyens dans leurs autorités, et sont la base d’un développement
adapté et juste », a ajouté le pape.
L’évêque de Rome a loué les initiatives déjà lancées « à partir des
enseignements de la Doctrine sociale de l’Eglise, qui invite les
instances administratives à mettre en pratique le principe de
subsidiarité comme moyen efficace pour affronter les nombreuses
nécessités concrètes ».
Le « Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise » déclare, au
numéro 189, que la subsidiarité implique que l’Etat non seulement
reconnaisse le rôle de la liberté d’action des groupes qui composent
la société, mais aussi qu’il offre l’aide dont ils peuvent avoir
besoin pour assurer leurs fonctions.
Chaque personne, famille, groupe a quelque chose d’original à offrir
à la communauté, précise le « Compendium » au numéro 187 et une
négation de ce rôle limite, ou même détruit l’esprit de liberté et
d’initiative. Selon ce principe, la participation est l’un des
piliers du système démocratique.
Le pape a par ailleurs demandé à l’Equateur, comme « une priorité
fondamentale », de s’engager à « pourvoir aux besoins des plus
déshérités ».
« Parmi ceux qui souffrent le plus, beaucoup appartiennent aux
populations indigènes, dont une grande partie vit dans la pauvreté
et la marginalisation », a-t-il constaté avec tristesse.
Benoît XVI a assuré que, pour atteindre ces deux objectifs, « les
responsables des entités officielles trouveront dans l’Eglise de
l’Equateur, avec la pauvreté de ses ressources mais la force de ses
fermes convictions, la collaboration adéquate pour rechercher des
solutions justes, en reconnaissant les efforts pour faire grandir la
conscience et la responsabilité des citoyens et encourager la
participation de tous ».
Sur les quelque 13,3 millions d’habitants en Equateur, 91% sont
baptisés dans l’Eglise catholique.
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Benoît XVI demande
de soutenir les valeurs spirituelles des migrants
Il reçoit le nouvel ambassadeur de l’Equateur près le
Saint-Siège
ROME, Lundi 29 août 2005 (ZENIT.org)
– Le pape Benoît XVI encourage les autorités publiques équatoriennes
ainsi que l’Eglise catholique, à soutenir les valeurs humaines et
spirituelles des migrants, car celles-ci constituent leur vraie
richesse.
Le pape s’est félicité de l’importance que le gouvernement de Quito
accorde au problème de l’émigration, dans son discours au nouvel
ambassadeur de l’Equateur près le Saint-Siège, M. Francisco Salazar
Alvarado, dont il recevait ce lundi les lettres de créance.
L’émigration est, selon Benoît XVI, un « problème regrettable ». «
L’éloignement de la patrie, due au souhait légitime de trouver de
meilleures conditions de vie, entraîne toute une série
d’incertitudes, de difficultés et de souffrance des familles,
spécialement lorsque l’on laisse derrière soi des enfants en bas âge
», a-t-il affirmé.
C’est pour cette raison qu’il est important, selon le pape, de «
conserver et de développer les riches valeurs culturelles et
religieuses qui font partie du bagage avec lequel les émigrés sont
un jour partis ».
Benoît XVI a rappelé que dans ce domaine « l’Eglise catholique offre
sans réserve son assidue collaboration ».
Parmi les valeurs des Equatoriens le pape a souligné en particulier
leur foi catholique, avec une dévotion particulière à la Mère de
Dieu.
Plusieurs milliers d’Equatoriens cherchent encore à fuir la crise
économique qui paralyse le pays. A la mi-août, 94 émigrés voyageant
dans une petite embarcation en direction du Guatemala, avec pour
destination finale les Etats-Unis, ont péri en mer.
Des organisations de défense des droits de l’homme affirment que
plus de 400.000 personnes ont quitter le territoire équatorien ces
deux dernières années. Les statistiques officielles confirment qu’il
y a plus de deux millions d’Equatoriens vivant à l’étranger, surtout
aux Etats-Unis, en Espagne et en Italie.
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Face aux défis
d’un monde globalisé, le pape encourage une « solidarité authentique
»
Sur les pas de Jean-Paul II
ROME, Lundi 29 août 2005 (ZENIT.org)
– Certains journalistes s’étaient demandés, après l’élection de
Benoît XVI, quelle serait l’attitude du nouveau pape face à la
mondialisation. Benoît XVI a répondu ce lundi, alors qu’il recevait
le nouvel ambassadeur de l’Equateur près le Saint-Siège, en lançant
un vibrant appel à une « solidarité authentique ».
Benoît XVI reprend donc la proposition de Jean-Paul II qui
encourageait une « mondialisation de la solidarité » face au
développement du « village global », grâce aux nouvelles
technologies de la communication.
Dans son discours au nouvel ambassadeur, M. Francisco Salazar
Alvarado, le pape a évoqué les « problèmes d’ordre économique,
social et politique » dont souffre l’Equateur. Après avoir encouragé
le dialogue, la « collaboration » de toutes les « instances
politiques et socio-économiques », le pape a replacé ces défis dans
leur contexte international.
Selon le pape, il est urgent qu’il y ait une « union d’intentions et
de volontés pour permettre une action continue des gouvernants face
aux défis d’un monde globalisé, qu’il faut affronter avec une
solidarité authentique ».
« Cette vertu, comme le disait mon prédécesseur Jean-Paul II, a
poursuivi le pape, doit inspirer l’action des individus des
gouvernements, des organismes et des institutions internationales et
de tous les membres de la société civile, les incitant à s’engager à
travailler pour une juste croissance des peuples et des nations, en
ayant comme objectif le bien de tous et de chacun ».
Le 30 décembre 1987, Jean-Paul II affirmait, dans son encyclique
Sollicitudo rei socialis, au numéro 39 : « En effet, la paix du
monde est inconcevable si les responsables n'en viennent pas à
reconnaître que l'interdépendance exige par elle-même que l'on
dépasse la politique des blocs, que l'on renonce à toute forme
d'impérialisme économique, militaire ou politique, et que l'on
transforme la défiance réciproque en collaboration. Cette dernière
est précisément l'acte caractéristique de la solidarité entre les
individus et les nations ».
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Le pape reçoit le
successeur de Mgr Lefebvre
Dans un «
climat d’amour pour l’Eglise
»
ROME, Lundi 29 août 2005 (ZENIT.org)
– Le pape Benoît XVI a reçu
ce lundi Mgr Bernard Fellay,
successeur de l’archevêque
Marcel Lefebvre comme
supérieur général de la
Fraternité Saint Pie X.
Le directeur de la Salle de
presse du Saint-Siège, M.
Joaquín Navarro Valls
précise dans un communiqué
que « la rencontre s’est
déroulée dans un climat
d’amour pour l’Eglise et de
désir d’arriver à la
parfaite communion ».
« Bien que conscients des
difficultés, poursuit M.
Navarro Valls, la volonté de
procéder par étape et dans
des temps raisonnables, a
été manifestée ».
Le communiqué de la salle de
presse précise que la
rencontre a eu lieu dans le
palais apostolique de Castel
Gandolfo en réponse à une
demande de Mgr Fellay.
Il ajoute que le pape était
accompagné du « cardinal
Darío Castrillón Hoyos,
président de la commission
pontificale « Ecclesia Dei
», qui a été « instituée par
le Pape Jean Paul II avec le
Motu Proprio promulgué le 2
juillet 1988 à la suite de
l'acte schismatique des
ordinations épiscopales
illégales effectuées par
l'Archevêque Marcel Lefebvre
à Ecône en Suisse », comme
l’explique le site du
Vatican (www.vatican.va).
Mgr Fellay a révélé à
l’issue de l’entretien, dans
un communiqué, que « la
rencontre a duré environ 35
minutes et qu’elle s’est
déroulée dans un climat
serein ».
« L’audience a été
l’occasion pour la
Fraternité de manifester
qu’elle a toujours été
attachée – et qu’elle le
sera toujours – au
Saint-Siège, la Rome
Eternelle », affirme-t-il.
« Nous avons abordé les
difficultés sérieuses déjà
connues, dans un esprit de
grand amour pour l’Eglise »,
poursuit-il.
« La Fraternité Saint Pie X
prie afin que le Saint-Père
puisse trouver la force de
mettre fin à la crise de
l’Eglise, ‘en restaurant
toutes choses dans le
Christ’ », conclut le
communiqué de Mgr Fellay.
Dans un entretien accordé à
DICI, l’agence de la
Fraternité Saint Pie X,
trois mois après l’élection
du pape Benoît XVI, Mgr
Fellay déclarait que s’il
rencontrait le pape il
demanderait deux choses : «
Je lui demanderais la
liberté de la messe pour
tous et dans le monde
entier. Dans notre situation
personnelle, il s’agira
également de rétracter ce
décret d’excommunication
relatif aux sacres », a-t-il
déclaré.
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Relâchement de
la tension entre Israël et le Vatican
« Une tempête dans un verre d’eau » affirme le nonce, Mgr Sambi
ROME, Lundi 29 août 2005 (ZENIT.org)
– « Cela a été une tempête dans un verre d’eau ». C’est ainsi
que le nonce apostolique en Israël, Mgr Pietro Sambi commente la
résolution de l’incident diplomatique entre Israël et le
Saint-Siège en juillet.
Les tensions ont commencé au cours du mois dernier quand le
gouvernement israélien a accusé publiquement Benoît XVI de ne
pas avoir mentionné de manière explicite, lors de l’Angélus du
dimanche 24 juillet, en même temps que les attentats terroristes
en Egypte, en Grande Bretagne, en Turquie et en Irak, celui
perpétré dans la ville de Netanya, le 12 juillet.
Les conversations ont pris une tournure plus âpre quand le
fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, Nimrod
Barkan, a fait des déclarations reprises par le quotidien «
Jerusalem Post » du 26 juillet. Faisant référence au pontificat
de Jean-Paul II, il affirmait que la politique adoptée par le
Vatican avait été pendant de nombreuses années de ne pas
condamner le terrorisme en Israël, et que « maintenant qu’il y a
un nouveau pape, nous avons décidé d’affronter cette situation
».
Le Saint-Siège a réagi à cette série d’accusations à travers une
note diffusée par la Salle de Presse Vaticane déclarant : « Il
est surprenant que l’on ait voulu déformer l’intention du
Saint-Père, en se basant ainsi sur des prétextes, étant bien
connues les très nombreuses interventions de l’Eglise, du
Magistère des Souverains Pontifes et en dernier lieu du pape
Benoît XVI condamnant toute forme de terrorisme, quelle que soit
sa provenance et ceux à qui il s’adresse ».
La presse internationale a donné un grand écho de la résolution
de cet incident diplomatique en publiant la nouvelle de la
lettre que le Premier ministre israélien Ariel Sharon a fait
parvenir au cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d’Etat du
Vatican, par l’intermédiaire de l’Ambassadeur d’Israël près le
Saint-Siège, Oded Ben Hur.
« Les relations entre Israël et le Vatican sont redevenues aussi
bonnes qu’auparavant », a déclaré vendredi le porte-parole du
ministère des Affaires étrangères israélien, Mark Regev, selon
le quotidien italien « Avvenire ».
Le quotidien italien rapporte également la confirmation exprimée
par le nonce Mgr Pietro Sambi : « Le beau temps est revenu. Cela
a été une tempête dans un verre d’eau ».
Dans son message au cardinal Sodano, selon ce qu’affirme
l’ambassadeur israélien, le premier ministre israélien remercie
le Vatican pour son engagement dans l’approfondissement du
dialogue entre juifs et chrétiens, et invite le cardinal à se
rendre en visite en Israël.
Le 9 juillet dernier, dans certaines déclarations faites au
journalistes présents à Cologne (Allemagne) – suite à la visite
de Benoît XVI à la Synagogue de la ville – , le directeur de la
salle de presse du Saint-Siège, Joaquin Navarro-Valls, avait dit
que « l’incident a été tiré au clair, mais il est important de
faire la distinction entre un incident qui survient au niveau
diplomatique ou dans les rapports interreligieux ».
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Frère
Roger de Taizé: l’histoire d’un « sacrifice pour l’unité »
ROME, Lundi 29 août 2005 (ZENIT.org)
– Frère Roger de Taizé a vécu sa « non appartenance à l’Eglise
catholique » comme un « sacrifice pour montrer aux autres
combien peut être douloureux le fait de ne pas partager
pleinement l’appel à suivre le Christ », affirme Paola Fabrizi,
membre du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des
Chrétiens.
Dans un entretien accordé le 24 août dernier à
RadioVatican, Paola
Fabrizi explique que selon elle, « la clé d’interprétation » de
Frère Roger Schutz, fils d’un pasteur réformé et fondateur de la
Communauté de Taizé, est la phrase de conclusion de l’Encyclique
de Jean-Paul II sur l’œcuménisme, « Ut unum sint » (25 mai
1995), dans laquelle le pape appelle tous au « sacrifice de
l’unité ».
« Il désirait beaucoup être catholique, explique-t-elle, mais il
a vécu sa situation de non appartenance à l’Eglise catholique
comme un véritable sacrifice pour montrer aux autres combien
peut être douloureux aussi le fait de ne pas partager pleinement
l’appel à suivre le Christ ».
« Ainsi son appel s’adressait aux jeunes afin que les jeunes, se
trouvant réunis à Taizé, se rendent compte combien il est doux
et important de vivre ensemble le témoignage du Christ »
souligne-t-elle.
« Et ce sera un témoignage peut-être plus important encore
aujourd’hui qu’il a conclu sa vie par un autre sacrifice,
c’est-à-dire à travers une mort tragique, une mort toutefois qui
a été un exemple, parce que je suis sûre que les jeunes l’auront
interprétée comme un stimulant pour surmonter la violence, comme
un stimulant pour surmonter les divisions, comme un stimulant à
se rassembler encore pour prier » ajoute-t-elle.
« Voilà ce qu’il faut sauver dans le témoignage de Frère Roger
Schutz : ces milliers de jeunes réunis ensemble, qui dans toutes
les langues adressent spontanément au Père la prière de l’unité
» conclut Paola Fabrizi.
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Benoît XVI : Nous devons
comprendre avec Marie que si
Dieu est grand, l’homme
aussi est grand
Homélie
prononcée lors de la messe
de l’Assomption
ROME, Lundi 29 août 2005 (ZENIT.org)
– « Dans le ciel, nous avons
une Mère. Le ciel s'est
ouvert, le ciel a un cœur »,
affirmait Benoît XVI le 15
août dernier. Nous publions
ci-dessous le texte de
l’homélie qu’il a prononcée
au cours de la messe
célébrée dans la paroisse «
San Tommaso da Villanova » à
Castelgandolfo.
* * *
Chers frères dans
l'épiscopat et dans le
sacerdoce, chers frères et
sœurs,
Avant tout, un cordial salut
à vous tous. C'est pour moi
une grande joie de célébrer
la messe le jour de
l'Assomption dans cette
belle église paroissiale. Je
salue le cardinal Sodano,
l'évêque d'Albano, tous les
prêtres, le maire et vous
tous. Merci de votre
présence. La fête de
l'Assomption est un jour de
joie. Dieu a vaincu. L'amour
a vaincu. La vie a vaincu.
On a vu que l'amour est plus
fort que la mort. Que Dieu
possède la véritable force
et que sa force est bonté et
amour.
Marie a été élevée au ciel
corps et âme: même pour le
corps, il y a une place en
Dieu. Le ciel n'est plus
pour nous un domaine très
éloigné et inconnu. Dans le
ciel, nous avons une mère.
C'est la Mère de Dieu, la
Mère du Fils de Dieu, c'est
notre Mère. Lui-même l'a
dit. Il en a fait notre
Mère, lorsqu'il a dit au
disciple et à nous tous: «
Voici ta Mère! ». Dans le
ciel, nous avons une Mère.
Le ciel s'est ouvert, le
ciel a un cœur.
Dans l'Evangile, nous avons
entendu le Magnificat, cette
grande poésie qui s'est
élevée des lèvres, plus
encore du cœur de Marie,
inspirée par l'Esprit Saint.
Dans ce chant merveilleux se
reflète toute l'âme, toute
la personnalité de Marie.
Nous pouvons dire que son
chant est un portrait, une
véritable icône de Marie,
dans laquelle nous pouvons
la voir exactement telle
qu'elle est. Je voudrais
souligner uniquement deux
points de ce grand chant.
Celui-ci commence par la
parole « Magnificat »: mon
âme magnifie le Seigneur,
c'est-à-dire « proclame la
grandeur » du Seigneur.
Marie désire que Dieu soit
grand dans le monde, soit
grand dans sa vie, soit
présent parmi nous tous.
Elle n'a pas peur que Dieu
puisse être un « concurrent
» dans notre vie, qu'il
puisse ôter quelque chose de
notre liberté, de notre
espace vital, par sa
grandeur. Elle sait que si
Dieu est grand, nous aussi,
nous sommes grands. Notre
vie n'est pas opprimée, mais
est élevée et élargie: ce
n'est qu'alors qu'elle
devient grande dans la
splendeur de Dieu.
Le fait que nos aïeux
pensaient le contraire,
constitua le noyau du péché
originel. Ils craignaient
que si Dieu avait été trop
grand, il aurait ôté quelque
chose à leur vie. Ils
pensaient devoir mettre Dieu
de côté pour avoir de la
place pour eux-mêmes. Telle
a été également la grande
tentation de l'époque
moderne, des trois ou quatre
derniers siècles. On a
toujours plus pensé et dit:
« Mais ce Dieu ne nous
laisse pas notre liberté, il
rend étroit l'espace de
notre vie avec tous ses
commandements. Dieu doit
donc disparaître; nous
voulons être autonomes,
indépendants. Sans ce Dieu
nous serons nous-mêmes des
dieux, et nous ferons ce que
nous voulons ». Telle était
également la pensée du fils
prodigue, qui ne comprit pas
que, précisément en vertu du
fait d'être dans la maison
du père, il était « libre ».
Il partit dans des pays
lointains et consuma la
substance de sa vie. A la
fin, il comprit que,
précisément parce qu'il
s'était éloigné du père, au
lieu d'être libre, il était
devenu esclave; il comprit
que ce n'est qu'en
retournant à la maison du
Père qu'il pouvait être
véritablement libre, dans
toute la splendeur de la
vie. Il en est de même à
l'époque moderne. Avant, on
pensait et on croyait que,
ayant mis Dieu de côté et
étant autonomes, en suivant
uniquement nos idées, notre
volonté, nous serions
devenus réellement libres,
nous pourrions faire ce que
nous voulions sans que
personne ne nous donne aucun
ordre. Mais là où Dieu
disparaît, l'homme ne
devient pas plus grand; il
perd au contraire sa dignité
divine, il perd la splendeur
de Dieu sur son visage. A la
fin, il n'apparaît plus que
le produit d'une évolution
aveugle, et, en tant que
tel, il peut être usé et
abusé. C'est précisément ce
que l'expérience de notre
époque a confirmé.
Ce n'est que si Dieu est
grand que l'homme est
également grand. Avec Marie,
nous devons commencer à
comprendre cela. Nous ne
devons pas nous éloigner de
Dieu, mais rendre Dieu
présent; faire en sorte
qu'Il soit grand dans notre
vie; ainsi, nous aussi, nous
devenons divins; toute la
splendeur de la dignité
divine nous appartient
alors. Appliquons cela à
notre vie. Il est important
que Dieu soit grand parmi
nous, dans la vie publique
et dans la vie privée. Dans
la vie publique, il est
important que Dieu soit
présent, par exemple, à
travers la Croix, dans les
édifices publics, que Dieu
soit présent dans notre vie
commune, car ce n'est que si
Dieu est présent que nous
pouvons suivre une
orientation, une route
commune; autrement, les
différences deviennent
inconciliables, car il
n'existe pas de
reconnaissance de notre
dignité commune. Rendons
Dieu grand dans la vie
publique et dans la vie
privée. Cela veut dire
laisser chaque jour un
espace à Dieu dans notre
vie, en commençant le matin
par la prière, puis en
réservant du temps à Dieu,
en consacrant le dimanche à
Dieu. Nous ne perdons pas
notre temps libre si nous
l'offrons à Dieu. Si Dieu
entre dans notre temps, tout
notre temps devient plus
grand, plus ample, plus
riche.
Une seconde observation.
Cette poésie de Marie – le
Magnificat – est entièrement
originale; toutefois, elle
est, dans le même temps, un
« tissu » composé à partir
de « fils » de l'Ancien
Testament, à partir de la
Parole de Dieu. Et ainsi,
nous voyons que Marie était,
pour ainsi dire, « chez elle
» dans la Parole de Dieu,
elle vivait de la Parole de
Dieu, elle était pénétrée de
la Parole de Dieu. Dans la
mesure où elle parlait avec
les paroles de Dieu, elle
pensait avec les paroles de
Dieu, ses pensées étaient
les pensées de Dieu. Ses
paroles étaient les paroles
de Dieu. Elle était pénétrée
par la lumière divine et
c'est la raison pour
laquelle elle était aussi
resplendissante, aussi
bonne, aussi rayonnante,
d'amour et de bonté. Marie
vit de la Parole de Dieu,
elle est imprégnée de la
Parole de Dieu. Et le fait
d'être plongée dans la
Parole de Dieu, le fait que
la Parole de Dieu lui soit
totalement familière, lui
confère également la lumière
intérieure de la sagesse.
Celui qui pense avec Dieu
pense bien, et celui qui
parle avec Dieu parle bien.
Il possède des critères de
jugement valables pour
toutes les choses du monde.
Il devient savant, sage, et,
dans le même temps, bon; il
devient également fort et
courageux, grâce à la force
de Dieu qui résiste au mal
et promeut le bien dans le
monde.
Et ainsi, Marie parle avec
nous, elle nous parle, elle
nous invite à connaître la
Parole de Dieu, à aimer la
Parole de Dieu, à vivre avec
la Parole de Dieu et à
penser avec la Parole de
Dieu. Et nous pouvons le
faire de façons très
diverses: en lisant
l'Ecriture Sainte, en
particulier en participant à
la Liturgie, dans laquelle,
au cours de l'année, la
Sainte Eglise nous présente
tout le livre de l'Ecriture
Sainte. Elle l'ouvre à notre
vie et le rend présent dans
notre vie. Mais je pense
également au « Compendium du
Catéchisme de l'Eglise
catholique », que nous avons
récemment publié, et dans
lequel la Parole de Dieu est
appliquée à notre vie,
interprète la réalité de
notre vie, nous aide à
entrer dans le grand «
temple » de la Parole de
Dieu, à apprendre à l'aimer
et à être, comme Marie,
pénétrés par cette Parole.
Ainsi la vie devient
lumineuse et nous possédons
un critère de base pour
notre jugement, nous
recevons en même temps la
bonté et la force.
Marie est élevée corps et
âme à la gloire du ciel et
avec Dieu et en Dieu, elle
est Reine du ciel et de la
terre. Est-elle si éloignée
de nous? Bien au contraire.
Précisément parce qu'elle
est avec Dieu et en Dieu,
elle est très proche de
chacun de nous. Lorsqu'elle
était sur terre, elle ne
pouvait être proche que de
quelques personnes. Etant en
Dieu, qui est proche de
nous, qui est même « à
l'intérieur » de nous tous,
Marie participe à cette
proximité de Dieu. Etant en
Dieu et avec Dieu, elle est
proche de chacun de nous,
elle connaît notre cœur,
elle peut entendre nos
prières, elle peut nous
aider par sa bonté
maternelle et elle nous est
donnée – comme le dit le
Seigneur – précisément comme
« mère », à laquelle nous
pouvons nous adresser à tout
moment. Elle nous écoute
toujours, elle est toujours
proche de nous, et, étant la
Mère du Fils, elle participe
de la puissance du Fils, de
sa bonté. Nous pouvons
toujours confier toute notre
vie à cette Mère, qui est
proche de tous.
Rendons grâce au Seigneur,
en ce jour de fête, pour le
don de la Mère et prions
Marie, afin qu'elle nous
aide à trouver le bon chemin
chaque jour. Amen.
[Texte original : italien
– Traduction réalisée par
Zenit]
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